Chapitre 4

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 Les jours passèrent, les uns après les autres, suivant le même rythme : petit déjeuner, séance de révision, balade dans le parc, repas de midi, révisions, détente, dîner.

Hermione n'avait jamais réussi à engager Harry autant dans ses révisions de vacances. Elle s'en félicitait quotidiennement mais se doutait qu'elle n'était pas la seule responsable de ce changement. Elle avait constaté au fil des jours que Drago s'intégrait facilement dans leur quotidien et ne regrettait pas de l'avoir inclus.

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle n'avait pas été la plus ravie à l'annonce du professeur McGonnagall. Hermione avait beau être en faveur de l'amitié inter-maison, de là à familiariser avec Drago Malfoy, il y avait un monde.

Elle avait fini par le pardonner pour toutes les insultes qu'il avait proféré. De son séjour en Australie, le jeune femme en était revenue transformée. Voir ses parents reprendre leur vie sans elle avait été un choc. Pourtant, elle avait aussi pris conscience qu'elle ne devait vivre que pour elle-même. Elle n'avait désormais plus aucunes attaches familiales, rien ne l'empêchait d'en construire de nouvelles. Par elle-même, pour elle-même.

Ainsi, si elle avait été réticente au début des vacances – elle l'avait caché à Harry pour qu'il soit plus conciliant – elle était maintenant confiante que l'amitié entre Harry et Drago ne faisait que commencer.

Elle avait eu le loisir de les observer se battre toutes ces années. Et malgré, les dires de son meilleur ami, elle avait toujours été convaincue qu'il ne le haïssait pas. Ses actions pendant la bataille de Poudlard ne faisaient que le prouver.

Si aujourd'hui Harry s'entendait si bien avec Drago, elle était convaincue que dans le futur, le relation ne serait plus forte même si elle n'arrivait pas à en déterminer la nature.

Cependant, lors de leur séance de révision suivante, le blond ne pointa pas le bout de son nez.

Hermione ne s'en inquiéta pas tellement, elle avait beaucoup à faire et après tout, rien n'obligeait Drago à venir. S'il en avait assez, libre à lui d'arrêter. Elle se fit mentalement une note prévoyant d'aller lui parler la prochaine fois qu'elle le croiserait et se plongea dans son travail.

Harry pour sa part, n'arrivait pas à se concentrer. Drago n'était pas là, quelque chose ne tournait pas rond. Il lui était inimaginable de penser que le Serpentard n'avait plus envie de venir. Il ne savait pourquoi mais cette réponse lui paraissait bancale.

Il essaya de se concentrer sur ce qu'il lisait, en vain. Après avoir lu et relu le même paragraphe cinq fois sans en saisir le moindre sens, Harry se leva brusquement et parti sans un mot.

Encore une fois, Hermione ne s'en inquiéta pas, persuadée qu'il partait à le recherche de Drago.

Et elle avait raison.

*

- Comment tu m'a trouvé ?

La voix de son interlocuteur était à la fois curieuse et emplie de reproches. Comme s'il aurait préféré ne pas être trouvé justement. Ce qui était probablement le cas. Tout le monde ne gravissait pas les 348 marches de la tour d'astronomie pour le plaisir.

- La Carte du Maraudeur.

- La carte du quoi ?

Harry s'avança pour s'asseoir contre le mur respectant une distance raisonnable avec Drago.

- La Carte du Maraudeur. C'est un invention de mon père et de ses camarades. Elle permet de voir les déplacements de n'importe qui, n'importe où dans l'école, à n'importe quel moment. Regarde.

Il se pencha vers son ami en prononçant la phrase magique qui dévoilait le potentiel véritable de son parchemin. Drago, impressionné, en perdit son amertume.

- Wouah... C'est incroyable. Attends, c'est comme ça que tu as fait pour toujours me retrouver ?

Harry rougit.

- Ça se pourrait bien.

Un silence s'installa. Maintenant qu'il était arrivé, Harry ne savait plus quoi dire. De son côté, Drago attendait. Ce n'était pas lui qui avait cherché la conversation, ce n'était pas son rôle de la commencer.

Harry se rapprocha jusqu'à ce que leur épaules se touchent. Tout en douceur, sa tête se posa contre le cou de Drago. Il savait qu'il aurait dû être anxieux d'un tel rapprochement, pourtant il n'avait pas besoin de se forcer à ne pas y penser. Tout lui paraissait normal. Tout était normal. Alors, il se lança.

- Tu n'étais pas à la bibliothèque. Ni au petit déjeuné.

Il ferma les yeux. Même s'il était conscient que ce n'était pas à propos de lui, il avait besoin de se confier. Il en viendrait au sujet sensible plus tard, autant essayer de distraire son ami avant de le questionner.

- Je voulais te voir. C'est pour ça que je suis venu. Je me suis dit que si tu ne venais pas, je pouvais le faire.

Il se mordit la lèvre, dans l'attente d'une réponse qui ne vint pas. En prenant une inspiration pour se donner du courage (il était un Gryffondor bon sang!) il ouvrit les yeux pour faire face à ses paroles.

- Je t'aime bien tu sais. Ça te paraît sûrement surréel au vu de tout ce qu'on a vécu mais j'ai bel et bien l'impression de t'avoir toujours connu. De te connaître vraiment je veux dire.

Sans trop savoir pourquoi, il s'excusa et releva la tête pour qu'elle soit replacée par la main de son voisin une demi-seconde plus tard.

- Non.

Une pause.

- Ça ne me paraît pas du tout surréel Harry.

*

Le soir même, un événement inattendu et totalement révolutionnaire se produit. Pour la première fois depuis des générations à Poudlard, deux Gryffondors se trouvaient attablés à la table des Serpentards, discutant tranquillement avec l'un d'entre eux.

Le Professeur McGonnagall faillit s'évanouir avant de se souvenir que c'était son idée. Elle aurait dû s'y attendre. Et pourtant elle comptait parmi les plus surpris des spectateurs.

Il faut dire qu'il n'y en avait pas beaucoup. La plupart des élèves étaient chez eux. Ceux qui restaient étaient habitués aux nouvelles amitiés improbables le temps de vacances. Pourtant quand il s'agissait de Harry Potter et de Drago Malfoy (et d'Hermione Granger) ce genre d'événement passait rarement inaperçu.

Mais le trio n'en avait que faire.

Après avoir été fixés à leur entrée dans la Grande Salle, ils avaient échangés un regard silencieux. Au bout de quelques minutes, les chuchotements s'étaient tus pour laisser place à un brouhaha joyeux de se remplir l'estomac.

Lorsque Harry était venu le retrouver pendant l'après-midi, Drago n'avait su comment réagir. Sa présence ne le dérangeait pas autant qu'elle aurait dû. Il était certes à la recherche de calme pour réfléchir en paix, quand c'était Harry, il pouvait faire beaucoup de concessions. Il n'était pas sûr que ce soit une bonne chose mais il l'acceptait comme elle venait.

Depuis le début des vacances, Drago découvrait des nouvelles facettes de lui-même. Des facettes qu'il aimait bien, beaucoup même. Grâce à Harry. Elles l'avaient probablement toujours accompagné sans qu'il ne les ait remarquées. Sans qu'il ne les admette comme étant parts de lui.

Harry le faisait se sentir bien. Il l'apaisait. Même quand il ne voulait voir personne, voir Harry ne le dérangeait pas, loin de là.

Alors quand l'entendit confesser son attachement, Drago ne voulait plus rien d'autre que Harry. Seul Harry comptait.

Harry.

Harry.

Harry.

Depuis quand était-il Harry ?

Say My NameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant