93 Raisons D'exister [ En Réécriture]

Chapitre Vingt Trois

May

  Penchée attentivement sur une de mes revues favorites je ne fais pas attention à ce qui se trame autour. Je décroche deux minutes et regarde à travers les fins rideaux ce que les filles font. Alyssa écouteurs dans les oreilles, livre à la main, est imperturbable seulement quelque chose cloche, je le sens.

Tout est beaucoup trop paisible à mon gout. Je repense brièvement aux trente dernières minutes, Isaac est parti mais c'est à peine si je me suis rendu compte de sa présence.

Dehors, le soleil rayonne de plein feu, l'atmosphère est suffocante malgré la légère brise de fin d'après-midi. Cela fait plus d'une heure que June n'a pas bougé et je commence à penser qu'elle s'est endormie. Seulement, en tendant bien l'oreille j'entends des chuchotements provenant de l'intérieur du bungalow.

Je plie mon magazine, tant pis la mode attendra, et entre. Je trouve Alyssa assise en tailleur sur le canapé toujours à la même place. Celle-ci lève les yeux dans ma direction et fronce instantanément les sourcils quand je lui mine un chut en plaçant mon doigt devant ma bouche. 

—   May je peux savoir ce que tu fabriques ? Lance-t-elle a voix haute. 

Je lève les yeux aux ciel et plaque ma main devant sa bouche. 

—    Tais toi, je murmure. 

Je lui fais signe de s'avancer pour que je puisse lui expliquer sans nous faire entendre mais elle nage dans l'incompréhension totale. Mes yeux parcourent la pièce du regard en quête d'un papier quelconque sur lequel je peux écrire quand soudain un long bout de papier en rectangle blanc attire mon attention.

Je hausse les épaules, après tout, le marque-page d'Alyssa fera l'affaire. Ses yeux menacent de sortir de leurs orbites quand je le saisis et je commence a griffonner dessus.

D'un coup j'ai l'impression que son cerveau est en ébullition, elle m'adresse un pouce en l'air ainsi qu'un sourire vraiment forcé. Elle n'a pas franchement l'air d'avoir apprécié l'usage que j'ai fait de son marque-page, ce qui est compréhensible vu la tête de mes dessins.

Je colle mon oreille à la porte et lutte contre l'envie soudaine de la dégonder. Par le fin trou de la serrure j'essaie tant bien que mal d'apercevoir la scène qui se produit de l'autre côté. J'ai placé une énorme confiance entre les mains de June et c'est comme ça qu'elle me remercie, j'hallucine.

Alyssa me bouscule, et observe sans le moindre commentaire. Mon intuition étaient donc la bonne, les lieux était trop calmes. Je me penche à nouveau et c'est avec une larme déferlant le long de ma joue que j'assiste à la sorti de Wesley à travers la fenêtre de la chambre de June.

La voici la pièce du puzzle manquante, tous deux étaient devenus tellement étranges mais maintenant tous est logique. 

La seule chose que j'ai envie de dire la tout de suite c'est que malheureusement l'été touche à sa fin, en revanche ma vengeance elle, ne fais que commencer. 

*     *
*

JUNE

La tête orientée en direction du ciel, j'observe d'un air pensif le soleil disparaître laissant place au fil des minutes à un petit croissant de lune. Assise sur les marches du perron vêtues d'une robe de soirée bleue à dos nus, j'attends.