Chapitre 4

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            Une heure. C'est le temps qu'il a fallu à Balthazar pour nous expliquer que l'acceptation des congés payés ne se fera plus en fonction de la situation familiale des salariés. Je pense à Mary qui vit seule avec ses trois enfants et qui demande à chaque fois quelques jours pour Noël pour passer les fêtes avec ses enfants. Cette situation va déclencher une guerre au sein de l'entreprise. Et il semble adorer ça.

Je retourne travailler avec la boule au ventre. Il va envoyer le mail d'ici quelques minutes et ça sera effectif à ce moment-là. J'imagine déjà la file de salariés mécontents qui vont défiler dans mon bureau, vu qu'il trouvera un moyen pour ne pas à avoir à les recevoir. Je vois son ombre passer et se diriger vers l'ascenseur très certainement. Quel couard, vraiment.

— Lily ?

Je relève la tête et adresse un sourire à Niall. Henry sort son casque sans fil de son étui et le pose sur ses oreilles. Il faudra que je le remercie.

— Tu as reçu le mail ? Je demande, sachant déjà ce qu'il va me répondre.

Il entre et referme la porte derrière lui avant de se poster contre mon bureau.

— Ah, ouais. Je te laisse imaginer à quel point ça commence à se plaindre dans l'open space. Je pense que tu vas avoir quelques personnes qui vont venir se plaindre. Humpson est parti dans le bureau du big boss, donc je pense que ça devrait se régler.

Je pouffe en attrapant un marqueur fluo jaune.

— Tu plaisantes ? Il se réjouit de la situation. Il sait que ça va créer des discordes. Il y a des mères et pères de famille isolés qui n'ont pas d'autres choix.

Niall lève les mains en l'air en signe d'apaisement avant de m'adresser un sourire attendri.

— Tu prêches un convaincu. Je ne suis pas venu ici pour débattre ou me plaindre, mais pour te dire au revoir. Je quitte le bureau pour prendre mon avion.

— Oh.

C'est tout ce que j'arrive à sortir. Oh. Parce que je n'aime pas le savoir loin de moi. Parce que je ne le reverrai que la semaine prochaine.

— Oui, je vais faire un petit tour du côté de Miami. Mais je ne pense pas avoir le temps de profiter de la plage. Je t'enverrai des photos si je trouve un marchand de glace.

Je suis touchée par son attention. J'adore la glace, je ne vis que pour ça. La glace à la fraise, en sorbet ou en crème glacée, peu importe, je prends tout. Je pourrais tuer pour une glace à la fraise.

— J'en prendrais une en pensant à toi.

— A la fraise !

Il rit et ça me fait du bien de l'entendre. Il s'approche de moi et dépose un baiser sur mon front. Sa peau sombre contraste avec la blancheur de la mienne et bon sang, ce que j'aime ça.

— Bien entendu. A la semaine prochaine, Lily.

— Je me réserverais un créneau pour qu'on puisse passer du temps ensemble.

Il me sourit, dévoilant ses dents blanches et hoche la tête avant de secouer la main et de quitter mon bureau. Au moment où il n'est plus dans le bureau, je ressens un grand vide. Seul le bruit des touches qu'Henry tapote casse le silence.

— Tout va bien ?

Je sursaute avant d'hocher la tête.

— Oui. Il venait me dire au revoir. Il part en déplacement.

Promise meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant