Ce matin je me suis levée tôt pour travailler, mais la connexion internet est très mauvaise. Après avoir demandé à Derek de me garder Alva, me voilà partie à pied vers le seul endroit où il peut y avoir une connexion correcte dans cette ville : le café. Je pousse la porte de celui-ci et je suis étonnée de voir autant de monde de si bonne heure. Une jeune femme est au comptoir aujourd'hui. Et elle porte également un bonnet de Noël. Nous ne sommes que le 4 décembre, et on a l'impression d'être à la veille de Noël.
— Bonjour. Un double expresso s'il vous plait.
— 4 dollars s'il vous plait
Je fouille dans mon porte-monnaie et lui donne 10 dollars en lui laissant la monnaie. Je lui demande si je peux m'installer en attendant et elle me le confirme. Je choisis une table dans un coin pour être tranquille et allume mon iPad. Le réseau a l'air meilleur, parfait. Je consulte mes mails en attendant mon café.
— Je me doutais que ce n'était pas quelqu'un d'ici pour boire quelque chose d'aussi fade qu'un expresso.
Je lève la tête vers la voix masculine. Le Père Noël. Je me demandais s'il était chauve, mais comme je vois que c'est la coutume de la maison, je ne me pose plus la question.
— Merci pour le café.
Il me fait un signe de tête avant de retourner au comptoir. Qu'est-ce qu'il a contre mon café ? Je ne peux pas commencer la journée autrement. Je retourne à la lecture de mes mails, et je regrette de ne pas avoir d'écouteurs, car il y a une musique de Noël en fond. On ne peut pas tout avoir, malheureusement. J'ouvre un mail de Monsieur Ravensky qui me demande de lui confirmer la date de sa visite ici. Je devrais peut-être aller voir le lieu où va se construire la clinique. Je devrais même prendre rendez-vous avec le maire pour discuter avec, mais pour le moment je refuse qu'on me sache ici. Je confirme à M. Ravensky la date du 22 décembre avant d'écrire un mail au maire pour lui donner rendez-vous deux jours avant. J'en profite également pour répondre à une invitation pour le Nouvel An et je serais normalement accompagnée par mon futur mari, youpi. Un frisson me parcourt rien qu'à l'idée d'y penser. Papa, pourquoi m'as-tu fait ça ?
Il est neuf heures lorsque je me rends compte de l'heure, zut. Je rassemble mes affaires et m'apprête à partir. Le Père Noël m'interrompt, affichant un sourire niais sur son visage. Il me tend une petite boite en carton.
— Des cookies, pour votre fille. Ils viennent de sortir du four, je sais qu'elle les a adoré hier.
— Non merci, ça ira.
— Vous êtes fatigante. Acceptez-les, c'est tout.
Je retiens un soupir en prenant la boite, lui glissant un merci. Son regard maintient le mien.
— Un cookie fait toujours du bien au moral.
Il s'éclipse avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit. C'était donc lui. Je dois au moins avouer que derrière ses airs beaucoup trop joyeux, ses cookies sont délicieux. Vite que je les ramène à Alva, elle va être contente.
Je retrouve Alva et Derek au petit déjeuner. Alva me demande où j'étais passée.
— Je t'ai trouvé les cookies délicieux d'hier.
— Ouais trop bien ! Dit-elle en souriant. Maman, aujourd'hui on va visiter la ferme des rennes. On peut y aller ?
— Des rennes ?
J'interroge du regard Derek qui retient un sourire avant d'acquiescer.
— C'est l'activité du jour, madame.
Bon les rennes du père noël ok, mais ça fait un peu moins ambiance de noël, je peux y aller.
— D'accord ma puce, on va y aller.
Je demande à Derek de vérifier s'il y a des formalités pour s'inscrire et je monte préparer Alva.
Emmitouflée dans mon écharpe, j'observe Alva qui s'émerveille en voyant les rennes. Elle est avec les autres enfants et ça me fait plaisir de la voir interagir avec eux. Moi qui pensait qu'elle allait avoir du mal, mais elle m'étonne toujours. Je reste en retrait pour observer les rennes, appuyée sur la rambarde en bois. Les gens de cette ville semble très attachée à la tradition de Noël. Nous sommes à vingt jours du réveillon, et c'est comme ci c'était demain. Susan nous invite tous à rejoindre le centre-ville et à nous retrouver au café pour une dégustation de chocolat chaud. Alva vient rapidement me trouver et me demande si nous pouvons y aller. Je sais qu'elle adore ça, le chocolat chaud, et celui-ci est particulièrement délicieux.
— Oui ma puce, on y va aussi.
Je souris en lui prenant la main et nous suivons le groupe. Ça fait du bien de prendre l'air, sans prise de tête, ou presque car mon cerveau est en alerte constante. Et ce n'est malheureusement pas ici que j'arriverais à lâcher prise. Je rêverais d'un hôtel avec SPA pour me détendre.
Nous nous installons tous dans le café, et nous le remplissons presque. Une tournée générale de chocolat chaud est préparé. Et au commande ce cher père noël. Il discute avec Susan et je croise son regard. Il me fait un signe de tête en souriant et je détourne le regard sur Alva. Il va croire que je l'observe. Et comme par hasard, c'est lui qui vient nous servir.
— Hey mais c'est ma petite dévoreuse de cookies !
Alva rit et ça lui arrive si rarement, de rire avec des inconnus.
— Tiens pour toi, mais chut il va y avoir des jaloux.
Il lui dépose un cookie.
— Oh merci monsieur !
— Appelle-moi Jake, dit-il en déposant mon chocolat. Plus agréable qu'un café serré. Supplément chantilly pour vous décoincer un peu.
— Mais je vous...
Je me retiens de lâcher un juron, ça ne me ressemble pas du tout. Il hausse ses sourcils avec un sourire vainqueur sur son visage avant de vaquer à son travail. Il m'exaspère, le peu que j'ai pu le côtoyer. Il doit sentir que je n'aime pas Noël et ça doit être mal vu par ici.
Je touille mon chocolat avant de le déguster en regardant Alva qui dévore son cookie. Il va falloir que j'en commande avant de partir pour qu'elle puisse en avoir en arrivant à la maison.
— Il est trop gentil le monsieur, maman. Et c'est trop bon.
— Je vois ça que tu les adores ces gâteaux.
Notre groupe commence à s'éparpiller pour rentrer à l'auberge et nous allons faire de même. J'aide Alva à remettre son bonnet et son manteau avant de faire de même avec le mien. Ce Jake revient nous voir, et tend un petit sac à Alva. Décidément.
— Tiens je t'ai préparé un petit sac avec une nouvelle recette.
— Merci Jake ! À bientôt.
Elle lui fait coucou lorsque nous sortons du café. Je l'ai rarement vu aussi sociable avec un inconnu. Ni avec personne en soi. Son statut lui pèse, alors que je ne m'en rendais même pas compte. Et ici elle peut enfin être elle-même... Je n'ai jamais pu être moi-même, juste Elisabeth, juste moi. Je suis toujours obligée de paraître quelqu'un d'autre et ça a été ainsi depuis toute petite. Lâcher prise est inconcevable.
🎄🎄🎄
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Il était une fois à Leavenworth
RomansaLa reine Elisabeth d'Aldovie a vécu plus de drames qu'une vie ne peut endurer, mais elle garde la tête haute et élève seule sa fille et gère son royaume d'une main de maître. Lorsqu'elle doit se rendre à Leavenworth pour concrétiser un projet, elle...