Ce matin-là, Sean fut réveillé par le bruit strident d'un réveil. Pas le sien. Il ouvrit doucement les yeux, la lumière du jour, mal filtrée par les rideaux trop fins, lui agressant la rétine. Il entendit alors un léger grognement derrière.
Et c'est là qu'il les remarqua. Des bras. Autour de son torse.
Maintenant, ses yeux étaient grands ouverts, et son cœur battait à mille à l'heure.
Sean se souvenait du film, et du parfum d'Esteban qui l'apaisait, juste à côté de lui. Il se rappelait le sentiment de calme et de bonheur qui l'avait porté jusqu'au sommeil la veille.
Esteban, l'internat. Il avait passé la nuit avec lui. Et s'était réveillé dans ses bras.
Et le pire, c'est que ça ne lui déplaisait pas. Le pire, c'est qu'il trouvait ça agréable.
Mais il ne pouvait pas. Ce n'était ni prévu, ni quelque chose qu'on faisait entre ami, et il fallait absolument qu'il s'en aille avant qu'Esteban ne se réveille pour de bon.
Gêné à cette idée, il éteint le réveil en vitesse et s'extirpa des bras de son ami en douceur, avant de se lever. Une fois debout, il resta pantelant au milieu de la pièce, regardant Esteban dormir.
Il était beau. Sean se l'était déjà dit, mais à cet instant précis, alors qu'il observait les traits détendus du beau brun ténébreux, il ne pouvait pas penser à autre chose. Esteban était tellement toujours assuré, à rire ou à parler éloquemment avec son charme naturel, ou bien, pire, sur la défensive. C'était un miracle de le trouver si vulnérable, si apaisé. La drôle de sensation qui hantait souvent le ventre de Sean revint au galop.
Il détourna les yeux. Il avait l'impression de commettre un délit, d'être un voyeur.
Alors il réveilla Esteban en lui secouant l'épaule. Ses beaux yeux marron chocolat s'ouvrit d'un coup, prenant Sean au dépourvu :
« J'ai encore raté mon réveil ?!... Sean ? »
Il y avait de l'incompréhension dans ses yeux, mais Sean était trop occupé à les admirer pour daigner répondre. Une ampoule sembla s'éclairer près du crâne d'Esteban : il se souvenait de la soirée. Allait-il être gêné ? S'était-il senti pris au piège, à dormir contre Sean, dans son propre lit ?
« Quelle heure est-il ?
- Je me suis endormi ici hier soir. Le réveil vient de sonner, mais on ferait mieux de se dépêcher. »
Esteban hocha la tête et se leva instantanément. Aussitôt, il enleva son t-shirt, et Sean retint son souffle ? Que faisait-il ? Il n'arrivait plus à penser alors que ses yeux étaient posés sur le torse nu et musclé de son ami.
« Oh, me regarde pas comme un chien battu, je vais te prêter des vêtements. »
Sean déglutit. Oui, oui, des vêtements. A l'instant précis, ça ne lui semblait pas nécessaire. Il avait bien le droit d'admirer un corps admirable, non ?
Après que Sean se soit ressaisit, ils se préparèrent l'un après l'autre, en prenant soin de ne pas se faire remarquer par les surveillants. Ils n'avaient aucune nouvelle de Merlin, mais cela arrangeait Sean : il n'aurait pas sur quoi répondre s'il lui avait demandé ce qu'il faisait là, et c'est pour ça qu'il ne déjeuna pas avec le reste de l'internat. Se rappelant bien vite de la khôlle d'espagnol qu'il devait encore réviser, il se rendit plus tôt dans la salle de classe, relisant son texte afin d'être prêt pour l'entretien avec son professeur préféré, cet homme incroyable, charmant, diablement intelligent qu'était monsieur Cojones.
Il était seul, et il avait du mal à se concentrer, sans trop savoir pourquoi. Ses vêtements sentait Esteban, et il y avait sûrement un lien entre son esprit distrait et ce détail. Il abandonna son projet de révision quand Léna et Lisa entrèrent dans les classe. Elles s'approchèrent de lui :
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Coup de foudre à l'internat - SEANxESTE
RomantizmSi Sean pensait se connaître en arrivant au lycée Chôtelet, il se trompait. Estéban, jeune étudiant ténébreux de sa classe, vient vite retourner toutes ses convictions, tout ce qu'il pensait savoir de lui-même. Les deux amis, que le destin semble av...