Kise Ryota

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Pas vraiment fière de celui-ci mais bon. J'étais inspiré pour une scène et pas le reste. Bonne lecture quand même !

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Je viens d'arriver au restaurant. Ça fait huit mois que je n'ai pas vu mon père. Ma mère est morte lorsque j'étais petite alors il ne me reste que mon père. J'ai déménagé au Japon pour mes études d'art. Mon père a essayé de me dissuader d'y aller et de rester en France. Pour lui, faire des études d'art revient au même que de perdre des années de sa vie. Il voulait plutôt que je fasse des études de médecine ou de droit. Je sais que c'était pour me garder près de lui. Depuis toujours, il a adoré contrôler tous les aspects de ma vie. Que ce soit privé ou non. Lorsque j'étais petite, je me disais que c'était normal et qu'il faisait ça parce qu'il m'aimait. Puis, en grandissant, je me suis rendue compte qu'il ne me considérait que comme une poupée. Je devais être parfaite car j'étais sa descendance. Je devais être parfaite car j'avais un impact sur son image. Je devais être parfaite pour lui plaire et qu'il soit fier de moi. Et je n'en pouvait plus.

J'ai donc décidé d'aller à l'autre bout du monde pour prendre mon envole. Même si je ne suis pas toujours d'accord avec ses techniques d'apprentissage, il reste mon père et je tiens à lui. J'ai donc proposé qu'on se voit car ça faisait longtemps. Il était en déplacement à Kanagawa, donc je me suis jetée sur l'opportunité. Je me suis dit qu'il serait content de me voir. Mais pas autant que moi apparement...

Il a vingt-cinq minutes de retard. Je sais que c'est à cause de son travail. Il a décidé de faire passer des dernières taches avant sa fille qu'il n'a pas vu depuis huit mois. Je soupire en regardant l'horloge en me demandant s'il va venir et s'il n'a pas oublié. Soudain, je sens un frisson me parcourir. Je n'ai pas besoin de le voir pour savoir qu'il est là. Mon père vient d'entrer dans le restaurant. J'ai toujours eu l'impression que l'air se refroidissait lorsqu'il entrait dans une pièce. Je le regarde s'asseoir sur la chaise face à moi. Il n'a pas changé. Il a toujours été charismatique avec un air dur sur le visage. Aucune ride n'orne son visage, à part entre ses deux sourcils, témoignant de son expression la plus récurrente. Je ne l'ai plus vu sourit depuis la mort de ma mère. Lorsque j'étais petite, je pensais qu'il ne souriait pas car il ne m'aimait pas. Puis je me suis rendue compte que ce n'étais pas juste en ma présence. Mon père ne sourit jamais. Il n'est jamais gentil. Il n'est jamais drôle. Il est toujours sérieux, sévère et froid.

Je le vois me juger de haut en bas, en soupirant devant ma tenue. Je sais que cette fois encore, il n'y aura pas de retrouvailles émouvantes.

Papa : - Qu'est-ce que c'est que cette tenue (t/p). Ton t-shirt est trop court et trop décolleté. Ta jupe n'est pas à la hauteur des genoux. On dirait une dépravée. Et ton maquillage... N'en parlons pas. On dirait une délinquante. Tu me fais honte. Tu ne voudrais pas être un peu plus soignée ?

Il m'enchaîne de sa voix grave. Je n'ai pas le temps d'en placer une qu'il reprend.

Papa : - Ce n'est pas comme ça que tu vas te trouver un mari. J'imagine que tu n'as toujours personne.

Sa phrase n'est même pas posée sous forme de question. Comme s'il pensait que personne ne voudrait de moi. Effectivement je ne suis pas en couple mais je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise chose. Je baisse la tête, blessée par tous les commentaires qu'il me fait depuis qu'il est arrivé. Pas de « bonjour ». Pas de « tu m'as manqué ». Pas de « désolé pour le retard ». Je sens les larmes me monter aux yeux. Je sais qu'il ne supporte pas quand je pleure, mais je déteste qu'il m'humilie comme ça après tant de temps sans se voir. Alors que j'allais répondre, prête à recevoir le coup de grâce, je sens la chaise à côté de moi bouger. Un bras passe autour de mes épaules.

??? : - Désolé du retard chérie.

Une expression de surprise passe sur mon visage. Un beau jeune homme vient de parler. Il est blond, plutôt grand et carrément beau. C'est indéniable. C'est un des plus beaux hommes que j'ai vu.

??? : - Enchanté Monsieur. Je suis Kise Ryota, le copain de votre fille.

Et il lui tend la main qu'il avait mise autour de mes épaules comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Je ne connais pas cet homme mais ce qui est sûr c'est que je ne sais pas s'il vient de m'aider ou non. Mon père le dévisage avec un air incertain, puis lui tend la main en retour. Il s'y attendait pas. Bah moi non plus. Je décide quand même de jouer le jeu dont ce bel inconnu me donne l'opportunité.

(t/p) : - Bon Papa je te présente Ryota.

Je décide de donner mon nom dans la conversation pour que le dénommé Kise puisse savoir qui je suis au moins.

(t/p) : - (t/p) et Ryota c'est mignon non ? On s'est rencontré il y a quelques mois et ça a été le coup de foudre. Depuis, on est inséparable.

Je prends sa main pour approuver mes dires et Kise sourit, ayant compris mon stratagème.

Kise : - Je suis vraiment désolé pour mon retard mais quand (t/p) m'a dit qu'elle allait me présenter à son père, j'ai stressé et j'ai passé trop de temps à me préparer.

Un sourire craquant orne le visage du nouveau venu. Mon père nous dévisage de son air grave. Il n'a rien dit depuis l'arrivé du blond. Après nous avoir dévisagé pendant de longues minutes dans un silence infiniment lourd, il se lève.

Papa : - Je suis pressé. A bientôt.

Et il sort du restaurant. Même s'il n'a rien dit, je sais qu'il faut prendre son silence comme une approbation de notre relation. Quelle ironie quand on sait que mon père a toujours dénigré et refusé les relations que j'avais avec mes anciens copains et qu'il approuve le seul avec qui je ne sors pas. Soudain, un rire gêné me sort de mes pensées. Je tourne ma tête vers mon sauveur et le voit se gratter l'arrière du crâne avec un air plein de regret sur son visage.

Kise : - Je suis sincèrement désolé de m'être incrusté. Je me suis mêlé de ce qui ne me regardait pas. J'ai entendu ce qu'il te disait sur ta tenue et ça m'a énervé. Vraiment je m'en veux terriblement. Il n'avait pas l'air content. J'ai cru que je pourrais t'aider. Je suis terriblement désolé. Vraiment.

(t/p) : - Ne t'inquiète pas par rapport à mon père. Le fait qu'il n'est rien dit signifie qu'il t'approuve.

Son visage se détend presque immédiatement.

(t/p) : - Et merci beaucoup de m'avoir aidée. Je t'avoue que ton aide n'a pas été de refus. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'avais pas été là. Alors merci beaucoup !

Je lui souris et je vois ses yeux s'illuminer.

Kise : - Je suis rassuré alors.

Un petit silence gênant s'installe entre nous. Je le vois hésiter à dire quelque chose.

Kise : - Ecoute, je sais que ça peut être bizarre de dire ça, surtout maintenant, mais en fait tu m'as tapé dans l'œil quand tu es rentré dans le restau. C'est pour ça que j'ai particulièrement fait attention à toi et que j'ai entendu ta conversation. Du coup je voulais savoir si tu voulais bien... me donner un moyen de te recontacter... et qu'on puisse se revoir...

Je le vois vraiment hésiter à finir sa phrase. Ça me fait sourire.

(t/p) : - Bien sûr que je veux bien. Tiens mon téléphone, que tu mettes ton numéro.

Il me le prend en souriant. Il rentre rapidement son numéro et me le rend.

Kise : - Eh bien à plus tard (t/p) ! Appelle-moi quand tu veux !

Il se lève et sort du restaurant en m'adressant un signe de la main, accompagné d'un sourire craquant, geste que je lui rends. Je baisse ensuite les yeux sur mon téléphone.

Un nouveau contact a été enregistré.

« Validé par le père »

One shot _ kuroko no basketOù les histoires vivent. Découvrez maintenant