Deux semaines pour redécouvrir Noël

Chapitre 3

Madame Dorrell : Tiens, il n'est pas habituel que tu partes aussi tôt, Mia.

J'enfile mon manteau en lui répondant.

- J'ai réorganisé mon emploi du temps pour avoir mes fins de journée et mes soirées de libre pour les deux semaines à venir.

Madame Dorrell : Est-ce que cela a à voir avec l'homme qui se présente ici tous les jours depuis un moment ?

- C'est le cas. Il s'est mis en tête de me faire aimer Noël. D'ailleurs, il doit être en train de m'attendre actuellement.

Des sillons se creusent sur son front.

Madame Dorrell : Mia... comptes-tu dire à ce jeune homme que tu aimes déjà Noël ?

Mon visage s'assombrit et je crache, avec colère :

- Je n'aime pas Noël !

Madame Dorrell : Pourtant, je me souviens d'une petite fille qui passé son temps à sauter partout en fredonnant des chants de Noël à cette période de l'année. C'était encore le cas il y a cinq ans.

Une boule se coince dans ma gorge et il me faut battre des paupières pour faire disparaitre l'humidité dans mes yeux.

- C'est vrai, j'ai aimé Noël. Mais celui-ci m'a pris ce que j'avais de plus chère.

Madame Dorrell : Mia...

Je l'interromps.

- Bonne fin de journée, Madame Dorrell.

Je passe les portes du cottage avant qu'elle ne puisse prendre la parole.

Dehors, comme je m'y attendais, Tom se tient contre sa voiture. Son nez ainsi que ses joues sont rougis par le froid de décembre. Il replace correctement son écharpe avant de faire de même avec son bonnet. Sa bouche s'étire en un sourire communicatif. Perdant toute trace de colère et de tristesse, je laisse mes lèvres se dresser dans un demi-sourire.

Tom : Aujourd'hui, nous ajoutons la pièce maitresse à notre décoration.

Je papillonne des yeux sous la confusion.

- La pièce maitresse ?

Tom : Le sapin de Noël !

Je secoue la tête, faussement chagrinée.

- Comment ai-je pu oublier ça !

Comme toutes les autres fois, il ignore mon commentaire sarcastique pour me faire signe de monter dans la voiture tandis qu'il en fait le tour.

*****

Tom : Wow, ça fait beaucoup de sapin.

J'observe son visage étonné.

- Vous n'êtes jamais venu chez ce vendeur de sapin ? Où avez-vous choisi vos sapins les années précédentes ?

Tom : Nous le faisions venir de la ville voisine. Mais cette année, notre fournisseur a fermé ses portes alors, nous avons dû nous procurer le sapin ailleurs.

Je me place devant lui et ouvre grand les bras pour désigner les dizaines de sapins derrière moi.

- Bienvenue au royaume des sapins !

Il rayonne de joie et, excité par la perspective de choisir lui-même le sapin, il saisit ma main pour me tirer à sa suite.

Tom : Celui-là n'est pas si mal !