- Comment tu vas ?
Tom : Très bien et toi ?
- Super.
Tom attrape mon visage en coupe pour embrasser mes lèvres. Mes traits de visage se détendent à ce petit geste.
Il a un effet apaisant sur moi.
- Aujourd'hui, nous sortons en ville.
Tom : Dis-moi où et je t'y conduirai.
Ce matin, on commence par l'une des traditions préférées de grand-mère.
*****
Tom : Je ne suis venu ici que très rarement. Quand installent-t-ils le sapin ?
Notre attention est focalisée sur le grand sapin se dressant au centre de la ville. Celui-ci est décoré de plusieurs guirlandes, boules de Noël, lumières et plusieurs ficelles rouges.
- Ils le mettent en place dès le début de décembre. Pour laisser aux gens tout le temps nécessaire pour venir faire leurs vœux.
Tom : Faire leurs vœux ?
- Les légendes racontent que si tu adresses un vœu au sapin avant d'y accrocher une de ces ficelles rouges, ton vœu sera exaucé le soir de Noël.
Tom me tend la main.
Tom : Allons-nous faire un vœu ?
J'entrelace nos doigts.
- Nous allons faire un vœu.
Nous marchons jusqu'au pied du sapin, près d'un bac à ficelle rouge. Tom et moi en attrapons une chacun. La petite ficelle entre les doigts, je ferme les yeux et fais le premier vœu qui me vient en tête.
Je souhaite que les enfants de l'orphelinat est un Noël aussi joyeux que l'étaient les miens.
Contente de mon souhait, je réouvre les yeux pour venir attacher le petit bout de ficelle à l'une des branches du sapin. Tom, de son côté, m'imite.
Tom : J'emmènerai les enfants ici.
- Ils aimeront ça.
J'enroule mon bras autour de celui de Tom et pose ma tête contre son épaule.
- Retournons au cottage, nous avons du travail.
*****
Dans les grandes cuisines du cottage, Tom et moi avons dégagés une zone pour pouvoir cuisiner sans déranger les employés.
Tom : Que préparons-nous ?
- Tous les plats qui te passeront par la tête. Le but est de faire à manger pour au moins une quinzaine de personne. Nous irons donner ces plats à ceux dans le besoin.
Tom : Les distribuer dans la rue ou les donner à une association qui nourrit ceux dans le besoin ?
- Nous ferons le tour de la ville pour en donner à ceux qui le veulent puis, quand nous ne trouverons plus personne, nous irons remettre le reste à une association.
Il retrousse ses manches puis se lavent les mains. Je fais de même.
Mes plats ne sont pas aussi bons que ceux de grand-mère mais, au moins, j'aurais de quoi les aider un minimum.
*****
Tom : Eh bien, ses quatre dernières heures ont été éreintantes.
Nous venons de rentrer de notre tournée dans la ville. Tous les plats ont été offerts. Maintenant, nous nous reposons sur le canapé du salon privé au cottage.
- Oui, mais je suis contente d'avoir pu aider.
Tom : Je le suis aussi.
Il passe un bras autour de mes épaules et me rapproche de lui. J'enfuis ma tête dans son cou pour inhaler son odeur réconfortante.
- Grand-mère aimée offrir des plats chauds quand elle en avant l'occasion. Elle a même instauré une journée dans l'année durant laquelle toute personne dans le besoin peut venir manger au cottage gratuitement. Parfois, elle leur offrait des chambres jusqu'à qu'ils soient capable de remettre en ordre leurs affaires. Aujourd'hui, certaines des personnes qu'elle a aidées par le passé viennent encore au cottage pour honorer sa mémoire. Même après toutes ses années, ils lui sont infiniment reconnaissant.
Tom : Ta grand-mère avait l'air d'être une femme superbe.
- Elle l'était. La meilleure des femmes. Elle disait qu'une personne dans le besoin n'oubliait jamais ceux qui étaient là pour leur tendre la main. Qu'avoir du soutien, même infime, leur mettrait du baume au cœur et leur permettrait de garder espoir. Et nous avons toujours besoin d'espoir.
"Occupée en cuisine, perchée sur une chaise pour atteindre le comptoir trop haut pour mon corps d'enfant de 6 ans, j'interroge ma grand-mère.
- Pourquoi est-ce qu'on fait à manger pour les gens, grand-mère ?
Grand-mère : Pour leur montrer qu'il y a encore de l'espoir. Parce que tout ce que nous pouvons faire pour les aider, c'est de faire au mieux de nos moyens et nos capacités. Nous leurs tendons la main, et, un jour peut-être, ils seront dans une situation où il sera leur tour de tendre la main à quelqu'un. Et alors peut-être qu'ils hésiteront au début, mais ils se souviendront de ce qu'ils ont ressentis quand ils ont eux-mêmes eu le droit à une main tendu. Cela les poussera à vouloir faire au mieux de leurs moyens et leurs capacités.
Mon petit cerveau tente de traiter au mieux les paroles de ma grand-mère.
- Alors, les aider aujourd'hui les poussera à aider quelqu'un plus tard ?
Elle hoche la tête, un sourire tendre au visage.
Grand-mère : C'est ça, ma chérie.
- Et être gentil peut donner aux autres l'envie d'être gentil ?
Grand-mère : Nous leur montrons l'exemple, en quelque sorte.
- Alors je serai la plus gentille au monde pour pouvoir montrer l'exemple !
Elle rit, amusé et attendrie de ma nouvelle détermination.
Grand-mère : Tu es déjà la plus gentille des petites filles.
Je râle.
- Grand-mère ! Je ne suis pas une petite fille ! J'ai 6 ans, je suis grande maintenant."
Le souvenir s'estompe en laissant derrière lui une vague de nostalgie.
J'espère que tu es fière de la femme que je suis aujourd'hui, grand-mère.
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Deux semaines pour redécouvrir Noël
General FictionMia ne voulait rien savoir de Noël. Elle avait banni cette fête de sa vie il y a des années. Alors, quand Tom, un homme sortit de nulle part, débarque dans son cottage avec le souhait de le louer pour une fête de Noël, Mia refuse. Mais Tom n'est pas...