Chapitre 9

18 2 0
                                    

Dans la matinée de dimanche, alors que je sirote un thé devant une série, mon téléphone sonne. Le nom de l'appelant s'affiche : Tom.

Je décroche.

- Salut, Tom. Bien dormi ?

Tom : Très bien et toi ?

- Super. Est-ce que tu m'appelais pour quelque chose ? Il ne me semble pas que nous devions nous voir aujourd'hui.

Tom : Eh bien, non, ce n'était pas prévu mais... je me demandais si tu accepterais que nous passions un peu de temps ensemble ? Sans... sans penser à Noël, tu vois ?

La gêne dans sa voix m'arrache un sourire.

C'est mignon.

- Eh bien, je compte passer ma journée au cottage pour me détendre avant de devoir le nettoyer. Tu peux passer quelques heures ici, si tu veux.

Tom : Oui, j'adorerais ça. Je peux être là pour 14 heures, est-ce que c'est bon ?

- C'est parfait. À tout à l'heure !

Tom : À tout à l'heure, Mia.

Nous mettons fin à l'appel.

L'impatience d'une rencontre avec Tom m'envahit et, dans l'incapacité de rester assisse sans rien faire, je me lance dans un grand nettoyage de ma maison pour m'occuper.

J'ai vu Tom tous les jours cette semaine, alors pourquoi cette rencontre m'agite autant ?

*****

TOC TOC TOC

Je relève la tête à ce son. À la porte du cottage laissée ouverte, Tom se dresse dans le cadre, un visage détendu et le corps chaudement habillé.

- Hey, entre et ferme la porte.

Je lui fais signe de s'installer sur l'une des chaises autour du comptoir. Il s'exécute.

- Laisse-moi juste finir ça et je suis à toi.

Dans le silence, il me laisse terminer mon travail et patiente sagement. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, je finis ce que j'étais en train de faire et lui accorde toute mon attention.

- Allons dans le petit salon.

Il me suit.

Tom : Combien y a-t-il de pièce dans ce bâtiment ?

- Il y a une quinzaine de chambres à l'étage, un salon commun, le petit restaurant de l'autre côté pour les clients du cottage, la partie café pour tous ceux qui veulent s'arrêter pour se détendre et, pour finir, le petit salon privé. Généralement, ce salon n'est utilisé que par les employés du cottage.

Tom : Vis-tu dans l'une des chambres à l'étage ?

Je secoue la tête pendant que nous entrons dans le petit salon. Nous ne perdons pas de temps à nous installer sur le canapé et, ayant prévu notre présence ici, j'ai préalablement posé du chocolat chaud et des petits gâteaux sur la table basse.

- Non, ma grand-mère voulait que nous ayons notre propre espace à nous. Il y a un chalet juste un peu plus bas en suivant le petit chemin derrière le cottage. C'est ma maison. Ce n'est qu'à 5 minutes à pied, ce qui est un avantage.

Je nous serre du chocolat chaud dans des tasses et lui fais signe de se servir des gâteaux.

- As-tu toujours travaillé dans l'orphelinat de la ville ?

Tom : Non, je ne suis arrivé ici qu'il y a 6 ans. J'ai d'abord été gardien avant d'être promu directeur quand mon prédécesseur a pris sa retraite.

- Oh, d'accord.

Je croque dans un biscuit en fredonnant.

C'est apaisant d'être en sa présence.

Tom : Quel est ton plus grand rêve ?

Ma bouche se tord d'amusement à sa question.

- Mon plus grand rêve, vraiment ?

Il hausse les épaules et hoche la tête avec énergie. Le visage figé dans une expression solennel.

Tom : Ma mère dit qu'on ne connait jamais vraiment une personne tant que nous ne l'interrogeons pas sur son rêve.

Je camoufle mon sourire derrière ma tasse.

- Des paroles sages.

Après avoir bu une gorgée de ma boisson et avoir sérieusement réfléchi à la question, je lui réponds.

- J'aimerais que le cottage perdure pour que je puisse avoir la chance de transmettre cet héritage. Je veux que l'héritage de ma grand-mère ne disparaisse jamais, non, j'aimerais qu'il puisse vivre à travers le temps.

Il accueille ma réponse avec des yeux brillant de compréhension.

- Quel est ton rêve ?

Tom : Je souhaiterai pouvoir offrir une enfance pleine de joie et d'amour aux enfants de l'orphelinat. Qu'ils n'aient plus l'impression d'être différent des autres enfants de l'école qui ont des parents. Faire en sorte qu'ils ne se sentent plus aussi seuls.

J'attrape sa main pour entrelacer nos doigts. Son pouce se met immédiatement à effectuer des cercles sur le dos de ma main.

- Pour avoir vue les enfants sous ta garde, je peux te certifier que tu fais un travail formidable avec eux. Ils ne sont pas malheureux. Et je peux voir que c'est grâce aux soins que tu leurs donnes, toute la patience dont tu fais preuve avec eux et toute l'énergie que tu mets dans leurs bien-être.

Tom : Merci, Mia. Tu ne sais pas combien ça me touche d'entendre ça. J'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur pour eux.

- Et c'est cette peur qui te permet de continuer chaque jour à leur offrir le meilleur de toi. Tu es un bon directeur, Tom, n'en doute pas.

Perdu dans ce moment émotionnel, nos yeux ne se lâchent pas, incapable de détourner notre attention. Lentement, nous nous penchons dans l'espace personnel de l'autre, et, quand nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres, Tom murmure :

Tom : J'ai envie de t'embrasser, Mia.

- J'ai envie que tu m'embrasses, Tom.

Il ne lui faut pas plus d'incitation pour réduire la distance entre nous. Nos lèvres se rencontrent dans un tendre, mais court baiser. Aussitôt séparé, que nous revenons à l'assaut l'un de l'autre, nos bouches faisant connaissance de manière intime.
Je le laisse me rapprocher de lui d'une main derrière la tête tandis que je passe un bras autour de son cou. Nous ne nous séparons que de brefs seconds pour reprendre un semblant de souffle avant de retourner au contact de l'autre.

Cela dure un temps indéterminé jusqu'à ce que nous mettions fin aux baisers, nos fronts collés ensemble, les joues rougies et les lèvres gonflées. Aucun de nous ne ressens le besoin de brisé ce moment avec des paroles inutiles.

Non, aucun mot ne pourrait exprimer ce que nous ressentions à cet instant.

Deux semaines pour redécouvrir NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant