Divergents

.::. Chapitre 7 : M'entraîner psychologiquement .::.

Le lendemain de la tyrolienne, j'étais tendue, surtout en voyant Jeannine aux côtés de Max le matin. Je devais rejoindre Quatre un peu après pour qu'il « m'entraine ». C'était notre seule journée de libre des deux semaines et je ne pouvais pas en profiter. Au contraire d'Amy, qui avait mis sa plus belle robe et affichait un grand sourire.

- On va se ballader avec Tom ! Et je compte bien faire avancer les choses entre nous si tu vois ce que je veux dire...

- Ouais, je vois bien... répondis-je avec un sourire.

- Mais ça m'embête de te laisser seule, tu as prévu un truc ?

- Euh, ouais on peut dire ça, en fait je dois voir Quatre.

Je tortillais mes doigts, mal à l'aise, et elle était bouche bée.

- Quatre... comme notre instructeur tu veux dire ? Non c'est pas possible... Quel âge il a ?

Je pris un air choqué.

- Amy, il n'a qu'un an de plus que nous !

- Hmhm... Oh voilà Tom, bon je te laisse, et ne fais pas de bêtises !

Je la laissa partir avec un petit sourire. Ouf, elle n'avait rien vu de mon stratagème. Tobias et moi avions décidé de jouer les amants torturés -ce qui est en partie vraie- pour que personne n'apprenne que j'avais besoin d'étudier le comportement des Audacieux.

Je rejoins donc Quatre dans la salle des peurs. Nous les novices n'y avons jamais été, et elle a tout d'une salle normale : spacieuse et vide. Tobias s'approche de moi avec un sourire et m'embrasse en me serrant contre lui. Je rougis, après tout je ne suis pas encore habitué à ça. Il prend ma main et je reprends mes esprits en essayant de parler d'une voix claire.

- Alors, hm, comment fonctionne cette salle ?

- J'ai juste à nous injecter un liquide et nous serons comme dans une simulation.

Il part vers la porte et la verrouille. Je ne suis pas vraiment à l'aise, surtout quand il sort de grandes aiguilles de son sac. Il s'approche de moi.

- Tout va bien se passer. Comme on est divergents, on peut finir très vite cet exercice, mais aujourd'hui le but est de le réaliser comme un vrai Audacieux, tout en faisant un bon temps. Ok ?

Je hoche la tête et déglutis.

- Détends-toi Lena, je serais avec toi.

Il a un sourire réconfortant et juste après, il m'enfonce l'aiguille dans le coup.

Quand je reprends connaissance, je suis à ses côtés.

- On est dans mon paysage de peurs, ce serait de la triche si tu allais dans le tien avant l'épreuve.

Bien sûr, je ne dois pas aller dans mon paysage de peurs avant l'épreuve finale, mais j'aurais quand même voulu le voir avant, par curiosité. Peu à peu, le paysage se forme autour de nous. Nous sommes sur un muret, debout, près du vide.

- Le vertige c'est ça ? On n'a qu'à sauter !

Il tremble un peu sur le muret et je lui prends la main.

- Ça ne marche pas comme ça. Un Audacieux ne se laisserait pas mourir. Il chercherait un outil, un moyen de s'en sortir.

Je regarde autour de moi, mais il n'y a que ce pauvre muret. J'ai soudain une idée.

- On devrait escalader la façade jusqu'au sol, alors ?

- Exactement.

Il est si blême qu'il en parait translucide.

- Eh, ça va, au pire ce n'est qu'une simulation.

Il hoche la tête, pas très rassurée, et nous commençons notre ascension. J'y vais la première, pierre par pierre, puis rebord de fenêtre par rebord, jusqu'à me glisser au sol. Quand, je relève la tête, il est encore loin. Finalement, quelques instants plus tard, il se laisse tomber à mes côtés. Il est vraiment très pâle.

- Tobias, tu es sûr que tu veux continuer ?

Je le regarde avec inquiétude tandis que nous basculons dans sa seconde peur.