(All I want - Kodaline)
Lewis Hamilton/Sebastian Vettel
***
All I want is nothing more
To hear you knocking at my door
'Cause if I could see your face once more
I could die as a happy man I'm sure
Il ne croit pas avoir un jour eu si mal.
Avoir vraiment connu la douleur, la douleur telle que l'on ne l'oublie jamais, celle dont on ne se remet jamais. Qui nous hante jusqu'à ce qu'on ne ressente plus rien d'autre, qu'on ne pense plus à rien d'autre et qui ne part jamais.
Lewis avait un jour découvert cette douleur, un jour dont chaque instant repassait dans sa tête depuis.
On dit que pour faire face à cette douleur il faut en connaitre la cause. Il dit que ce sont des conneries, il a toujours mal.
On dit que le deuil connait sept étapes. Il dit que ce sont des conneries, il n'en connait qu'une.
La douleur.
Il se sent seul face à cette douleur qui ne s'en va jamais, qui reste là à le faire souffrir en silence.
Il voudrait hurler.
Hurler qu'il a mal, qu'il ne sait pas comment aller mieux.
Hurler dans l'espoir qu'enfin quelque chose change, que cette douleur s'en aille et le laisse face à ses souvenirs, face à une joie qu'il ne connait plus et qu'il ne connaitra plus jamais.
Il voudrait qu'elle reste.
Qu'elle reste pour qu'il n'oublie jamais.
Qu'il se souvienne ce pourquoi elle est là.
Il ne veut pas oublier. Mon dieu non, il ne veut pas.
Sebastian lui manque. La douleur est le manque, la douleur est le souvenir de ce qu'ils vivaient, de ce qu'ils avaient, la douleur est sa perte et la douleur est le vide qu'il a laissé.
Il ne sait plus comment vivre.
Comment vivre sans lui ?
Il ne croit pas cela possible, il ne le croyait pas et ne le croira probablement jamais.
Comment le pourrait-il ?
Il a perdu le centre de sa vie, celui qui lui donnait le courage d'affronter les affres qui semblaient s'accrocher à lui.
Sebastian lui a sauvé la vie.
Il voudrait revenir à la période où il allait bien, où ils allaient bien, où ils vivaient chaque jour comme si c'était le dernier tout en sachant que le lendemain ils seraient encore là.
Ils ont connu leur dernier jour, simplement seul Lewis voit désormais ce qu'il y a après. L'après n'est pas quelque chose que l'on a envie de connaître peu importe à quel point l'on veut vivre.
Lewis voulait vivre, avant.
Mais l'après n'est pas une vie.
Cause you brought out the best of me
A part of me I'd never seen
You took my soul wiped it clean
Our love was made for movie screens
On dit qu'il faut laisser partir les morts. Il dit que c'est impossible, qu'il ne peut pas.
Comment peut-il laisser partir quelqu'un qu'il a aimé si fort que désormais il ne sait plus aimer ?
Il voudrait pouvoir le retrouver. Le serrer dans ses bras et sentir qu'il est vraiment là. Il veut l'embrasser et pouvoir l'aimer.
Ces dernières années, il n'a connu que lui, n'a voulu que lui.
Sebastian a été le centre de ses émotions, il a tout éprouvé avec lui, pour lui.
Il l'est toujours.
Il n'a aucune idée de comment faire pour passer outre, passer outre la douleur, le manque et la solitude dans laquelle il s'est plongé.
Certains ont pourtant essayé de le retenir, de l'empêcher de plonger toujours plus profond mais il les a repoussés aussi loin que possible. De lui et de ce qu'il représente de peur de ce qu'il pourrait leur faire sans le vouloir.
Il pensait qu'il réussirait seul, qu'il n'avait pas besoin d'eux pour survivre à Sebastian, à son absence.
Il a échoué.
Le plus douloureux reste de penser à ce qu'ils auraient pu avoir, au bonheur qu'il aurait connu en passant le reste de leur vie ensemble.
Il l'on connut mais si peu de temps. Ils avaient la vie devant eux, désormais Lewis a la vie devant lui mais ce n'est pas une vie.
Ce n'en est plus une.
Il se demande ce qu'aurait fait Sebastian à sa place, s'il éprouverait la même chose que lui.
Lewis ne doute pas que la douleur aurait été la même, au début du moins, après tout l'amour qu'il partageait était le même.
Mais ensuite ?
Aurait-il réussi à avancer alors que lui n'y arrivait pas ?
Sebastian a toujours été le plus courageux d'eux deux.
C'est dur de se dire qu'il n'a pas encore atteint la quarantaine mais qu'il est déjà seul, sans lui, sans Seb.
Il n'est qu'a la moitié de sa vie et il a l'impression de devoir vivre comme un grand-père qui a perdu son compagnon.
Un compagnon à ses côtés depuis tellement de temps qu'il ne s'est plus quoi faire sans lui, il a perdu tous ses repères sans arriver à en créer de nouveaux.
Il aimerait pouvoir dire qu'il est sûr qu'un jour il ira mieux, qu'un jour il pourra repenser à leur histoire en ne retenant que les plus beaux moments, en se disant « Sebastian est l'amour de ma vie, le seul mais ce n'est pas fini, je me laisse la liberté de retomber amoureux ».
Il n'aimera jamais plus de la même façon, aimer aussi fort et aussi intensément deux fois est impossible mais ce n'est pas grave.
Ce ne sera jamais pareil et il ne veut pas que cela le soit mais il veut connaitre autre chose.
Il ne sait pas s'il y arrivera.
Lewis a mal. Sebastian lui manque.
When you said your last goodbye
I died a little bit inside
I lay in tears in bed all night
Alone without you by my side
***
:)
