behind a wound, there's a story (heal the story, you'll heal the wound)

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Daniel Ricciardo/Max Verstappen

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Baku 2018

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La porte s'ouvrit sur la silhouette de Max, simplement vêtu d'un sweat et d'un short qui laissait apparaître ses jambes pâles. Max était toujours pâle.

Daniel s'invita de lui-même à l'intérieur de la chambre, forçant Max à se décaler pour le laisser passer. Il ignora le frisson qui le traversa quand son corps frôla la colère tremblante qui s'échappait de Max, s'écrasant contre lui. Si sa colère n'avait pas été similaire, il aurait reculé.

Il continua d'avancer.

Ce n'était pas la première fois qu'il mettait les pieds dans cette chambre d'hôtel, Max s'arrangeait toujours pour avoir la même lorsqu'il venait à Bakou et en tant que coéquipier, il passait presque plus de temps ici que dans sa propre chambre. C'était du moins avec son statut de coéquipier qu'il justifiait toujours sa présence. Les gens étaient crédules.

Cette fois avait cependant un goût différent, ils étaient tendus l'un comme l'autre, l'humeur de la pièce était inhabituellement chargée de quelque chose de vraiment négatif dont ils n'étaient pas parvenus à se débarrasser. Ils avaient toujours eu pour coutume de tout abandonner sur le palier quand ils se réfugiaient ensemble ici et pourtant Daniel l'avait amené et Max l'avait fait entrer. C'était désormais autour d'eux, étouffant l'air d'une rancœur qui ne nécessitait pas de mots pour être comprise.

Leur après-midi avait été de la merde, pour l'un comme pour l'autre et ils avaient beau se rejeter la faute comme une balle de ping-pong le résultat restait le même. Ils avaient foiré en se touchant et les conséquences étaient désastreuses pour eux deux autant que pour l'équipe.

Ils ne s'étaient pas adressés un mot depuis.

C'était de bonne guerre et pourtant c'était si étrange de ne pas parler à Max. Daniel était en colère contre lui, plus en colère qu'il ne l'avait été contre quiconque depuis un moment et malgré tout, son premier réflexe était toujours de s'adresser à lui.

C'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls depuis et, bien que ce soit son initiative, Daniel était perdu quant aux attentes qu'il avait de leurs capacités à ne pas s'entretuer et à faire quelque chose d'au moins productif. Il n'avait aucune idée de ce dans quoi il venait de mettre les pieds.

Passé le corps tendu de Max, Daniel s'invita sur les vieux fauteuils de cuir qui, bien que passés de mode depuis vingt années au moins, étaient si confortables qu'ils restaient indispensables.

Il les aimait.

Daniel savait qu'il avait déjà effilé la patience menue de Max jusqu'à la corde et que, s'il ne voulait pas se faire dégager à coups de poing de cette chambre, il devrait faire fit de sa propre patience minime pour les éloigner du chaos total. Ils devaient parler, arranger les choses, c'était la seule chose dont il était sûr. Mais ça ne voulait pas dire que c'était simple, surtout pour lui, il n'était pas doué pour user des mots autrement que pour des blagues. Il devenait inutile et se défilait quand les choses commençaient à compter.

Il ne devait pas le faire encore une fois, parce que sinon, il n'y aurait plus jamais d'autres fois. Il n'y aurait plus de Max du tout.

"Max", il tourna son nom trop de fois sur sa langue pour ne pas paraître fou. "Je crois que nous avons besoin de parler".

S'il n'y avait pas eu ce contexte, Daniel était sûr qu'aucun d'entre eux n'aurait jamais pensé à prononcer ces mots, cela aurait voulu dire qu'ils posaient des mots sur les choses et ce n'était en rien leur point fort ou quelque chose qu'ils savaient faire, l'un comme l'autre.

ONE SHOT // F1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant