Chapitre 8 : Madee

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Je m'arrête net en plein milieu de la rue en entendant crier de la sorte. Les gens se retournent dans notre direction, surpris par le ton qui monte. Roan arrive à grand pas vers moi, presque en courant, comme s'il avait peur que je parte. Lorsqu'il est à ma hauteur, il enlève son masque qui cachait son visage.

Je peux enfin le voir en entier. Ses yeux parlent pour lui, et je vois bien qu'il culpabilise, mais je suis beaucoup trop énervée contre lui pour m'en préoccuper.

—  Vas-y, je t'écoute. Tu cries maintenant, je suis toute ouïe pour t'écouter.

—  On va aller ailleurs, viens.

    Sans me laisser le temps de répondre, il tire sur mon bras et m'entraîne à sa suite vers son bâtiment. Nous croisons des gens sur le campus qui nous regardent bizarrement, sûrement parce que je fusille Roan du regard alors qu'il me traîne jusqu'à la porte.

    Dans l'appartement, nous passons par le salon où sont assis Priam et Zion. Ils nous regardent, choqués de nous voir ensemble et surtout de le voir me traîner jusqu'à sa chambre. Zion veut prendre la parole, mais nous sommes déjà montés. Alors je l'entends courir dans les escaliers pour nous rattraper.

—  Putain Roan, tu fais quoi là ?

—  Baz est moi on doit parler.—  Dans ta chambre ? Seul à seul, alors qu'elle meurt d'envie de te tuer ?

—  Oui, on doit discuter, je t'ai dis.

    Je préfère ne pas prendre part à la discussion. Je sens que je vais exploser. Roan m'entraîne à sa suite sans laisser le temps à Zion de dire quelque chose d'autre.

    Devant la  porte de chambre, il tape le code pour rentrer. Il me pousse ensuite, et ferme à clef derrière lui pour éviter que je fuis cette discussion.

—  Tu n'as pas à me pousser comme ça, putain !

    Je l'entend souffler. Je me dirige vers le lit pour m'asseoir. Je souffle à mon tour un bon coup pour ne pas trop m'énerver.

—  Je suis là maintenant, alors je t'écoute.

Je suis désolé d'avoir gardé l'anonymat alors que tu m'as demandé si on se connaissait. Mais je savais que si je te disais que c'était moi tu partirais en courant.

—  Bah oui Roan, tu t'attendais à quoi ? On se déteste, bien sûr que je n'ai pas envie d'être avec toi, d'être ta filleule. 

—  Je sais qu'on a des différends...

    Je lui coupe la parole :

.

—  Non, on n'a pas des différends Roan. Je ne peux pas t'encadrer. Putain. Tu as toujours été un putain de connard, arrogant, à te jouer des gens, je sais que tu ne prends rien au sérieux. Mais pas avec moi, je ne suis pas ton putain de pantin, donc c'est non. Je veux réussir mes études et ça sera sans toi.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je me dirige vers la porte, mais il me retient en attrapant mon bras et en me retournant vers lui.

—  Je veux bien m'excuser, être patient et compréhensif avec toi, mais là, ça suffit. Je peux accepter que tu me prennes pour un connard arrogant, mais je ne m'en fous pas de ton avenir !

—  Alors pourquoi c'est toi mon parrain alors que tu n'es même pas capable de t'occuper de toi-même ? Comment peux-tu t'occuper de moi ?

—  Parce que je sais que tu n'aimes pas être avec des gens que tu ne connais pas. Je sais que, même si tu ne me portes pas dans ton cœur, tu préférerais que ce soit moi plutôt qu'un inconnu.

Game school : Ice gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant