Chapitre 11

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Roan

Je suis ici avec Madee en train d'admirer le lac dans un silence reposant. Je ne sais pas pourquoi je l'ai emmenée avec moi. J'avais besoin d'une présence, et elle était là. C'est trop calme, ça annonce juste que la tempête approche. Je me retourne vers elle. Madee est sereine. Ça me fait plaisir de la voir apaiser comme ça. Mais je sais que ça ne va pas durer, parce que des vérités vont éclater. Madee finit par briser le silence après s'être retournée vers moi.

—  Il faut qu'on discute de ce qu'il s'est passé Roan.

—  Je sais, mais je veux profiter encore un peu de cette trêve entre nous.

—  On n'est pas obligés de se disputer, on peut seulement discuter.

—  Tu sais très bien qu'on ne sait pas le faire.

—  On pourrait essayer pour une fois.

—  Oui si tu veux, dis-moi ce que tu as à dire.

Madee prend une grande inspiration avant de se retourner complètement vers moi, ses jambes croisées sur le rocher.

Je sais qu'on a eu des différends mais j'aimerai que nous partions sur de bonnes bases, puisque tu es mon parrain. Nous allons devoir nous supporter pendant trois ans.

—  OK.

—  Je ne sais même pas pourquoi on se déteste à la base.

Tu as arrêté de me parler du jour au lendemain.

—  Non, c'est faux. C'est toi qui a arrêté tout contact avec moi, même lorsque j'étais avec les garçons tu ne venais plus.

Elle hausse le ton au fur et à mesure qu'elle parle. Son visage commence à prendre une teinte rouge. Elle souffle de mécontentement. 

—  Tu vois, je t'avais dit qu'on ne sait pas se parler sans crier.

—  Oh ça va, tu es en train de dire que tout est de ma faute.

—  C'est exactement ce que je dis et toi tu dis la même chose à propos de moi.

—  Non, ce n'est pas vrai.

—  Pas explicitement, mais si ce n'est pas toi la fautive ça veut dire que c'est moi.

—  Non, je dis juste que du jour au lendemain tu as arrêter de me parler.

Je marque un temps d'arrêt, parce que je sais quelle tournure est en train de prendre la discussion. Et cela ne me plaît pas, mais je n'ai pas le choix je dois lui dire la vérité ou du moins une partie pour qu'elle puisse comprendre ce que je ressens envers elle.

—  Oui j'en pouvais plus de la petite Madee qui a tout le monde à ses pieds, qui fait tout pour elle et surtout qui a une petite vie parfaite, alors que la vie ce n'est pas le monde des bisounours, Baz.

—  Mais je n'ai jamais eu une vie facile, c'est peut être l'impression que je donnais, mais ce n'est pas le cas.

—  Ah ouais et c'est quoi ton souci le plus grave ? De ne pas avoir le dernier jean à la mode ? De ne pas avoir l'attention du monde entier sur toi ? S'il te plaît, arrête de faire ta pleureuse.

    Je sais que ce je dis est blessant, mais j'en ai besoin pour me sentir mieux. Je suis sarcastique et je sais qu'elle déteste ça, mais moi ça me fait kiffer de la voir, là, assise devant moi, la bouche ouverte sous le choc de mon dernier commentaire. Elle passe ses mains dans ses longs cheveux blonds, son visage rougit par la colère.

Game school : Ice gameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant