Chapitre 8

1K 156 49
                                    


L'heure tournait et il était grand temps pour Alex d'aller prendre sa douche. Il n'allait tout de même pas arriver en retard au lycée tous les jours ! Et c'était pour éviter ce problème qu'il avait volé le portable qui s'était révélé être hanté par ce drôle de génie qui trouvait amusant de lui allonger les cheveux et de lui gonfler la poitrine.

Le jeune homme ouvrit son placard... et fit un bond jusqu'au plafond. Tous ses vêtements avaient disparu ! Des robes aux couleurs vives se trouvaient empilées les unes sur les autres à l'emplacement où se trouvaient habituellement ses pantalons râpés et ses t-shirts.

— Qu'est-ce que c'est que ces habits ? glapit-il, sur le point de perdre à nouveau tout courage.

Il luttait pour ne pas claquer la porte du placard et aller se réfugier à tout jamais sous sa couette.

Le portable émit un nouveau bip depuis la table de nuit.

— Évidemment, j'ai adapté ta chambre à ta nouvelle morphologie, s'agaça-t-il. Me prends-tu pour l'un de ces génies de pacotille incapables de raisonner plus loin que le bout de leur nez ?

Alex se garda de faire remarquer que le génie n'avait pas de nez. Il tira au hasard sur un tas de tissu et en ressortit une petite robe rose bonbon comportant bien peu de tissu. Il réprima un nouvel instant de panique en l'examinant. Pouvait-il vraiment porter quelque chose d'aussi étrange ? En fouillant un peu, il pourrait sans doute trouver un pantalon de jogging ou autre chose d'acceptable. Les filles de sa classe portaient ce genre de choses en cours de sport. Et elles mettaient aussi des jeans, comme tout le monde. À bien y réfléchir, elles étaient en réalité beaucoup plus souvent vêtues d'un pantalon que d'une robe, quoi que s'imagine le génie dont les références paraissaient dater un peu.

Il se tourna vers son téléphone, de mauvaise humeur.

— Où sont les habits mettables ? se plaignit-il.

Il n'avait pas le courage de se lancer dans une grande fouille.

— Ce n'est pas avec eux que tu pourras séduire ton prince charmant, si tu veux mon avis, remarqua sèchement le génie.

Alex fronça les sourcils. Peut-être ce dernier n'avait-il pas tort. Il se résigna donc à balancer la robe rose sur son lit. Bon sang ! Elle paraissait tout de même bien courte !

Le pire survint lorsque le jeune homme ouvrit son tiroir à sous-vêtements. Alex se dit qu'il avait été bien idiot d'imaginer que le génie aurait épargné ses vieux caleçons bien confortables. Car cela n'était évidemment pas le cas. Il voyait s'étaler devant lui une montagne de petites culottes blanches garnies de petits nœuds ou autres fanfreluches superflues (comme s'il allait séduire Jean-Baptiste en lui montrant sa culotte !).

Alex prit une grande inspiration et en choisit une au hasard qu'il saisit du bout des doigts. Il s'empara de même d'un soutien-gorge et coinça le tout sous son bras.

Puis il alla s'enfermer dans la salle de bain en évitant du mieux qu'il put son reflet. Il laissa tomber son pyjama sur le dallage et se glissa dans la petite cabine de douche. Il n'osait pas baisser les yeux, terriblement mal à l'aise. Il avait l'impression d'être un horrible pervers en train d'espionner une innocente jeune fille. Et le pire, dans tout cela, était qu'il n'avait jamais trouvé d'attrait particulier au corps féminin ! Ce n'était pas pour rien qu'il était gay !

Il se doucha à la vitesse de l'éclair les yeux rivés sur le rideau de douche et enfila la culotte le plus rapidement possible, rouge comme une pivoine. Bon sang ! C'était la chose la plus étrange et embarrassante qu'il n'ait jamais faite de toute sa vie !

Alex ou le portable merveilleux (bxb) [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant