LOVE KILLS

10- Alexandra Miller

Les gens pensent souvent de moi que je suis naïve et fragile, que je ne vois jamais ce qu'il se passe sous mes yeux mais la réalité est que je préfère fermer les yeux, pour ne pas être déçu une nouvelle fois.

Exemple; j'ai toujours fermé les yeux pour mon père, je sais qu'il me ment à propos de beaucoup de choses mais lui c'est diffèrent; je ne ferme pas les yeux que pour ne pas être déçue, je ne pourrais même pas, je suis déjà déçue et ce depuis tellement longtemps. En réalité, c'est surtout pour ne pas perdre la seule famille que je possède. Il y a des personnes avec qui je n'ai pas besoin de fermer les yeux parce que leur réalité est juste frappante, tu sais dès le début dans quoi tu t'engages, c'est un des rares trucs que j'aime chez Aden.

Je piquais ma fourchette dans trois haricots verts qui se trouvaient dans mon assiette, pour ensuite les enlever contre le rebord de cette dernière, ça faisait déjà deux minutes que je faisais ça en boucle, perdue dans mes pensées. Sam claqua ses doigts devant mon visage pour me ramener à la réalité.

— Je suis désolée, je repensais à un truc; rien d'important. On parlait de quoi déjà ? Demandais-je un peu perdue.

— De rien. Enfaite, on te fixait jusqu'à ce que tu reviennes sur Terre.

Je sentais mes joues s'empourprer alors je baissais ma tête de façon à ce que mes cheveux recouvrent mon visage.

— Vous avez mis beaucoup de temps pour rentrer; pourquoi ? Demandait Aden d'un ton froid.

Je relevais ma tête pour répondre sur le même ton que lui :

— C'était qui la fille sur mon canapé ? Demandais-je en appuyant sur le « mon ».

— J'ai demandé avant.

— On est allés boire un milkshake dans un fast-food sur le thème des année 80. Alors, c'était qui la fille ?

— Une connaissance.

— Moi je dis que ta connaissance est très belle, elle a un numéro ou un Insta ? Demandait Sam avec son petit sourire en coin mignon mais pas pervers.

— Putain mec ! Tu la vue que trente secondes ! dit Aden les yeux grand ouvert.

— Et en trente secondes je suis tombé sous son charme. Bam l'amour fou ! S'écria-t-il en miment l'explosion de son cerveau.

Aden passait sa main sur son visage et se levait pour débarrasser son assiette. Il portait son assiette avec sa main droite avant d'avoir un léger gémissement de douleur, puis il changea de main et secouait légèrement son bras.

Il c'était sûrement fait mal, comment ? Je ne sais pas. Même si Aden n'est pas du genre bavard, je saurais ce qu'il s'est passé un jour ou l'autre.

— Sam, tu sais que je t'adore mais vu qu'on a pas beaucoup de place pour dormir, et qu'il se fait tard, tu devrais rentrer chez toi. Songeais-je pour mon meilleur ami.

— Carrément tu me vire de chez toi, je suis blessé là. Dit-il en mettant le dos de sa main sur son front de façon totalement théâtrale.

Quel comédien je vous jure.

Il prit ses affaires et saluait Aden; puis il vint me serrer dans ses bras pour finalement sortir de mon appartement le sourire aux lèvres.

Aden partait prendre sa douche.

L'appartement était calme. Nous n'entendions rien si ce n'est le bruit de l'eau qui coulait.

Je me dirigeais vers ma penderie pour y prendre ma boîte, je ne l'avait pas ouverte plus d'une fois depuis que Aden était ici.