L'envie du cœur

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Ecrit le 09.12.2022

Il était celui de tous qui souriait le plus. Il était celui avec qui l'on aimait rire. Il était celui qui rassurait ses amis, leur redonnait le sourire, les faisait rire. Il était celui qui rayonnait de joie. Il était celui que l'on aimait charrier. Il était celui pour qui faire semblant devenait de plus en plus compliqué.

Cette étincelle dans son regard, ce grain de malice qui brillait dans ses yeux s'atténuait un peu chaque jour. Au milieu des autres, entouré de ses amis et de sa famille qui l'aimaient, il était seul. 

Il n'était pas celui dont la famille éclatait en mille morceau. Il n'était pas celui qui vivait un gros chagrin d'amour. Il n'était pas celui pour qui la fin d'année était difficile depuis la mort de sa grand-mère. Il n'était pas cela.

Il était celui pour qui il ne se passait rien. Il n'était pas vraiment mal, mais il n'allait pas bien non plus. Coincé entre ces deux mondes, il vagabondait dans le néant de la solitude. Tous les jours son cœur pleurait un peu plus qu'auparavant, tous les soirs ses yeux avaient un peu plus de mal à se fermer, retenus par les chaînes de ses pensées. 

Newt était là, il vivait, il souriait, il essayait de ne pas sombrer dans l'hypocrisie de la fausse joie. Newt était là, mais il se sentait seul.

Il avait besoin de ce quelque chose qui le ferait sourire jusqu'à en avoir mal aux joues. Il avait envie de ce sentiment d'impuissance face à tant de bonheur. Il voulait discuter jusqu'à tard le soir, serrer dans ses bras, embrasser, réconforter. Il voulait aimer et être aimé.

Newt voulait une personne qui l'accepterait tel qu'il était. Il voulait de cette attention toute particulière, pas un frère mais pas un ami non plus, il le voulait lui. Ce lui qui le ferait oublier la solitude, et qui le ramènerait sur terre lorsque les problèmes seraient trop gros. Il voulait ce lui qui lui ferait voir la vie en couleur. Il voulait vivre ce que les autres vivaient et appelaient l'amour.

Newt était là, mais il se sentait seul. Il regardait autour de lui ces couples qui s'aimaient, il voyait ces crushs réciproques, ces coups de foudre qui n'arrivaient qu'aux autres. Et il ne comprenait pas. Que lui manquait-il ? L'humour, la beauté, le fort caractère ? Ou alors était-il trop différent du modèle de ceux que l'on aime. Peut-être fallait-il aimer le sport et le rap pour pouvoir vivre ce que les autres vivaient.

Il avait déjà ressenti, il avait déjà aimé, apprécié, été attiré. Mais cupidon avait oublié de lancer sa deuxième flèche. Et quand enfin, cela semblait pouvoir être possible, il trébuchait en chemin, sa légendaire maladresse le faisant regretter ses paroles. Chaque expérience lui apprenait quelque chose. Mais chaque expérience agrandissait le trou de la solitude dans lequel il s'enterrait un peu plus chaque jour. Newt était là, mais il se sentait seul.

Il ne souhaitait qu'un petit peu d'attention. Il voulait plaire à quelqu'un. Il voulait que ça lui arrive. Parce qu'à attendre impatiemment, on en devient pathétique. "Il m'a regardé, il m'a laissé passé dans le bus, il me sourit. C'est sûr. Je lui plais." Newt se refaisait ces mêmes pensées à longueur de journée.

Au fond, il le savait, il était ridicule. Mais sans personne à serrer dans ses bras, il ne pouvait s'arrêter. Il admirait ces célibataires qui ne ressentaient pas le besoin de relations, il les enviait. Il ne voulait plus se sentir seul. Il voulait aimer.

Son manque de confiance grandissant, il continuait de sourire même si ses lèvres devenaient de plus en plus lourdes à porter. Il ne voulait pas en parler à ses amis, ils avaient assez de problèmes comme ça. Alors il errait dans ce monde qui perdait ses couleurs un peu plus chaque jour. 

On lui avait dit que l'amour arrivait lorsque l'on si attendait le moins. Mais si la solitude le faisait tant envier, quand pourrait-il enfin le trouver ? 



Cupidon fait un effort, on veut du Newtmas. 

OS Le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant