La cécité d'inattention.
En psychologie cette expression est couramment utilisée pour exprimer l'idée d'échouer à remarquer un stimulus pourtant parfaitement visible.
Globalement, Jonathan avait fait preuve de beaucoup de cécité d'inattention dans sa vie.
En effet, sa vie durant Jonathan avait toujours entendu ce qu'il voulait bien entendre et vue ce qu'il voulait bien voir. Il faisait partie de ces personnes qui ne veulent vivre que selon leur propre désir et leur propre envie. Les compromis pour satisfaire autrui ne faisaient pas partie des préoccupations de Jonathan. Quand quelque chose ou quelqu'un lui déplaisait pour une raison ou une autre, il éclipsait son existence d'une facilité déconcertante.
En réalité, Jonathan était d'un profond flegme, nonchalant. Il n'était que difficilement irritable, et il était tous aussi difficile de le faire sombrer dans les pleurs. Pour dire vrai, Jonathan excellait dans l'art subtil de l'ignorance. Il pouvait ignorer n'importe qui, n'importe quoi, n'importe où et n'importe quand, du moment que cette ignorance, plus au moins volontaire rendait la vie, rendait son monde, plus à son goût.
Il pouvait rendre imperceptible l'idée d'avoir blessé son compagnon, pour conserver le charme de son idylle amoureux.
Il pouvait gommer les quelques flirts, qu'il avait eu, avec de jeunes hommes pour protéger l'illusion d'une exquise fidélité.
Finalement Jonathan percevait bien la vie comme il le désirait, tout comme, je relate bien ces événements comme il m'en convient.
