Jonathan se promenait tranquillement dans les rues étroites et sinueuses du centre-ville à la recherche d'un cadeau de mariage pour son compagnon. Les passants qui marchaient prêts de lui pouvait l'entendre murmurer quelques paroles sans réel sens, ou entendre émaner de lui une mélodie nouvelle. En réalité, Jonathan était perdu dans ses pensées, en pleine inspiration pour une prochaine musique, et ainsi, loin d'être préoccupé par sa quête première : trouver un cadeau de mariage.
Son compagnon lui, s'était évidemment procuré le présent parfait depuis des mois puisqu'il était justement, si parfait... Jonathan de son côté n'avait aucune piste intéressante, mais surtout se fichait complètement de trouver le cadeau parfait.
Cette mascarade était ridicule ! Dans le mariage on doit aimer son époux plus que soi-même, pour le meilleur et pour le pire, dans la santé et dans la maladie. Jonathan n'aimerait jamais personne plus que lui-même, ne prendrais jamais aussi soin de quelqu'un d'autre que de lui-même, ne soutiendrais jamais personne plus que lui-même. Un égoïsme, un égocentrisme, qu'il ne jugeait pas le moins du monde problématique. C'est le propre de l'Homme ! S'aimer plus que l'on n'aimera jamais personne. On naît seul, on meurt seul. Alors, selon Jonathan il fallait aussi vivre seul, il fallait vivre pour soi afin de mourir le sourire aux lèvres sans un regret.
Finalement, pour se débarrasser de cette tache sempiternelle, Jonathan jeta son dévolu sur un simple costume. Simple, parce qu'absolument n'importe qui aurait pu, connaissant un tant soit peu son compagnon, faire ce présent, mais Jonathan mimerait l'effort, le doute et l'enthousiasme, cela maintiendrait la façade. C'est tout ce qui importait.
