Chapitre 20: Séparation incongrue.

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La porte en bois se tenait devant nous, Harry et moi nous tenions par la main. Notre trajet s'était déroulé dans le plus grand des silence, car nous savions tous deux qu'une fois arrivés, ce silence serait brisé, les mots exploseront et feront naître les confidences. Ces confidences qui étaient une importante marque de confiance pour Harry. Je l'avais deviné, ce qu'il allait m'apprendre était sans aucun doute renfermé au creux de son âme depuis longtemps, et il fallait qu'il les sorte, il fallait qu'il se débarrasse d'un si lourd fardeau. Je l'avais fais moi, il m'avait permis cette libération et je lui en étais redevable. Et d'un autre côté il était relativement important que je sois au courant, mon implication dans son histoire étant devenu trop importante pour rester dans le secret.


Ma main s'apprêtait donc à prendre la poignée, mais ce fut avec stupéfaction que la porte s'ouvrit en grand devant nous. Ma mère se tenait là, plutôt perplexe à première vue, son regard fila sur notre apparence, puis rencontra nos mains enlacées. Dans tout cet engouement, nous avions oublié notre secret. Je m'apercevais que cette histoire avait chamboulé mon esprit, et m'avait ainsi fait décrocher du reste. Ce fût en constatant le regard bouleversé de ma mère que tout me revînt d'un coup, je prenais conscience des conséquences. Nous étions mercredi matin, c'était donc la deuxième fois que je manquais les cours, ce qui ne m'était encore jamais arrivé auparavant. Mais quelle explication fournir ? Oh, je me suis juste fais kidnapper par un drogué et enfuie avec Harry ! Non, aucune crédibilité là dedans. En effet, sur le moment je me trouvais totalement incapable de trouver une excuse.


Ce que voyait ma mère était sa fille, alliée à un garçon qu'elle ne connaissait de nul part et portant de curieuses cicatrices. Mon dieu, nous étions bel et bien dans le pétrin. Je sentais Harry aussi tendu que moi, voir plus, et pourtant il lança un « Bonjour madame Reys. » qui paraissait grandement naturel et posé. Mais ma mère restait fixée sur moi, et au bout de quelques secondes elle ouvrit enfin la bouche :

« Alexandra... Mais où étais tu pendant tout ce temps, sans donner aucune nouvelles, je n'ai jamais eu aussi peur. Le lycée m'a appelé pour me dire que depuis deux jours tu ne venais pas en cours, ils voulaient savoir pourquoi ! Qu'est ce qu'il te prend enfin ! »

Au lieu de sangloter, où de faire paraître de la tristesse, ma mère semblait déçue et en colère. Je n'aimais pas la voir comme ça, et malheureusement je ne pouvais divulguer la vérité, ce qui rendait la situation d'autant plus difficile. En me mettant à sa place, il me paraissait évident qu'elle s'imagine ce genre de phénomène courant, la fugue d'un jeune, et dans mon cas une double fugue avec la compagnie d'Harry. Aucun mots ne parvenaient à sortir de ma bouche, j'étais comme pétrifiée, me perdant dans le méandre de l'incertitude et de la peur de mentir. J'étais dans la plus grande gêne lorsqu'une voix d'homme venant de l'appartement s'exprima :


« Que se passe t-il Madame Reys, tout va bien ? » Des pas vibrèrent et un policier apparu aux côtés de ma mère. Dès qu'il nous vit, il croisa ses bras sur sa poitrine et nous regarda d'un air un peu dur :


« Ah bah ils sont là vos deux fugitifs ! » Il s'exclama. Ma mère soutenait mon regard qui devait paraître paniqué à présent, elle acquiesça avec dureté.


« Tu...tu as prévenu la police ? » Je parvins à prononcer.


« Oui, et j'avais toutes mes raisons. » Elle dit sèchement. J'avalais ma salive, de plus en plus appréhensive.


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