Chapitre 24: Le début d'une guérison.

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Je l'avais à nouveau sauvé, et cette fois nous avions frôlé le pire. Harry était suicidaire, et je devais bien l'avouer, cela me terrifiait. Il m'avait fait avoir la plus grande peur de toute mon existence.

Il m'était tellement impensable de vivre sans lui à présent. Cet homme était devenu mon centre de gravité, en l'espace d'un mois, il était devenu mon support, mon essentiel, mon addiction. Je tenais à lui plus que tout autre, pas seulement parce que j'en étais irrévocablement amoureuse, je tenais à lui car je sentais qu'il était une personne d'une belle richesse. Il avait un grand cœur contrairement à ce que l'on s'était acharné à vouloir me faire comprendre.

Après toutes ces choses vécues ensembles, je pensais connaître une grande partie d'Harry. J'avais pu discerner une certaine sensibilité chez lui, une sensibilité qu'il cherchait à tous prix à couvrir. Celle-ci était peut-être à l'origine des ses anciennes souffrances. Peut-être s'était il laissé dévorer par ce côté sensible de lui. Car un être sensible est-il en mesure de maîtriser ses émotions ? Je le savais très bien moi même, j'étais ce genre de fille prenant beaucoup trop les choses à cœur, qui n'étais pas bonne pour jouer un autre rôle que le sien et qui allait laisser parler ses émotions avant tout.

« Au faite, tu es très belle ce soir. » Avait-il fredonné à mon oreille, me décrochant une petit sourire épanoui.

« Hé ho les amoureux, je vous vois par le rétroviseur ! » Avait lancé Louis en rigolant.

« Tu n'as qu'à regarder la route petit curieux ! » Avait rétorqué Harry.

« Ouais, mais je suis déjà gentil de vous servir de taxi et de remorqueur de moto, alors tenez vous bien sur ma banquette ! » Nous avait-il taquiné.

« Tu n'as pas à t'en faire, et ne sois pas jaloux, je suis sûre qu'Agathe t'attend chez toi. » Avait poursuivit Harry.

« Dans le mille ! D'ailleurs il faudra qu'on la présente à Alex. »

J'avais interrogé mon petit ami du regard et il m'avait considéré d'un air rieur.

« C'est sa nouvelle petite amie. Hum, ces présentations ne sont peut-être pas nécessaires. »

« Remettrais tu en question mon goût pour les femmes ? » J'avais pu voir Louis tirer la langue à travers le rétroviseur.

L'atmosphère s'était donc détendu à l'instant où nous avions rejoint Louis dans sa voiture. C'était comme si tous ces difficiles événements n'avaient pas eu lieu, comme si nous les avions effacé l'espace de quelques instants. Pourtant, l'état d'Harry était on ne peut plus critique. Sa cicatrice rouverte laissait sécher le sang sur son visage, la commissure des ses lèvres était également blessée, son œil au beur noir devait le faire horriblement souffrir, et son souffle était rauque.

Mais Louis allait nous déposer à mon appartement, au moins tout le nécessaire pour le soigner me sera à porté de main. Je ne me souciais plus de l'absence ou de la présence de ma mère, elle avait tort et j'étais maintenant en mesure de prendre des décisions seule. A partir de maintenant, je décidais de foncer, il fallait que je cesse de trop réfléchir. Si je voulais aider Harry, alors je l'aiderai. Après tout, c'était cela ma vocation, et ce depuis le début.

Il était dans les alentours d'une heure du matin lorsque Louis nous avait déposé en bas de chez moi. Celui-ci avait aidé Harry a sortir sa moto du coffre, qui avait d'ailleurs du rester ouvert pendant tout le trajet. Louis était reparti pour rentrer chez lui, ainsi nous sommes également rentrés chez nous.

***


« Alors madame l'infirmière, par où commencent-on ? » Me demanda Harry en s'adossant au comptoir de la cuisine. Ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire plein de sous entendus.

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