Chapitre 9: L'envers du décor.

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 Nos pas sur le pavé de ma rue résonnaient. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Probablement tard, je le déduisais à la présence inexistante de passants dans la rue. Je guidais Harry jusque devant la porte de l'immeuble où j'habitais.

 Je me stoppe alors et me retourne vers lui.

 « Alors c'est ici que tu habite ? Pas mal ! » Commente-t-il.

 « Oui, merci ! » Je lui lance un petit sourire.

 « Bon, je suppose que nous devons nous dire au revoir... » Souffle Harry. J'acquiesçais ne sachant comment m'y prendre. Ne sachant pas quelle manière était la plus adaptée pour dire au revoir au grand bouclé qui me mangeait du regard.

 « Viens par là ! » Il s'exclame en tendant ses bras avec un petit air enfantin. Il était adorable. Je m'approche alors doucement, si près au point de sentir son souffle dans mes cheveux. Je place mes bras dans son dos et colle ma tête sur son torse plein de chaleur. (Qui était d'ailleurs la bien venu avec cet horrible froid) Un de ses bras s'empare ensuite de ma taille, pendant que l'autre m'attire plus près en maintenant mes épaules. C'est drôle, je me sens si bien ainsi, une sensation de réconfort et de bien-être profond m'emplit pour la deuxième fois.

Point de vu d'Harry :

Pour la deuxième fois de la soirée, je la tenais dans mes bras. J'aimais la façon réconfortante dont elle me serrait, c'est comme si nos deux corps étaient compatibles. Cette curieuse sensation, je ne l'avais jamais ressentie non plus auparavant. Pendant quelques instants je ne pensais plus à rien, elle me faisait tout oublier, tous mes malheurs, toutes les menaces qui pesaient sur mon dos, grâce à elle je vivais l'instant présent. Car oui, ça n'était jamais le cas, mes pensés allaient toujours vers mon passé, mon esprit était torturé par mon future, je me perdais dans le temps. Mais à cet instant j'avais retrouvé un bout de mon chemin, j'étais fixé dans le présent, dans cet agréable enlacement avec cette personne... importante, oui, très importante. Mais d'une certaine façon je préférais me méfier, j'avais peur de me tromper, et de tomber, encore une fois. J'étais avide d'en connaître plus sur elle, elle restait tout de même différente des autres. Mais qui c'est, elle n'est peut-être qu'une très bonne manipulatrice, quoi que... elle m'a sauvé la vie, et ça personne n'en a été capable avant elle. Je pense que je me pose bien trop de questions. Oh, c'est déjà fini, nos corps se séparent et je commence déjà à anticiper mon future. Une fois seul avec moi même, que va-t-il se passer ? Est-ce que toute cette horreur va recommencer ? Je n'ai pas d'autres choix de toutes façons, c'est ainsi et je dois lui dire au revoir.

 Alex me regarde timidement en se balançant d'avant en arrière sur ses pieds, mais comment fait elle pour être aussi adorable ? Je ferme les yeux et les rouvres pour arrêter de la fixer, je dois avoir l'air bizarre... Sa main s'empare de la poignée de la porte en bois, elle se stoppe en me regardant à nouveau.

 « Hum... On garde contact hein ? » Elle dit doucement. Bien-sur que nous allons garder contact, sinon je fais comment moi ?

 « Oui sans problème, quand tu veux. Je ne t'oublierai pas. » Je répond avec assurance, car c'est une évidence elle ne sort pas de mes pensées.

 « OK, bonne nuit Harry ! » Elle sourie tout en ouvrant la porte.

 « Bonne nuit Alex, fais de beaux rêves. » Je lui répond. Un dernier petit signe et elle referme la porte. Je tourne les talons, ça y est j'y suis. Totalement seul avec ma conscience. Je vais où maintenant ? Je retrouve ma moto et démarre, je n'ai pas vraiment de chez moi, une vieille chambre délabrée est tout ce que j'ai réussi à me dénicher, et je ne sais pas si je pourrai la garder longtemps. J'emprunte cette habituelle rue sombre et gare ma moto dans un petit coin en prenant bien soin de l'attacher.

Les gens qui traînent par ici ne sont pas les plus fréquentables, c'est tout un ensemble d'étranges personnes, se laissant aller, volant et se battant pour vivre. Beaucoup voient la ville de Paris comme l'endroit parfait, le romantisme absolue, le luxe, et les personnes de la haute société avec un beau langage. Mais tout ça n'est qu'un vague aperçu de Paris, et peut être même une illusion. Certes on peut y trouver toutes ces belles choses, on peut y rêver, mais beaucoup ignorent l'envers du décor, en fouillant bien dans les sombres recoins on y trouve des gens mendiants sous la faim, la soif, la maladie, toutes les monstrueuses choses que l'on peut s'imaginer on les trouve ici. Certains de ce groupe de personnes étaient des gens bien avant, avant de tomber. Ça peut arriver à tout le monde de tomber, c'est ce que je me répète pour me rassurer. J'ai beaucoup de mal à admettre que je fais partit de cet ensemble d'individus, car certains ont choisi d'en arriver là, il l'ont voulu, ils ont voulu faire du mal. Mais moi je ne le veux pas, je ne l'ai jamais voulu, mais la souffrance s'est encrée en moi, je n'ai jamais compris, jamais voulu accepter toutes ces choses qui me sont tombées sur le dos. La solitude m'a sans doute rongée et je n'avais pas d'autres choix. Je voudrai être quelqu'un de bien, mais je ne le serai jamais, malheureusement.

 Des corps pratiquement inertes jonchent le sol, des voix apeurantes et même des cris se font entendre de tous les côtés, je passe mon chemin le plus vite possible.

 « Eh toi ! T'es pas le ptit enfoiré qui s'appelle Harry par hasard ? » Me demande un homme calé contre un mur avec une bouteille d'alcool dans la main. Je ne distingue pas son visage, il fait bien trop sombre. Je le regarde alors avec haine et supériorité, je n'aime pas que l'on m'interpelle ainsi.

 « OK OK, on s'calme, juste te dire que y a un mec qui s'appelle Zayn il te cherche, il est venu tout à l'heure et il avait vraiment l'air énervé, il criait ton nom  enragé ! » Merde. Zayn était venu ici, une chance pour moi de ne pas avoir été là, mais je n'y échapperai pas longtemps, il faudra bien que je lui fasse face un jour.

 « Bah jle connais pas et je suis pas Harry. » Je répond sèchement.

 « Je sais très bien que c'est toi me prends pas pour un con. » Assez parlé, je me retiens et sers les points pour m'empêcher de le frapper. Quel homme odieux, je me dépêche de m'éloigner et d'emprunter les vieilles marches de l'immeuble.

 Je referme la porte de ma chambre derrière moi, il n'y a pas de serrure, je vais donc comme à mon habitude placer une chaise pour coincer la poignée, et je vérifie avec précaution qu'il est bien impossible de rentrer. Je m'assoie sur mon lit, mon esprit est affolé à nouveau, car je le sais, une nouvelle menace pèse sur mes épaules. Je dois décompresser, je soulève le vieux matelas et m'empare de la seringue.

                                                                      ***

Point de vu d'Alexendra:

 "Alex! Réveille toi, j'ai préparé le petit déjeuné!"  La voix de ma mère me réveille brusquement, c'est bien la première fois que je me réveille ainsi. C'est bien la première fois que je n'ai pas rêvé de ce cris.J'ouvre mes paupières doucement, quelle heure est-il ? 10H du matin, ça faisait longtemps que je n'avais pas dormi aussi longtemps ! Petite à petit, des courts passages de mes rêves me reviennent. Rien de très précis, je n'y vois surtout qu'une personne, Harry. Son sourire, ses lèvres parfaites, ses bouclettes brunes et surtout ses yeux me regardant de façon chaleureuse et possessive. Mais ce n'était qu'un rêve. Je me lève doucement, sous le trouble et la confusion. Mais que m'arrive-t-il ? Quelle est cette sensation étrange, de tristesse et en même temps d'envie que je ressent ? Il me manque. C'est donc ça le véritable manque ? Et bien ça n'est pas agréable, c'est même douloureux.

 Je ne réfléchie plus, saisie mon téléphone et fais défiler mes contacts. Il y en a un nouveau nommé : « H. » Je le fais glisser et écrie :

 « Harry ? » Envoyé.

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Voici le chapitre 9, un peu court mais j'espère qu'il vous aura plu. N'hésitez pas à commenter, voter ou même partager. Je veux avoir vos avis, et encore merci, vous êtes super! ;D Lots of love! <3 Xx

THE TREASUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant