XXII - Comme si le temps s'arrêtait

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Aeria ouvre doucement les yeux, la lumière du jour traverse la pièce chaleureusement, bien que le soleil soit toujours couvert par les nuages. Le crépitement des braises presque éteintes dans la cheminée sont agréables à l'oreille, à défaut d'entendre le piaillement des oiseaux au réveil.  Elle se tourne dans les couvertures chaudes et observe Nathanael, encore endormi, sur le dos. Cet air serein ne quitte pas son visage, notamment lorsqu'il dort et cela fait dorénavant près de trois semaines qu'ils partagent le même lit chaque soir.

Aeria s'appuie sur son coude, admirant son époux qu'elle trouve de plus en plus séduisant. Son torse est découvert, laissant entrevoir cette cicatrice boursouflée, blanchie par le temps. Elle entaille une bonne partie de son ventre et semble profonde. Aeria pose le bout de ses doigts dessus et lorsqu'elle les laisse glisser, il lui saisit le poignet. Quand elle lui jette un regard, il est finalement réveillé, les yeux encore à moitié clos.

— Je n'aime pas qu'on touche mes cicatrices.

Aeria se rallonge près de lui, la tête posée sur son bras.

— Pourquoi cela ? demande-t-elle en posant sa main sur son torse, à l'endroit où se trouve son coeur.

On dirait que ses battements sont très faibles, car il est difficile de les sentir ou même de les entendre.

— Ce ne sont que de mauvais souvenirs, ma peau y est sensible et cela m'est désagréable.

— Qui vous a fait cette cicatrice ?

— Je vous le raconterai, un jour peut-être.

Aeria sourit légèrement. Elle se redresse et plonge son regard dans le sien, de beaux yeux bleus, hypnotiques.

— J'ai envie que nous passions la journée ensemble, qu'en dites-vous ?

Nathanael inspire profondément et fait mine de réfléchir.

— Hm... pourquoi pas. Qu'avez-vous comme activité à me proposer ?

— Pour démarrer la journée, je pense qu'un très long et bon câlin serait une bonne idée.

— Je dois avouer que cela me semble tentant.

Aeria rigole lorsqu'il se redresse et la prend dans ses bras, se couchant littéralement sur elle. Il embrasse son cou, ses épaules, caresse son bras, ses hanches, son ventre. Ce contact fait frémir la jeune femme. Depuis deux semaines, elle vit sur un petit nuage. Lorsqu'elle ne passe pas du temps avec le Dragon aux écailles dorées, elle le passe en présence de Nathanael et celui-ci semble se dérider à mesure que le temps passe.

On croirait presque à de l'amour naissant pour les deux tourtereaux. Nathanael ne l'avouerait jamais, quant à Aeria, elle ne peut nier l'effet qu'a le roi sur elle. Elle ressentait une forte attraction pour Harold et beaucoup d'affection mais Nathanael... c'est tout autre chose qui l'anime.

Lorsqu'il se lie à elle par un coup de rein délicat, elle se cambre légèrement et pousse un gémissement. Elle entoure ses hanches de ses jambes, s'agrippe à son dos et ce de plus en plus fort à mesure que ses vas et vient  se font plus fougueux. Ils s'embrassent, s'enlacent, se regardent, cette connexion qu'ils ont ressenti la première fois est toujours bel et bien présente et même de plus en plus forte à chaque fois qu'ils se lient d'amour.

Leur plaisir se fait toujours à l'unissons, dans une explosion de sensations d'extases. Nathanael se recouche à côté d'elle, elle pose sa tête sur son torse et demeure près de lui un instant, tout deux essoufflés, le coeur battant la chamade.

— Je crois que je suis heureuse d'être votre femme, murmure-t-elle.

Un faible sourire étire les lèvres du roi.

L'Armure du dernier Dragon [INTÉGRALE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant