⚠️ ATTENTION ⚠️
Ce chapitre comporte des scènes violentes.Natanaël se tient face à la grande fenêtre ronde de son bureau. Les bras croisés, la main sous le menton. Il observe ces armées en retrait, qui ont finalement renoncé de combattre. Ils ne sont pas sans savoir que les flammes d'un Dragon sont impitoyables et ne laissent que rarement des survivants.
Il relève les yeux lorsqu'il entend frapper à sa porte fermée à clefs. On frappe, encore et encore, l'individu à l'extérieur comprend rapidement qu'elle est verrouillée et son seul moyen de pénétrer dans le bureau, c'est de l'enfoncer.
Natanaël a enfouit la broche de sa défunte épouse dans sa poche et a également pensé à décrocher l'épée qui lui servait de décoration jusqu'alors. Il sait que si on frappe à sa porte, Hervos a échoué ou ils sont parvenus à passer les murailles et contrer les pièges. Connaissant son père, Natanaël sait qu'il ne renonce devant rien pour obtenir ce qu'il veut.
Lorsque la porte s'ouvre, il reconnaît tout d'abord Aeria et sa magnifique chevelure rousse. Puis son père ensuite, inchangé depuis la dernière fois qu'il l'a vu. Natanaël tient fermement son épée en avant, le regard figé sur son paternel. Il a tellement de choses à lui dire, tellement de choses à lui demander... Il a toujours voulu comprendre pourquoi son père avait agi ainsi dans le passé, mais n'en a jamais eu l'occasion ni la force d'y réfléchir réellement.
— Te voilà enfin... vocifère Lauan.
Il fait un pas en avant mais Natanaël le menace de sa lame. Les lèvres retroussées, le regard noir, il ne fait même plus attention à Aeria, il n'y a que son paternel qui importe. Le voir face à lui lui procure tout un tas d'émotions incontrôlées et un dégoût extrême. Cette envie de le faire souffrir autant que lui même a souffert durant cent ans, éveillé et conscient de ses actes, ne l'a jamais quitté.
— Si tu oses t'approche de moi, je te tue, peste Natanaël entre ses dents.
Aeria reste en retrait, n'osant guère intervenir, ne sachant comment agir, la mort d'Hervos sur la conscience.
— Ton ami est mort, comme ta femme autrefois. Et cela continuera, si tu ne te rends pas, reprend Lauan.
Il marque une pause, lève le menton et jauge son fils. Pour Lauan, Natanaël a quelque peu changé. Ses cheveux ne sont plus longs, ils sont coupés courts, autrefois, il les portait longs, parfois plaqués en arrière, une barbe constamment rasée de près. Aujourd'hui, il en porte une de quelques jours qu'il taille de temps en temps afin de ciseler davantage son visage. Natanaël n'a pas perdu sa carrure non plus ni même sa prestance et au fond de lui, Lauan est fier d'avoir un fils tel que lui, sa beauté, sa grandeur, sa persévérance, sa clémence et sa force d'esprit, font de lui un roi parfait, mais un roi qui, selon Lauan ne règnera jamais.
— Il est temps d'en finir, mon fils, poursuit le roi. Les Landes seront libérées de ce fléau et les Six Terres de nouveau soudées.
— Je suis né ici tout autant que toi, rétorque Natanaël, je ne laisserai personne prendre mes Terres et mon trésor.
Lauan fait claquer sa langue contre son palais puis regarde autour de lui, les étagères pleines de livre, la maquette détruite toujours sur le sol, les carafes de vin vides empilées.
— Tu ne me laisses donc pas le choix...
Lauan sort son épée de son fourreau, pour Natanaël c'est le moment tant attendu, ce combat qu'il n'a pas eu l'honneur de mener lors de la Guerre du Feu se présente enfin à lui. Néanmoins, il n'a pas toute sa tête, ivre comme il est, ses sens restent quelques peu brouillés. Contre toute attente, Lauan saisit fermement le bras d'Aeria, la plaque contre lui et pose sa lame contre la fine peau de son cou. Elle relève le menton, les lèvres retroussées et fixe son époux d'un regard désolé. Elle ne le supplie pas, car elle peut comprendre sa rancoeur.
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L'Armure du dernier Dragon [INTÉGRALE]
FantasiaAeria est une jeune noble à la beauté sans pareille. Elle a cependant constamment été vendue à des hommes pour que sa beauté profite également à ses parents. Le jour où ceux-ci passent un pacte avec le Roi des Landes, un homme connu pour sa cruauté...