Le temps passe. Tommy est là, blotti dans mes bras. Son souffle brûlant effleure ma peau. Ses ongles sont enterrés dans mon dos. Il me serre. Il me serre si fort que je sens ses abdominaux presser contre mon estomac. Ses jambes écrasent les miennes. Son bassin est collé au mien. Je me sens tout aussi chaud que sa respiration. Une adrénaline se bouscule en moi. Elle pousse mes organes si fort qu'elle empêche mon cerveau de fonctionner. Je me crispe. Je ne peux pas désirer Thomas. Son immaturité ne lui permet de s'engager dans la moindre relation. Ma fermeté d'esprit doit se montrer tout aussi forte que son étreinte. Son corps bouge contre le mien. Son visage grimpe dans mon cou. Il se replace correctement et soupire. Ses mains ont remonté jusqu'au bas de mes épaules. Ses pieds se sont faufilés dans le creux qui sépare mes jambes. Je lâche prise. Mes doigts s'aventurent dans sa chevelure. Je le caresse. Son sourire chatouille ma peau. Je l'observe. Ses paupières sont closes et ses sourcils détendus. Ses grains de beauté montent jusqu'à l'arête de son nez. Il est magnifique. Son menton se relève. Deux perles ambrées me fixent. Ses lèvres sont scellées. Il ne prononce aucun un mot. Il se penche et m'embrasse. Je le laisse faire. Voilà un moment déjà que nous avons pris cette mauvaise habitude. Rien n'est nouveau. L'obscurité de la nuit se reflète à travers mes volets. Les premiers rayons de lune illuminent sa beauté. Je ne le regarde plus, la douceur de ses baisers me berce. Nous ne nous lâchons plus. Le calme de ma chambre me procure de délicieux frissons. Une bulle de sécurité nous emprisonne. Je m'écarte une seconde et respire. À peine mon souffle repris, il fait rencontrer nos lèvres une nouvelle fois. Cette fois-ci, je ne sens pas la chaleur de deux lanières de chair contre les miennes. Une légère humidité l'a remplacée. Mes yeux s'ouvrent, surpris. À cet instant, je me redresse. Un loup est là, allongé sur mon corps. Il halète. Ses oreilles velues sont dressées, sa queue bat dans tous les sens. Ses grands yeux noirs me sourient. Je ne sais quoi répondre. J'observe cet amas de fourrure avec confusion. L'animal semble saisir mon incompréhension. Il aboie. Je le fais taire en attrapant son museau. Aucun membre du personnel ne doit être au courant de sa présence. Il se frotte contre ma joue et la lèche. Je l'entends pleurnicher. Peut-être s'attendait-il à ce que ma réaction soit plus joyeuse. En réalité, je suis simplement perdu. Je reste ainsi, aphone, à le scruter. Mes doigts glissent timidement dans ses poils. Un maigre sourire se peint sur mon visage. Il repart se blottir contre moi. Un rire léger m'échappe. Les minutes défilent. Envahi par un sentiment de bien-être, nous nous endormons. Lorsque je me réveille, je ne suis toujours pas seul. Thomas est là, installé sur moi. Il a repris sa forme humaine. Cette fois-ci, il est entièrement nu. Je m'efforce de ne pas le regarder. Mes joues rougissent. Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Ma stupidité sort Tommy de ses songes. Ses paupières s'ouvrent. Il sourit. Aussitôt, il se frotte contre mon visage. Il remonte son corps le long du mien. Je ne peux chauffer davantage. Je refuse gentiment son étreinte et attrape une couverture. Je l'enroule autour de sa taille, les mains tremblantes. Thomas ne comprend pas mon geste. Il ne doit certainement pas encore avoir acquis nos mœurs. Son sourire ne disparaît pas pour autant. Ronronnant, il se rendort à mes côtés. Je me perds dans la contemplation de ses traits. Cette journée-là, nous n'avons pas quitté mon lit.
VOUS LISEZ
The Wolf beneath the skin - Newtmas
FanfictionLa noirceur a empoisonné les organes de Newton, diagnostiqué dépressif depuis un an. Elle coule dans ses veines, poignarde son cœur et écrase son cerveau. Les ténèbres de son regard forcent Adrian à interner son fils dans l'hôpital psychiatre de leu...