4- La galerie

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Les deux jeunes gens se regardèrent, sans dire un mot pendant ce qui leur parut une éternité. Malo était toujours aussi beau aux yeux de Calix. Celui-ci l'admira comme à l'époque du lycée.

Il faut que j'arrête, la situation va encore me mettre mal à l'aise. Aller, dit quelque chose Calix ! N'importe quoi ! Loupé..., il va me prendre pour un idiot à toujours parler en premier.


- Salut.

- Salut.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je... je suis venu aider un ami.

- Un ami ?

- Oui.

- ...

- Et toi ? Pourquoi tu es là ?

- Je travaille avec le propriétaire de cette galerie.


Attends ?! Il travaille ici. Antoine m'a dit qu'il n'y avait que deux personnes qui...


- Tu es l'élève d'Aaron ?

- Oui.


Un silence gênant s'installa entre les deux hommes. Le regard de Calix oscilla entre ses pieds, les cartons et tout ce qui était à portée de vue pour éviter de fixer Malo. Ce fut ce dernier qui rompit le silence, à nouveau.


- Alors, avec Antoine... vous êtes...

- C'est un ami de la fac.


Mais pourquoi je me suis empressé de lui répondre ? Pour effacer tout malentendu ? Oui bien joué mec, vu sa tête, je ne suis pas sûr que ça soit convainquant ! D'ailleurs, après réflexion, pourquoi il y aurait un malentendu. Antoine n'est qu'un ami et Malo ne me verra jamais comme un potentiel petit-ami. Alors pourquoi j'ai réagi aussi vite ? Et pourquoi il semble aussi abattu ?


- Ah, un ami...


Leur discussion s'arrêta alors que le bruit des pas d'Antoine se firent entendre dans l'escalier. La situation était déjà gênante mais ça ne s'arrangea pas avec son arrivée.


- Salut.


Antoine salua sèchement Malo. Il y avait un malaise entre eux mais Calix n'arriva pas à dire d'où cela venait ni pourquoi. Antoine ne se préoccupa pas de cet indésirable et se remit à ranger en s'attaquant au carton ouvert devant son ami. Malo finit par briser le silence.


- Je vous laisse, j'ai du boulot là haut. A une prochaine.


En disant cette phrase, il fixa Calix. Ce dernier eut l'impression que Malo attendait quelque chose de sa part mais n'arrivait pas à comprendre quoi. Il finit par lui répondre une banalité. Pour la première fois depuis qu'il était descendu à la réserve, l'étudiant osa croiser son regard. Ses yeux étaient indescriptibles. Calix eut la sensation d'y lire à la fois de la colère, du dégoût et une pointe de tristesse ou de jalousie voire les deux. Mais aucune de ces émotions n'était logique, si ce n'est peut-être le dégoût.

Je dois certainement interpréter une partie de ce que je vois réellement dans ces iris. Pourquoi serait-il jaloux ? Non mais quelle blague Calix, qu'est-ce que tu t'imagines encore ?!

Mon étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant