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Chapitre 80

Jungkook

J'avais un peu dégrisé quand Alvaro m'a interrompu
alors que j'étais assis sous le porche.II tenait à la main deux des cigares cubains qu'il avait achetés lors de notre virée shopping.

Alvaro : tu as envie de fêter notre « affaire » * m'a-t-il demandé *

Pas vraiment.

Jeon: oui, bien sûr...* ai-je répondu *

Vu tout ce qu'Alvaro avait fait pour moi dans un
passé récent,et tout ce qu'il avait promis de faire
maintenant,montrer ma reconnaissance était le
moins que je puisse faire.
Une jeune femme cubaine s'est accrochée à son bras.Elle devait être une nouvelle petite amie,ou...
quelque chose.Alvaro ne l'a pas présentée,mais la
fille s'est installée sur ses genoux,l'air presque perdu.

J'ai servi à Alvaro un verre de son propre rhum,et
nous avons tringué à la remise des parts de ma
société,comme n'importe quelle transaction
commerciale se déroulant dans des circonstances
normales.

Alvaro : à la survie * a-t-il dit *

Jeon : pas tous les moyens nécessaires *ai-je ajouté *

Mon whisky a cliqué contre son rhum,et j'ai senti
mon estomac se nouer.
Je ne pouvais pas dire si c'était la sensation de
pressentiment qui accompagnait le fait de passer les rênes de ma société,ou si j'avais besoin de laisser
tomber l'alcool pour un moment.

Je n'étais toujours pas sûr de ce que je venais de
faire,mais je n'avais pas d'autre choix.J'ai ravalé la culpabilité qui montait en moi en pensant à la
façon dont j'avais gâché les opportunités qui
m'avaient été offertes.
Mon père m'avait peut-être préparé à reprendre son affaire,mais ce n'était pas ma faute si mon frère
était devenu psychotique,non ?

Alvaro et sa copine buvaient comme des trous,et je
me suis retrouvé de plus en plus en retrait dans mes
pensées au fur et à mesure que la nuit avançait...
Alvaro ne semblait pas avoir besoin de beaucoup de
participation de ma part lorsqu'il parlait,racontant
des histoires sur ses propres affaires et ses
prouesses politiques.

Plus il était ivre,plus il était bruyant.Et sa petite
amie devenait plus silencieuse.

Alvaro : d'accord, hermano * m'a t'il dit en faisant descendre la fille de ses genoux*

J'ai bougé sur mon siège comme pour partir.

Alvaro : non, non...* Alvaro a insisté * la nuit est encore jeune. Nous n'avons plus de rhum. Je vais descendre une minute. C'est là que je garde les bonnes choses.

Tp

La porte cachée menait à un passage.Il semblait
exigu et sombre,mais il n'y avait plus de retour en
arrière possible.
J'ai regardé Carmen d'un air interrogateur.

Carmen: je suis partante* m'a-t-elle dit*

mais il y avait un frémissement dans sa voix.J'ai ouvert la voie,et Carmen a suivi.Elle a laissé la porte légèrement entrouverte derrière nous.Il semblait que nous étions toutes les deux terrifiées
à l'idée d'être piégées là-dedans.Je ne souffrais
habituellement pas de claustrophobie,mais ce
tunnel repoussait mes limites.

Ça sentait le rance.Et j'étais sûre que s'il menait à un endroit qu'Alvaro avait l'habitude d'utiliser,il
devait avoir une autre entrée...
Peut-être aurions-nous dû fouiller un peu plus dans
la distillerie ?
Nous sommes rapidement arrivées à une autre
porte,elle n'était pas verrouillée non plus.Je l'ai ouverte,et nous avons émergé dans un grand espace.Carmen a allumé une lumière,et nous avons toutes les deux cligné des yeux dans la lueur
fluorescente avant de regarder autour de nous.