III. SENTENCE

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Bonne lecture :)

SENTENCE

***

HELL'

À genoux, maintenu par des gardes j'attends que la torture commence. Mon ouïe bien plus développée que celle des humains capte toutes les discussions, à m'en donner la migraine. Mais parmi toutes les voix, une attire mon attention. Celle de ma meilleure amie, si je peux encore la qualifier ainsi. Elle me répète en boucle qu'elle est désolée mais quand la vampire se rend compte qu'elle a enfin mon attention, que je l'écoute elle change de discours. Elle me supplie de me battre, de m'envoler loin d'ici. Bien trouvée ta phrase vu la situation... J'aimerai bien me relever mais par ta faute je suis condamné ma Bloody... quoi que je tente ils me récupéreront et je paierais encore plus cher. Alors non. Et puis d'ailleurs va te faire voir, je ne veux plus t'entendre. J'aimerai lui dire ça mais je ne peux pas alors je me contente de relever la tête pour encrer mon regard dans le sien puis de lever mon bras pour dresser fièrement mon majeur, un air insolent dansant dans les yeux.

Elle semble comprendre le message car je ne perçoit plus le doux son de sa voix. Tant mieux.

Un des deux gardes me donne un violent coup de pied pour me rappeler à l'ordre, il a du croire que ce doigt magistral était destiné à la famille royale, c'est vrai que qu'elle est placée seulement quelques sièges en dessous d'eux... Voilà Blood', tu peux être fière de toi, tu m'attire encore des problèmes.

Le premier bourreau s'approche de moi. Il pose son arme à quelques centimètres de son camarade et attrape mon aile gauche. Il l'ouvre en grand pour laisser tout le monde regarder. En plus ils font ça avec leurs stupides cérémonies... puis sans attendre il récupère son outil et fait une entaille de la taille d'un bras dans la membrane. Je ne hurle pas, ils n'auront pas ce plaisir d'entendre ma souffrance mais la douleur n'en est pas moins intense.

Les coupures et tortures s'enchaînent, mais je n'y prête pas vraiment attention depuis un petit moment déjà, je me suis réfugié derrière les barrières de mon esprit, je suis complètement déconnecté, le temps semble s'être arrêté. D'un côté, ne plus rien ressentir m'arrange pour l'instant vu ce que mon corps subit mais cela m'inquiète quand même. Pourquoi ?  Parce que je suis incapable de bouger quoi que ce soit actuellement. Cette léthargie est un piège. Dangereux piège. Car bien que conscient du danger que c'est, l'échappatoire qu'elle offre est si agréable qu'il m'est impossible d'en sortir. Mais il le faut. Je dois me réveiller avant d'être balancé à l'eau.
D'après ce que je vois, mon supplice prend fin. On vient m'attraper par les aisselles pour soulever mon corps et le traîner sans ménagement. Les hommes me tirent pour faire le tour entier du cirque. Mes jambes glissent dans la poussière sablonneuse mais les gardes ne s'en préocupent pas. Pendant le tour j'entends des applaudissements. Le spectacle a plu... on me hue, je le devine au bruit assourdissant, un son fait à l'unisson par le publique au regard mauvais. Ils me haïssent, m'humilie, d'accord. Ce sera à eux d'assumer ça quand je viendrai me vanger. Riez, hurlez, jugez, détestez, attaquez, profitez tant que je suis affaibli, cachez vous derrière les détenteurs de pouvoir, la famille royale, les riches. Mais je vais vous dire une chose : ils ne me font pas peur, pauvres crétins, je ne les craint pas. Pourquoi suis-je ici, mes amis ? Parce que toute ma vie je les ai provoqués, je les rendais fous... en fait je vais vous dire ce que jamais ils ne vous avoueront. C'est eux qui ont peur de moi. Oui, oui mes chers amis, je les terrorisais, parce que c'est dans la nature de chacun d'avoir peur de ce qu'on ne peut pas contrôler... mais surtout de ce qu'on ne connaît pas.
Ce qui les a toujours frustrés et qui a augmenté leur sentiment d'appréhension c'est d'être conscients qu'ils ne connaissaient rien de moi. Rien de plus que ce que je voulais leur montrer.
Et ça, ça les a frustré au plus haut point. Mais malgré cette vangeance qu'ils réalisent aujourd'hui, il n'en apprennent pas plus. Ça me fait sourire car, malgré ma situation j'ai encore le dessus dans notre guerre. Ils n'ont en réalité pas ce qu'ils voulaient. Et ne l'auront pas.
Mon secret reste loin de vous.

Scotos & PhaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant