Scotos & Phaos

XXVII. PACTE

Bonne lecure !

PACTE

***

Hell'

Si, jusqu'à présent, j'avais encore un doute sur son identité, le son de sa voix le fait s'envoler aussitôt.

''- Lucas...''

Il sourit, amusé puis répond.

''- Je t'ai manqué ?

- Pas le moins du monde.''

Un rire mauvais lui échappe. Je ne lui prête aucune attention et me prépare de nouveau à combattre. Cette fois-ci je me montre plus précautionneux, plus méfiant : je connais l'homme face à moi et c'est un adversaire de taille. Sa main libre ressort la petite arme lanceuse de fléchette et je réduis immédiatement la distance qui nous sépare, hors de question qu'il me touche avec ça. Contrarié de ne plus pouvoir viser, l'humain range de nouveau son outil pour, à la place, se munir d'une seconde dague. Campé sur mes deux pieds, les mains relevées à la hauteur de mon visage, j'attends patiemment son attaque. Ce guerrier est intelligent et maîtrise à la perfection de nombreuses techniques, donner le premier assaut face à lui est dangereux, je le sais d'expérience. Quand il esquisse un mouvement du bras droit, cherchant à m'ouvrir le flanc, je suis prêt. J'évite son coup mais, à ma grande surprise, c'était inutile : il ne s'agissait que d'une feinte. En plongeant à pieds joints dans son piège je lui permet alors de me planter sa deuxième arme dans l'épaule. Je crie de rage et douleur mêlées et envoie mon talon contre son torse pour le repousser. Je sais que je ne peux pas me permettre de l'envoyer trop loin de moi car il en profiterait pour me tirer dessus alors je ne laisse pas la distance nous séparant s'allonger davantage. A chaque pas qu'il fait en arrière, j'en fais un en avant. Comprenant bien que je ne le laisserai pas s'éloigner, Lucas change de stratégie, me provoquant dans un duel rapproché. Ma force physique a beau être naturellement plus grand que la sienne, il est équipé de deux lames dont il sait parfaitement se servir : le combat est équitable. Mon ennemi étant très proche je tente de trancher sa chair de mon dard, poison prêt à être déversé. Le coup est aisément paré mais, comme lui, j'avais un plan B : sa défense ayant été perturbée, j'ai eu le temps de lui enfoncer mes cornes dans le flanc droit. La blessure aurait pu lui être fatale, les humains n'étant pas réputés pour leur résistance mais il reste debout. Bien qu'il se tienne toujours sur ses pieds, sa souffrance ne m'échappe pas. Son visage est déformé par une terrible grimace, de sa gorgent sortent des gémissements plaintifs et ses mains qu'il a pressées contre les deux trous se couvrent rapidement de sang. Je reprends mon souffle en le regardant mourir petit à petit. Je ne tire pas autant de satisfaction de son agonie que ce que je pensais, ce phaos est détestable mais je dois avouer que j'admire ses qualités de guerrier. Alors que sa face continue de se décomposer, Lucas tombe sur les genoux. Il s'écrase doucement au sol. En ayant assez vu je fais demi-tour pour rejoindre la maisonnette, je ne sais pas pourquoi je fais ça, pour les miens, il s'agit d'une forme de respect car si nous venons à mourir nous ne souhaitons pas que notre ennemi soit la dernière chose que nous voyons. Je ne sais pas si c'est pareil pour les siens mais je m'éloigne de lui.

Je suis cependant arrêté par une douleur paralysante. Je reconnais avec horreur les ultrasons que l'humain a déjà utilisés contre moi. Leur intensité augmente toujours plus si bien que je m'écrase, à mon tour, sur les genoux. Je vois, en face de moi, Ezio tomber aussi alors qu'il sortait me rejoindre. Un grognement résonne derrière moi et, sans me retourner, je sais qu'il s'agit d'Ajax. Terrifié, je me rends compte que si le tigre est là, Light' devrait être proche aussi. J'aimerais prévenir mes compagnons mais j'en suis incapable et ils doivent, dans tous les cas, être aussi impuissants que moi actuellement, ayant tous une ouïe sensible.