XXIII. DECISION

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Bonne lecture !

DECISION

Hell'

Je regarde la scène improbable, abasourdi : si même les neutres entrent en guerre, c'est une catastrophe. Je ne perds cependant pas plus de temps, comprenant que cette attaque est une chance pour moi de m'enfuir. Je déploie mes ailes et alors que je m'apprête à m'envoler par le trou béant dans le toit causé par les explosions, l'elfe m'attrape le bras. Je me tourne vers lui, énervé et croise ses yeux suppliants.

"- Hell', je t'en supplie ne me laisse pas là, emmène moi avec toi. Je t'assure que je peux t'expliquer les raisons de mes agissements, je ne t'aurais jamais trahi sans raison, je continue de croire en toi."

J'hésite, ne sachant que faire, les miens sont sûrement encore enfermés en bas, surement morts d'ailleurs vu l'instabilité du plafond, je n'ai plus la moindre confiance envers l'elfe et ne suis même pas certain de pouvoir m'évader sans me faire rattraper. Un hurlement me parvient d'en bas et je sais directement d'où et de qui il provient, je ne tergiverse pas plus et me rue vers les escaliers à moitié détruits qui mènent à la cave. Je parcoure le long couloir le plus rapidement possible pour aller jusqu'à la grande cellule dans laquelle les skotos sont retenus. La porte est bloquée de l'intérieur par je ne sais quoi et mon inquiétude monte. Je tends l'oreille pour avoir une idée de la situation et des bruits de lutte m'alertent. Je crie alors le nom de celui que j'ai entendu : Maël.

Je ne sais pas pourquoi j'ai tant besoin de le protéger, il reste un ange mais c'est comme si ma vie en dépendait. Voir la pierre qu'il m'a confier briller d'une lueur presque irréelle tout en restant bloqué à l'extérieur me rend fou.

Je me jette encore une fois sur le lourd battant et cette fois ça cède. J'entre en trombes dans la pièce et constate la chaos que c'est : des neutres se sont infiltrés ici ainsi que le jeune phaos, tous les skotos sont occupés à se battre contre les intrus et ont donc laissé la vie sauve au jeune garçon. Je m'interpose directement entre lui et un élémentaire armé jusqu'aux dents qui s'approche de trop près. Je ne laisse pas mon adversaire faire un pas de plus que je l'égorge déjà avec hargne. Je vérifie l'état de mon protégé d'un vif regard et me reconcentre sur la menace. Un dragon me repère et s'avance vers moi. Je me campe sur mes positions et l'attend, toutes griffes dehors. Avec ces puissants reptiles, rien ne sert d'user du feu, ils y sont parfaitement insensibles. Il m'attaque en premier, me chargeant, épée en avant, je pousse l'ange resté dans mon dos et intercepte l'assaut, immobilisant le bras prolongé de la lame en le bloquant entre mon flanc et mon bras. Je profite de la proximité de l'écailleux pour lui donner un puissant coup de genou dans le ventre. Il recule sous l'impact et je ne lui laisse aucun répit, je lui enfonce mon poing dans le nez. Il tombe en arrière et je le surplombe de toute ma hauteur pour m'adresser à lui sur un ton empli de mépris :

"- C'est une honte pour une créature aussi noble qu'est un dragon de combattre avec une arme. C'est la méthode des humains, ça, les tiens sont normalement bien au dessus de ça."

Sur ces mots je lui donne un coup de pied dans la cuisse et prend la main de Maël pour le faire sortir de la pièce à ma suite. Je vérifie la sûreté du couloir et lui demande d'y rester, le confiant à Joturiel qui a fini par me suivre le temps que j'aide les miens. Je retourne dans le champ de bataille et apporte mon soutien aux skotos qui, déjà, ont éliminé un bon nombre d'ennemis. On s'occupe des derniers et je fais une rapide évaluation des pertes : tous les neutres sont morts ou blessés et quatre de mes camarades gisent au sol, sans vie. Je serre les dents mais on ne peut plus rien pour eux. Je guide alors tous les survivants vers les escaliers, ayant récupéré la main de l'ange. J'ouvre la marche et pénètre donc en premier à l'étage. Les trois guerriers sont toujours occupés à se défendre et j'intime donc aux skotos de partir. Certains tentent de me convaincre de les accompagner mais ils comprennent bien vite que c'est inutile : je les rejoindrais après, je dois déjà mettre Maël en sûreté. J'ordonne à Joturiel de suivre les fugitifs mais celui-ci insiste pour rester à mes cotés. Il est d'ailleurs assez étrange, il ne cesse de nous fixer à tour de rôle, le phaos et moi, en fronçant les sourcils. Je les entraîne donc à l'extérieur, conscient que l'étage ne doit pas être le meilleur endroit où aller et les escorte dans les rues de New-York. Tous les habitants de cette Hemera sont en action, tous courent dans tous les sens, se préparant au combat, le numéro un va avoir des renforts. On s'éloigne autant que possible de la bataille non sans encombres puisque les phaos, en me voyant tentent de me tuer, me reconnaissant sans mal. On finit par nous cacher dans un parc et Joturiel prend la parole :

Scotos & PhaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant