Le visage plongé dans mon cou, il y sème des baisers. L'une de ses mains tient fermement mon bras droit au-dessus de ma tête, tandis que son autre main essaie maladroitement de déboutonner ma chemise. Malgré mes efforts pour me dégager de son emprise, je n'y parviens pas. Déjà qu'il pèse plus que moi, alors le repousser d'une main, c'est peine perdue. Mon corps est parcouru de frisson désagréable. Je refuse que ça se passe ainsi.
- Non, arrête, s'il te plaît ! Fais-je d'une voix suppliante, les yeux embués.
Aucune réponse. Je tente une nouvelle fois de lui faire entendre raison. Je déteste vraiment l'effet qu'à l'alcool sur lui. Pourquoi à t-il bu autant ?
- Ren, arrête !
- Tu sais bien... ce que je ressens pour toi ... Alors pourquoi, joues-tu avec moi ? Halète-t-il, l'haleine empestant l'alcool.
Je détourne la tête, lorsqu'il tente de m'embrasser sur la bouche. Mes forces commencent à décroître, j'ai de plus en plus de mal à lui résister.
- Arrête ! Non ! M'écris-je, quand sa main se glisse dans mon pantalon.
Un sentiment d'effroi saisi tout mon être.
- Hé, ouvre les yeux ! Han kun ! Fait une voix, familière et lointaine.
Me sentant secoué par les épaules. J'ouvre brusquement les yeux et bats frénétiquement des cils pour dissiper les images qui se superposent. Ma poitrine se soulève à un rythme effréné, tandis que ma tête tourne de droite à gauche. Je me calme en reconnaissant le décor de ma chambre. Deux mains se posent sur mes joues, Haruto est penché vers moi, les traits marqués d'inquiétudes.
- Du calme, ce n'était qu'un cauchemar. Inspire, expire, tout va bien.
Je l'imite, la gorge nouée. Après m'avoir fixé un moment pour s'assurer que je vais bien, il part prendre une douche. Je ferme les yeux et me recouche en le remerciant mentalement. Même si l'incident n'a pas été plus loin, découvrir de manière aussi brusque ce pan de la personnalité de Ren, m'a laissé des traumatismes. Une fois revenu à lui, il a fondu en larme et s'est confondu en excuse. Nous avons mis cela sur le compte de l'alcool et enterré cet incident. Je sens un truc me tomber sur le visage, me sortant aussitôt de mes pensées. Mon meilleur ami m'a lancé une serviette et me dévisage, arrêté au pied du lit.
- Arrête de rêvasser, tu viens toujours chez moi ?
- Bien sûr ! Je confirme en me levant précipitamment du lit.
- Je t'attend en bas. Alors ne te perd pas dans tes pensées ! Me prévient-il, avant de fermer la porte de la chambre.
Je me rends dans la salle de bain, me déshabille et entre sous la douche. M'efforçant d'empêcher mon esprit de divaguer, je me dépêche. Une fois prêt, je rejoins mon meilleur ami dans son lieu favori ... La cuisine. Ma mère pose une assiette devant lui, tandis qu'il se frotte les mains d'un air affamé. Esquissant un sourire moqueur, je m'assois sur le siège à côté de lui.
- Un vrai gourmand ! Tu devrais apprendre à préparer.
- Comment résister à cette merveille ? Puis les plats de ma tante sont les meilleurs au monde.
- Waouh, le flatteur ! M'exclame-je.
- Il a juste un bon appétit. Le défend ma mère. Les jeunes de votre âge ont un appétit féroce.
- On se demande vraiment de qui tu es la mère. Je râle, en feignant de bouder.
Elle pose un bol de Nikujaga devant moi. Je la remercie et joins mes deux mains pour fait une prière avant. Mon père est sûrement à la supérette et mon frère doit être scotché à son ordinateur dans sa chambre. Il revient souvent à la maison lorsqu'il a du temps. Avec son apparence de tombeur, il est difficile de croire qu'il soit étudiant en informatique, un vrai mordu de jeux vidéo.
- N'oublie pas que la semaine prochaine, tu emménages avec ton frère. Me rappelle ma mère.
- Ah, c'est vrai ! Je m'installerai au dortoir en début de semaine. Informe mon ami, entre deux cuillerées.
Je remue la tête, désespéré. Des grains sont collés au coin de ses lèvres, il agit parfois comme un gamin. Je suis triste de ne pas être avec mes amis, comme à nos années de lycée. Même si nous allons dans la même université, l'empois du temps de nos facultés seront différents. Je suis néophobe, c'est-à-dire que je n'aime pas les changements. J'ai tendance à les appréhender et angoissé pour tout et rien.
- Hé, ne fait pas cette mine. Me dit mon ami en me bousculant de l'épaule. On se verra chaque fois qu'on aura du temps libre, tu ne remarqueras même pas la différence. Me rassure-t-il.
Je lui retourne son sourire, partiellement soulagé. Ma mère pose un bol en plastique devant lui. Il contient des taiyakis, la spécialité de ma mère.
- Vous me gâtez tante Suzuki ! S'exclame mon meilleur ami, un grand sourire aux lèvres.
- Ce n'est pas pour toi. Donne-le à ton père. Explique-t-elle.
- Tu ne crois pas avoir trop mangé pour aujourd'hui ? Fais-je, taquin.
- On ne mange jamais assez ! Affirme-t-il.
Après avoir lavé nos couverts, nous nous rendons chez Haruto pour y passer la journée. Qui se résume à jouer aux jeux vidéo, lire des BD, chatter en ligne avec Yüna entre autres.
VOUS LISEZ
My boyfriend
Romance- Je suis condamné. - Comment ça ?! - Je crois que, je suis amoureux de toi. - Hein?! Mais t'aime pas les mecs !