Instant présent
Je ne l'ai pas revu depuis. Il a essayé de me joindre, mais tous ses profils et numéros ont été bloqués. Je ne sais pas si c'est lâche de ma part, il aurait peut-être dû avoir une chance de s'expliquer. Mais à quoi bon ?
Étant donné que Haruto et moi vivons côte à côte, nous déposons Yüna dans un premier temps.
- Enfin à la maison ! S'exclame Haruto.
Un sentiment de nostalgie s'empare de moi en regardant la maison familiale. Daniel nous aide à récupérer nos affaires du coffre, au même moment la porte d'entrée s'ouvre sur mon père. Posant les affaires que j'ai en main, j'accepte avec joie son accolade. C'est un homme assez taciturne, tandis que ma mère est tout l'opposé. Ils sont un véritable exemple de l'adage, les contraires s'attirent. Aussi loin que je m'en souvienne, leur couple a toujours été uni, ils se disputent rarement.
- Bienvenue fiston !
Il m'éloigne doucement pour m'observer, une lueur inquiète dans le regard.
- Je vais bien papa. Lui dis-je pour le rassurer.
- M'en voilà heureux. Fait-il avec un sourire mitigé et tapote mon épaule.
- Laisse-moi le voir. Intervient ma mère en s'essuyant les mains sur son tablier. Tu t'es teint les cheveux, en blanc. Constate-t-elle.
- Bonjour maman, tu m'as manqué. Fais-je en lui faisant un câlin, ignorant sa remarque.
- Oh, notre bébé est enfin de retour. Tu n'as que la peau sur les os ! Se plaint elle, en m'inspectant sur tous les angles. Tu ne mangeais sûrement pas assez. Viens, maman a préparé tes plats favoris.
Je la suis sans broncher, elle me trouve toujours maigre. Le propre des mères je suppose. Daniel, Haruto et mon père se mettent à rire.
- Cela vaut aussi pour toi, Haruto kun ! Allez-vous débarbouiller, on passe à table dans quelques minutes. Ordonne-t-elle.
- Oui tante ! S'exclame joyeusement mon ami qui vient d'entendre sa phrase préférée.
C'est bien d'être chez soi. Étant donné que le père de Haruto rentrera tard du travail, il reste dormir chez moi. Son père travail dans la police, il est inspecteur et cela arrive qu'il ne rentre pas pendant plusieurs jours. Dans ces cas, Haruto reste parfois avec nous. Nos parents ont toujours été proche, encore plus lorsque sa mère a abandonné le foyer. Ce fût une période compliquée, mais qui nous a rapprochés, il est considéré comme un membre à part entière de ma famille.
Une fois notre bain pris et nos affaires rangés, il possède quelques affaires chez moi. Lorsque nous passons à table, l'atmosphère chaleureuse et la discussion qui va bon train, me rappelle combien j'aime ma famille. Quand le dîner se termine, la table desservie, la vaisselle faite, Haruto et moi regagnons la chambre. Le décalage horaire commence à se faire ressentir.
-Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Demande soudainement mon meilleur ami qui est étendu sur un futon.
-Faire quoi ? Je réplique, les yeux fixés au plafond.
- Murata san. S'explique-t-il. Tu as beau clamer que ça va. Tu es vraiment trop nul pour mentir.
Je grimace et me garde de répliquer. Le mensonge est une chose dont j'ai horreur. Pas que je sois un exemple, mais si je peux éviter d'y avoir recours.
-Tu ne peux pas continuer à faire l'autruche.
-Pourquoi pas ? Demandé-je en me mettant sur le côté, pour le regarder.
- Cela te fait souffrir inutilement. Cet enfoiré ne mérite même pas de tenir autant de place dans ta vie.
-Je le ferais. Fais-je au bout d'un moment de silence.
-Le plutôt sera le mieux, tu risques de le croiser au campus. Ajoute-t-il avant de s'endormir.
Souhaitant prendre la relève de l'entreprise familiale, Ren a toujours voulu suivre le même cursus universitaire que son père. Maudit soit le fait que sur les trois universités existantes dans la ville de Kyoto, c'est dans la mienne que son paternelle a fréquenté. J'attrape mon téléphone portable posé sur la commode et pour la première fois depuis trois mois. Je lui envoie un message sur sa page Instagram, après l'avoir débloqué.
À Ren _Murata02 [22h30] :
« Bonsoir, il faut qu'on parle. Fais-moi signe quand tu auras du temps libre. »
Il n'est pas connecté, tant mieux. Comme Haruto l'a dit, je vais devoir mettre fin à cette situation, afin de pouvoir vraiment tourner la page. De plus, je mérite de connaître la vérité, de comprendre ce qui s'est réellement passé.
N'étais-je pas un bon petit ami ?
Est-ce de ma faute s'il m'a trompé ?
Qu'est-ce que Shota mec avait de plus que moi ?
N'étions-nous pas heureux ?
Voyons le bon côté. Cette année, je vais habiter avec mon grand frère dès le début du premier semestre, cela réduira donc mes chances de le croiser. Cependant, mes meilleurs amis seront à l'internat, dans les dortoirs respectifs de leur département. À force de réfléchir, je m'endors sans me rendre compte.
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My boyfriend
Roman d'amour- Je suis condamné. - Comment ça ?! - Je crois que, je suis amoureux de toi. - Hein?! Mais t'aime pas les mecs !