Mes yeux se ferment instinctivement attendant de rencontrer violemment le sol, mais une force me ramène brusquement en avant. Mon front cogne de nouveau quelque chose de ferme, ça fait mal. Pris de vertige, je me raccroche à ce qui se trouve sous mes mains. C'est à dire cette chose ferme et chaude ...
Chaude ?!?
- Hey, ça va ? Fait une voix qui m'est inconnue.
J'entrouvre un œil, puis l'autre, avant de lever la tête.
- Tu m'a l'air sonné. Es-tu soûl ?
Je cligne des yeux et secoue négativement de la tête. Mon visage vire au rouge pivoine en me rendant compte de la position dans laquelle l'on se trouve. Ses bras entourent fermement ma taille tandis que mes mains s'accrochent à sa veste. Mal à l'aise, je lâche son habit, mais lui ne fait aucun geste de recul, comme s'il craignait que je ne m'écroule de nouveau. Alors, je repose mes mains sur sa poitrine et le pousse légèrement pour me dégager. Mais, il ne bouge pas, le malaise.
- J-je ... Désolé... Bredouille je.
- Han kun ?!
La voix de Ren me ramène à la réalité. Je m'éloigne de l'inconnu, lorsque celui-ci desserre son étreinte.
- C'est qui ce type ?!? M'interroge mon ex, furieux.
- Ce ne sont pas tes affaires. Je réponds froidement en lui faisant face.
- Bien sûr que si ! Rétorque-t-il en avançant d'un pas menaçant vers moi.
- Rectification, ce n'est plus le cas ! Je réplique presque en criant.
À cet instant précis, je m'en fiche de me donner en spectacle.
- Alors quoi, tu te le tape ? Me demande-t-il avec mépris.
Sérieux, je suis sorti avec un type pareil ?
- C-comment ose-tu. ... M'offusque-je.
- Excusez, qui êtes-vous pour tenir des propos aussi vulgaires et déplacés ? Intervient une voix d'un ton froid.
L'inconnu.
L'expression de Ren change quand il se rapproche de moi et passe un bras possessif autour de ma taille, me collant ainsi à son torse, créant la surprise chez Ren ... et moi. J'ignore si c'est à cause de notre proximité, mais mes joues s'enflamment. Ren déglutit en nous jetant un regard perplexe. Je devrais mettre fin à ce malentendu, mais je n'y arrive pas. Cela n'en vaut pas la peine, il ne mérite pas une quelconque explication.
Impossible de me concentrer. Son bras autour de mon corps, sa chaleur corporelle, son parfum qui me titille les narines, les battements de son cœur. Réprimant un frisson, je pose une main sur son bras pour me dégager. Mais sa prise est ferme, je jette la tête en arrière, contre son torse.
- V-vous ... n'êtes pas obligé de m'aider, je peux très bien ... me débrouiller.
Il baisse ses yeux bleus vers moi, puis penche la tête, sourcils froncés. Un sentiment étrange remue dans mon bas ventre, ma gorge s'assèche. Ce n'est possible d'être plus rouge que je le suis à cet instant, nous devons sûrement renvoyer l'image d'un couple amoureux. Des tâches de rousseurs lui picorent les pommettes, lui donnant un air enfantin, ce qui contraste grandement avec son physique athlétique. Il ne semble pas être japonais.
Il me fixe de façon impassible, mais son regard est assez déstabilisant. Heureusement ou malheureusement, il ne tarde pas à reporter son attention sur Ren. Lorsqu'il parle, sa voix provenant de ses entrailles fait trembler son torse, me donnant ainsi des milliers de frissons. Je baisse la tête, gêné, d'être autant perturbé par un total inconnu. Merde, j'ai l'impression d'être un adolescent en chaleur !
- Ne dis pas de bêtise. C'est donc lui. Fait-il en le dévisageant.
Je lève la tête, confus.
- Qui es-tu pour te mêler de nos histoires ? Insiste Ren.
Je roule des yeux, blasé, mais avant que je ne puisse lui remettre les pendules à l'heure l'inconnu me devance.
- De ce que je sais, vous n'avez plus rien d'intime. De plus, quel âge as-tu pour me parler avec autant de familiarité ?
Il est donc plus âgé que nous ? Ren se met à bafouiller. Ramenant son attention sur moi, il me lâche pour prendre ma main et entrecroise nos doigts. La situation est tellement irréaliste, que je le regarde faire, interloqué. Par rapport à la sienne, ma main semble toute petite.
- Allons y. Fait-il.
Incapable de répondre, j'hoche la tête. Il fronce les sourcils l'air mécontent, deux plis apparaissent sur son front. Une folle envie de passer mon doigt dessus pour les détendre me saisir. Signe que j'ai sûrement vraiment perdu la raison.
- Répond avec des mots. Me gronde-t-il, gentiment.
- Euh ... O-oui. Je bafouille décontenancer.
Il tire doucement sur nos mains entrelacées et m'entraîne à sa suite. On laisse en plan un Noah furieux, aussi désappointé que moi. Signant ainsi la fin de notre histoire. L'adage selon laquelle " la dette de l'amour, c'est la douleur", ne m'a jamais semblé aussi véridique qu'à cet instant actuel.
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My boyfriend
Romance- Je suis condamné. - Comment ça ?! - Je crois que, je suis amoureux de toi. - Hein?! Mais t'aime pas les mecs !