Amourette

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Les bras chargés, j'entre à la suite de mon frère. Hier, nous avons prévenu nos parents de notre visite et voilà que l'on se retrouve chargé de faire les courses. Nous trouvons notre mère en pleine préparation en cuisine.

- Nous sommes là. Bonjour maman. Fait Daniel en déposant les sacs qu'il tenait.

J'en fais de même et le regarde se précipiter pour prendre notre mère dans ses bras et l'embrasser sur la joue. Elle se met à rire et s'essuie les mains sur son tablier avant de lui rendre son câlin.

- Bonjour les garçons ! Viens ici Hanuel kun.

- Je ne suis plus un bébé. Me plains-je.

- Je n'ai même plus le droit d'embrasser mon propre enfant ?

- Je n'ai pas dit cela !

- Ah, les enfants d'aujourd'hui sont tellement ingrats ! Tous ce que j'ai dû vivre pour vous mettre au monde ... sniff.

- Je suis désolé.

Je la prends dans mes bras, elle est dangereuse cette femme. C'est possible d'être aussi douée pour jouer avec les émotions d'autrui ? Faut croire que oui.

- Et Papa ? Demande Daniel.

- En réunion avec le syndicat du quartier. Répond-elle. Pourrais-tu ranger les courses Hanu kun ? Merci.

- D'accord.

Pendant que je m'exécute, Mon frère l'aide à terminer le repas. Mes parents tiennent un restaurant familial, on y donne souvent un coup de main. À l'heure de passer à table, l'ambiance est toujours aussi agréable, mon père est rentré il y a peu.

- Merci pour le repas, bon à appétit. Fais-je en joignant les mains, imitant ma famille.

- Comment ça se déroule à l'université ? Me demande mon père.

- Je commence à trouver mon rythme.

- Si tu as besoin de quelques choses, n'hésite pas à demander.

- Oui papa.

- Alors, une potentielle amourette ? Tente ma mère.

- Maman !

Je rougis, embarrassé.

- Quoi ?!

- Je n'ai pas le temps pour ça.

- Hum ...

- C'est quoi ce hum ?

Depuis qu'elle sait pour mon orientation sexuelle, elle s'est transformée en fan girl et essaie toujours de me ship. Surtout que Yüna l'y encourage, à croire qu'elles n'attendaient que cette occasion. Cependant, aucun des mecs que j'ai rencontrés ne m'intéresse. Depuis ma dernière relation, un goût amer me reste au travers de la gorge.

- Et toi Daniel kun ? Quand est-ce que tu nous ramène ta copine ?

- Alors là, c'est un cas perdu. Soupir mon père.

- Comment ça ?! Je connais pleins de filles ! Se vexe Daniel.

- Et combien de relation sérieuse as-tu eu ? l'interroge ma mère.

- Tu ne vas pas t'y mettre aussi maman ! Vous devriez être heureux que votre fils soit consciencieux.

- Peut-être, mais on ne rajeunit pas avec le temps. Je dis ça, je ne dis rien. Réplique ma mère.

Nous rentrons à l'appartement après une visite au temple avec nos parents. Je passe le reste de la soirée à réviser, Daniel doit être scotché à son ordinateur. Le son de l'alarme me réveille en sursaut, je cligne des yeux, déboussolé. Je me suis endormi sur le bureau, levant les bras, je m'étire le haut du corps. Un coup d'œil à mon portable, m'apprend qu'il est 6h15.

Mon cours débute à 8h. Après un bain, je range mes affaires dans mon sac et me dépêche de me rendre à l'arrêt de bus. Daniel ne peut pas me déposer aujourd'hui. Je retrouve mes amis à la cafétéria, l'ambiance est toujours tendue, Yüna est concentrée sur ses cours et Haruto sur son portable. Je m'installe près de Yüna.

- Assez ! Que se passe-t-il ? Je m'exclame en déposant mon sac sur la table.

- Bonjour Hanu kun ! Fait Yüna en relevant la tête.

Elle semble avoir passée un weekend chargé. Il y a d'énormes poches sous ses yeux.

- Bonjour, de quoi tu parles ? Fait Haruto.

- Vous deux ... Je les pointe de l'index. Vous vous êtes embrouillés ?

- Qui ?! Nous ? S'étonne Yüna.

- Bah, qui d'autre ? Je lui réponds. Vous êtes bizarre.

- J'ai trop de choses en tête actuellement, pour me prendre la tête avec quiconque. Réplique-t-elle.

Suspicieux, je tourne la tête vers Haruto, qui se contente d'hausser les épaules.

- Tu réfléchis trop. Répond-il. Elle prépare des partiels, je ne veux pas la déranger. Puis, nous avons aussi des recherches à faire je te signale. L'université est différente du lycée, donc nous ne pouvons pas nous comporter comme avant.

Je reste sans voix. Qui est ce type ?

- C'est profond ce que tu viens de dire. Fait Yüna en sifflant, admirative.

J'hoche la tête. Il prend un air faussement vexé, une main sur la poitrine. Finalement, il se porte bénévole pour aller acheter le déjeuner. Je me retrouve seul avec Yüna, qui se replonge aussitôt dans ses documents.

- Tu n'as rien à me dire ?

- Non. Répond-elle rapidement.

- Hum ? Fais-je, en posant mes coudes sur la table et mon menton dans le plat de ma main.

- Ok-okay, tu as gagné ! Abdique-t-elle.

Je souris. Elle se tord les doigts nerveusement et devint progressivement de plus en plus rouge.

- L'on s'est embrassé, la veille de notre retour.

Les yeux écarquillés, je finis par esquisser un sourire, ravie.

- Mais, quel est le souci ? N'est-ce pas une bonne chose ?

- On était tous les deux sous l'effet de l'alcool. M'explique-t-elle.

My boyfriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant