Gueule de bois

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Cela fait un mois que nous avons tous rencontrés au moins une fois nos mentors respectifs. Je me rappelle encore ma rencontre avec senpai Natsuya Gawa. Elle est en quatrième année d'art, plus spécifiquement en opinion photographie et fait aussi partie du club de judo. L'indice de la rose faisait référence aux faites qu'elle a le plus grand taux de déclaration d'amour selon le sondage de l'année dernière.

J'ai encore la gueule de bois ce matin, à croire que c'est devenu une habitude depuis la fac. Nos aînés ont organisé une soirée de bienvenue hier soir. Heureusement que nous sommes le weekend. En ouvrant la porte de la salle de bain, je suis victime d'hallucination. Je n'ai peut-être pas totalement dessoûlé, c'est l'explication la plus plausible.

- Enfin réveillé marmotte.

Je me frotte les yeux.

- Mais ... Que faites-vous ici ?! Comment êtes-vous entrez ?

- Banane ! J'ai crocheté la porte d'entrée. Fait-il en roulant des yeux.

- Hein ?!

- Non, c'est une blague. Reprend-il plus sérieusement. Laisse-moi deviner, black-out ?

Je fronce des sourcils, essayant de me rappeler la soirée d'hier. Tout ce qui me vient c'est Haruto et moi chantant à tue-tête. Je ne me rappelle rien d'autre. Mais, le plus important est de découvrir pourquoi l'inconnu qui m'a aidé avec Murata la dernière fois est à présent dans ma salle de bain ?

- L'alcool ce n'est pas pour les gamins. Tu devrais y aller doucement. Bon, je peux ?

- Pardon ?!

- Je peux me rhabiller ou souhaites-tu me relooker plus longtemps ?

À la suite de sa réponse, mon regard parcourt sa silhouette. Mes joues s'enflamment aussitôt devant son torse nu. Je fais volte-face, me couvrant les yeux des mains. Mon geste est un peu stupide, mais je suis trop embarrassé pour y faire attention.

- J-je n'ai rien vu !!! Bredouille-je.

- Vraiment ? Fait-il sur un ton moqueur.

- V-vraiment !! Je ne suis pas un pervers ! M'exclame-je en refermant brusquement la porte.

Je me réfugie dans ma chambre. Adossé à la porte, le cœur battant follement, je pose les mains sur mes joues. Non, mais quelle idée de ne pas fermer la porte ? Aussitôt que cette pensée me traverse, je me rappelle que c'est moi qui l'ai ouverte, l'image de son corps me hante l'esprit. Je lâche un gémissement plaintif et me laisse tomber au sol.

- Tu devrais aller prendre une douche, il y a un médicament sur la table du salon pour la migraine. Fait-il derrière la porte.

Je me retiens de l'envoyer bouler. Sérieux, sur les milliers de personnes vivant dans cette ville, il a fallu que je tombe sur lui. Je prends une grande inspiration et me relève, pas question de passer mon premier jour du weekend ainsi. J'ouvre doucement la porte, anxieux, le couloir est vide, je me précipite dans la douche.

Au salon, je trouve bien un sac de médicament sur la table et il y a même un bol de soupe chaude, mais aucune trace de lui. J'en suis soulagé, car saurait été vraiment gênant de lui faire face. Quand même, il m'a préparé à manger, je devrais l'en remercier. Après avoir mangé et pris les calmants, je m'installe dans le canapé, les yeux fixés au plafond. Mon portable vibre, un appel de Haruto.

- Salut ?! Fais-je en décrochant.

- Salut, tu es bien rentré hier ? Demande-t-il d'une voix endormie.

- Oui. Pourquoi ? N'est-ce pas toi qui m'as raccompagné ?

- Comment voulais-tu que j'en sois capable ? J'étais totalement ivre. Mais l'un des aînés s'est proposé de le faire.

- Donc tu m'as laissé à un inconnu ?!?

- Non, c'était un aîné. Me reprend -il. Je n'étais même pas en état de me rappeler mon propre nom et pour ma défense vous sembliez vous connaître.

Étant donné que je ne me souviens de rien, j'ai supposé que ce fût Haruto qui m'avait ramené. Je me trouve une nouvelle fois à lui être reconnaissant.

- Comment a-t-il su où je vivais ?

- Je plaide coupable, fallait bien qu'il puisse te raccompagner.

- Et toi ? Comment es-tu rentré ?

- Aucune idée. Bon, je retourne dormir.

Il raccroche aussitôt. À croire que nos chemins s'acharnent à se croiser. Je ramène mes jambes sous moi et allume la télévision. Au même moment, la porte d'entrée s'ouvre sur Daniel, il enlève ses chaussures et porte ses pantoufles.

- Je suis rentré. Informe-t-il.

-Bonjour. Fais-je en lui faisant de la place.

Il se laisse lourdement tomber dans le fauteuil.

-Bonjour. Tu as des choses prévues pour demain ? Me demande-t-il.

- Non pas vraiment.

- Rendons visite aux parents. Maman n'arrête pas de remplir mon dm sur Instagram. Soupir-t-il.

Je rigole, elle m'a aussi appelé toutes les semaines. Notre père, lui se contente de commenter toutes les publications et stories. Dit ainsi, on pourrait croire que ce sont des stalker.

My boyfriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant