Popcorn

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- Comment cela se fait-il que vous soyez aussi sexy Hiroto sama ? Demande Yüna.

- Yüna chan ! Fais-je, sentant mes joues chauffer.

Depuis quand sont-ils aussi proche pour qu'elle se permet ce genre de familiarité ?
Normalement, Haruto se serait renfrogné et aurait fait des remarques acerbes. Mais là, mes amis semblent en totale admiration.

- C'est un secret. Fait-il sur un ton confidentiel.

- Oh, je vois. Sourit-elle d'un air entendu. Tu savais qu'il était musicien en plus de gameur ? Me demande Yüna.

Comment j'aurais pu le savoir ?!

- Je peux vous l'enlever ? Intervient Hiroto en me pointant du menton.

- Oui, il n'a rien de prévu pour le reste de la journée. Réponds Haruto.

- Qu'est-ce que...

Ma soit- disant meilleure amie me coupe la parole.

- Je viens de me rappeler que j'avais un truc à faire. On se voit après, bye. Fait Yüna en se levant.

- Moi aussi. Attends-moi ! L'interpelle Haruto.

- Atte ... Les amis !

Ils s'éloignent sans se retourner, m'abandonnant. C'est la première fois qu'ils agissent ainsi, je ne comprends pas.

- Il ne reste plus que nous. Fait Hiroto senpai en posant ses coudes sur la table.

Je tends le bras pour prendre mon sac. Mais, il me devance.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Fais-je, résigné.

- Traîne avec moi.

- Je ne suis pas intéressé. Demande à quelqu'un d'autre.

- Tu ne fais rien là. Réplique-t-il.

- Donc ?! Rétorque-je.

À quel moment le fait d'être assis à ne rien faire, signifie que je souhaite trainer avec lui ?

- On n'y va.

Ce n'était pas une question. Au bout d'un moment, j'arrête d'essayer de suivre son rythme et marche à l'arrière. Perdu dans mes pensées, j'heurte son dos. Se tournant vers moi, il me dévisage un instant, puis s'abaisse pour lacer les lanières de mes baskets. Paniqué, j'essaie de l'empêcher, mais peine perdue. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'ils étaient défaits. J'observe sa tignasse rousse se fait malmener par le vent et sans pouvoir résister ma main se lève vers elle.

Il se relève avant que j'aie puis l'atteindre. Je baisse rapidement ma main, il me saisit le poignet sans parler et avance. J'en profite pour mieux l'observer, il n'a pas son piercing aujourd'hui, mais porte ses boucles. J'ai beau ne pas l'encadrer, je reconnais qu'il est séduisant. Grand de taille, un regard bleu déstabilisant, sa tignasse rousse, ses points de rousseurs lui confère un air mignon, son côté attentionné.

Aujourd'hui aussi, il les a attachés en queue de cheval. Ils semblent soyeux et doux, un peu comme son parfum. Mon regard tombe sur sa main qui m'agrippe le poignet, il ne porte pas de vernis aujourd'hui. Sans le vouloir, l'image de son corps à moitié nu dans ma salle de bain, me reviens à l'esprit. Sa silhouette mince et élancée est loin d'être frêle, c'est évident qu'il est abonné à la salle de sport. Je mordille la lèvre inférieure, son corps mouillé est un délice pour les yeux.

Il fût un temps où je m'y suis mis, mais ce n'est vraiment pas donné à tout le monde, il en faut de la détermination. Je lui rentre dedans une nouvelle fois, il me fixe, un sourcil haussé accompagné d'un rictus. Merde, il a dû sentir mon regard insistant, je détourne la tête.

- Tu me mates ?

- Ce ... ce n'est pas vrai ! Balbutie-je. Arrête de prendre tes rêves pour la réalité ! M'emporte-je en dégageant mon poignet pour croiser les bras.

Il rigole. Ma colère est vite remplacée par la gêne.

- Je t'ai demandé plusieurs fois la façon dont t'aime ton pop-corn. Explique-t-il.

- Salé. Réponds-je en regardant autour de moi. Un cinéma ?

- Oui, il y a un film que je souhaite voir.

- Donc, tu m'as traîné ici pour voir « un film » ?

- C'est tout à fait ça.

J'ouvre la bouche pour savoir s'il se fout de moi, mais il se tourne vers le guichet pour passer commande. J'ai envie d'en profiter pour m'éclipser, mais il est déjà de retour. Résigné, je le suis en traînant des pieds. J'aurais bien aimé être à la maison, au chaud dans mon lit. Il choisit des places tout au fond de la salle, je me laisse tomber dans mon siège et pose mon sac sur le siège entre nous. Cependant, il le retire et le met sur ses jambes, puis me tends le seau de pop-corn.

- Je n'en veux pas. Refuse-je.

- Pourquoi cela ?

- Je n'ai pas faim.

- Tu ne vas pas le manger ? Je l'ai déjà acheté et c'est hors de question de gaspiller de la nourriture. Réplique-t-il.

- Mais, je ne t'ai rien demandé !

Son visage se ferme et il ramène le pop-corn à lui en se retournant face à l'écran. Il boude ? J'ai été trop dur ?

- D'accord, je vais le manger. Abdiqué-je en lui prenant le pop-corn des mains.

Il esquisse un grand sourire, je lève les yeux au ciel et commence à manger. Les lumières s'éteignent, à part nous, il n'y a que quatre autres personnes dans la pièce.

- C'est quel type de film ? Demande je, curieux.

- Un film muet, en noir blanc. Répond-il.

Je le regarde pour vérifier s'il plaisante. Mais, il semble très sérieux.

- Fait chier ! M'insurge-je.

Je l'entends rigoler dans sa barbe.

My boyfriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant