Rien ne semble pouvoir briser le silence qui règne sur l'arène enneigée de Pékin. Les visages des sauteurs à skis sont fermés alors que l'horreur est peinte sur leurs traits. Les larmes brillent dans les yeux de certains. Elles roulent sur les joues d'autres. Les norvégiennes se regroupent et forment un petit cercle, se coupant de la brutalité du monde extérieur.
Les uniques bruits présents sont ceux des soigneurs présents sur site et d'un hélicoptère en approche. Des hommes et femmes s'en échappent dès lors qu'il se pose sur la piste suffisamment grande pour l'accueillir une fois la faible foule dispersée.
Des panneaux ont été installés pour permettre aux soigneurs de travailler dans le calme, empêchant les proches de comprendre ce qui était en train de se dérouler.
Les doigts d'une de ses coéquipières se referment sur ceux d'une concurrente qui passe par là. Le silence les enveloppe alors que personne ne sait quoi dire. Le choc est présent dans chaque mouvement, chaque expression, sur chaque visage marqué par l'incompréhension de ce à quoi ils viennent d'assister.
Tous connaissent les risques, mais ils les enferment dans un coin de leurs esprits, oubliant la dangerosité de ce sport qu'ils aiment tant. Beaucoup savent que c'est la raison non évoquée de retraites anticipées. La peur s'insinue lentement en eux et un beau jour, alors que les choses changent dans leurs vies, ils ne parviennent plus à sauter, le risque encouru n'en valant plus la chandelle. Les sentiments et sensations de la terre ferme devenant plus importants que ceux qu'un vol peut transmettre.
Quand l'hélicoptère s'envole, devenant une minuscule tache dans le ciel chinois, les équipes ne bougent pas. Toutes restent en groupe, murmurant entre coéquipières et entraineurs. L'activité ne reprend pas et les casques, skis et chaussures sont retirés depuis bien longtemps. Les têtes ne font que des légers mouvements de bas en haut quand on leur annonce que la compétition ne reprendra pas. Parce que toutes le savent déjà. L'équipe suédoise est éparpillée au milieu des norvégiennes, discutant avec elle et les prenant dans leurs bras.
Il n'est pas rare qu'elles s'entrainent ensemble, les deux pays étant proches et les langues similaires. Leur proximité a grandi au cours de stages d'entrainement communs certains printemps. Entre adepte de fjords, les deux nations se comprennent et se complètent. Tous profitent du moment, le seul où personne ne semble leur reprocher leur rapprochement alors que tous savent que d'ici quelques heures, ils seront de nouveau séparés, les mètres s'installant entre eux et qu'ils ne pourraient pas rester des heures à discuter dans la cafétéria pour tenter d'oublier le drame s'étant déroulé.
Alors que chacun rentre dans sa chambre, tous tentent une dernière fois d'avoir des nouvelles. Mais rien de bon ne leur parvient des informations internes comme externes. Et personne d'autres que les athlètes et autres délégations ne semblent avoir quelque chose à faire de leur esprit lacéré par la blessure gravissime d'une de leurs amis.
teamnorway Aujourd'hui, l'intégralité de nos pensées vont à silje, ses coéquipiers et coéquipières, tout le staff du saut à ski norvégien et la grande famille des sports d'hiver norvégienne, mais également à ses concurrents, concurrentes et amis, ainsi que ses proches. On pense fort à toi ! 🤍
Nous remercions les secours sur place pour sa prise en charge extrêmement rapide.
Elle a été transférée à l'hôpital de Pékin où elle est en attente d'opérations. Nous vous donnerons des informations sur son évolution dès lorsque nous en aurons à notre disposition.sweden.ski 💛💙
franceolympique 💙🤍❤️
germany 🖤❤️💛
point de vue externe cette fois avec un chapitre court. on repart sur les points de vue des deux persos dès le prochain chap.
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Tombé du ciel • Ødegaard
Fanfictionmartin adorait voir silje voler, et son cœur s'est arrêté de battre le jour où ses ailes ne l'ont plus portée. f é v r i e r 2 0 2 2 - en cours © tombé du ciel universe