— Martin, ton téléphone n'arrête pas de sonner.
Le norvégien rejoint à toute vitesse le bord du terrain. Garder son téléphone avec lui est quelque chose qu'il n'aurait jamais fait avant. C'est désormais son quotidien. Il a pris le temps de négocier avec son entraineur mais celui-ci a fini par comprendre qu'il voulait être prévenu sur le champ si quelque chose arrivait à sa meilleure amie.
— Tu sais qui sait ?
La panique est présente dans sa voix alors qu'il se saisit de l'appareil qu'on lui tend en lui adressant un signe négatif de la tête.
— C'est pas un numéro enregistré, désolé.
Il ne répond rien, se contentant de partir rapidement s'assoir dans la petite cabane de protection. D'ici, il entend les cris résonnant sur le terrain d'entrainement se tenant devant lui. Il peut voir ses coéquipiers en train de se faire des passes et se donner des indications alors que la séance suit son cours sans que son absence se fasse ressentir. Il a l'impression que c'est souvent le cas désormais. Avoir la tête en Norvège ne l'aide pas à performer en Angleterre. Ressasser ses mauvaises prestations tous les soirs puisqu'il n'a plus personne avec qui parler également. Si c'est lui qui a rompu, la solitude lui pèse énormément. Malgré leurs désaccords réguliers, il sait qu'au moins il aurait eu quelqu'un à qui se confier qui l'aurait écouté. Et il en aurait tellement besoin.
— Allo ?
Sa voix est faible quand elle s'élève dans le téléphone. Il ne sait pas à quoi s'attendre. Il n'a aucune idée de qui est la personne en train de l'appeler et la crainte l'étreint doucement alors qu'il a reconnu l'indicateur de son pays d'origine. Le pire s'insinue dans son esprit. Il se réconforte en se disant qu'il n'y a pas de raisons que ce soit un inconnu qui lui annonce une mauvaise nouvelle. Mais peut-être que ses parents avaient dû pour une raison ou une autre changer de téléphone.
— Martin ?
— Oui ?
Le murmure lui échappe et il tente de contrôler les tremblements de sa voix.
— C'est Vetle Opseth.
Son cœur se serre brutalement. En face de lui, ses coéquipiers se floutent d'un seul coup alors que ses yeux clairs se brouillent de larmes.
— Est-ce ? Est-ce que...
Il ne parvient pas à mettre des mots sur le mal qui prend possession de son organisme. Sur la terreur qui le submerge. Sur l'horreur auquel son esprit fait face alors que le scénario du pire y fait son apparition.
— Elle s'est réveillée aujourd'hui.
L'objet lui échappe des mains et s'écrase en bas du petit banc en bois. Il se précipite pour le rattraper alors que ses mains tremblent fortement et manque de le lâcher une seconde fois.
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Tombé du ciel • Ødegaard
Fanfictionmartin adorait voir silje voler, et son cœur s'est arrêté de battre le jour où ses ailes ne l'ont plus portée. f é v r i e r 2 0 2 2 - en cours © tombé du ciel universe