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Bip. Bip. Bip.
Le son régulier d'un outil électronique transperce l'esprit de la skieuse endormie. Elle tente de se mouvoir sans y parvenir, cherchant désespérément à faire taire ce qui lui fusille les tympans et obscurcie l'esprit depuis une éternité. Ses lèvres bougent alors qu'elle cherche à les entrouvrir sans y parvenir.
Une grimace nait sur son visage alors qu'elle aimerait pouvoir porter ses doigts à ses oreilles pour empêcher le son de lui parvenir.
Bip. Bip. Bip.
— Je crois qu'elle se réveille.
La voix parait est douce et distante quand elle effleure ses sens. Silje essaie de lui répondre sans réussir à le faire. Elle tente de bouger sans que ses muscles ne répondent. Ses paupières restent closes alors qu'elle voudrait voir la lumière du soleil. Les bruits se mélangent sans qu'elle ne parvienne pleinement à les distinguer. Elle veut réentendre la voix. Celle qu'elle entend souvent. Celle qui brise le silence et les bip incessants.
— On baisse encore un peu la dose de sédatif, elle a l'air de ne pas souffrir.
Autour d'elle, la norvégienne à l'impression que le monde tourne. La neige la recouvre alors qu'elle a froid. Ses doigts se glacent et elle se sent chuter. Un bruit lui échappe de sa voix éraillée.
Bip. Bip. Bip.
Ses doigts ont des micro mouvements alors qu'elle essaie d'échapper aux sons qui persécutent son esprit depuis des jours. Elle sent une main se glisser dans la sienne.
— Reviens chérie.
Elle tente d'ouvrir les paupières mais seul le noir lui répond. Un sanglot résonne dans la pièce et une larme se met à rouler sur sa joue sans qu'elle ne puisse l'essuyer lorsqu'elle reconnait la voix de sa mère. Elle sent alors les doigts presser plus fortement sa main sans que la sienne se ferme en retour.
Bip. Bip. Bip.
La pièce est plongée dans le noir quand les paupières s'ouvrent enfin. Un hurlement silencieux s'échappe de ses lèvres alors qu'elle est perdue. Elle n'arrive pas à respirer comme elle le voudrait. Elle tente de se débattre sans que cela soit possible. La douleur la transperce alors qu'elle se tourne légèrement, tiraillant l'intégralité de son corps.
— Calme toi. Calme toi, tu viens de te réveiller.
La douce voix de ses rêves résonne à côté de son oreille alors que des doigts se portent à ses épaules la plaquant contre son matelas. La pression appliquée sur son corps est légère pourtant elle empêche la sauteuse à skis de faire le moindre mouvement.
— Bon retour parmi les vivants championne.
Alors que la voix glisse dans ses oreilles, Silje se sent apaisée. Elle tente de distinguer le visage de son interlocuteur sans parvenir à le voir dans l'obscurité de la pièce.
