Chapitre 12.

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JOANNE TANNER

Jack – Arrête de faire ça !

Joanne – Je ne fais rien !

Jack – Tu me chauffes...

Je demande si ça lui déplaît en posant ma queue de billard sur son socle. J'avance vers lui en le provocant du regard, je sais exactement ce qui lui plaît, ce qui l'aguiche, évidemment que j'en ai joué toute la soirée. Mon beau brun appuie le bas de son dos contre le billard et écarte légèrement les pieds pour que je prenne place entre ceux-ci. Ses mains tiennent le bois de l'espace de jeu fermement.

Jack – Je crois que-que je n'aime pas trop savoir ce que tu fais avec lui.

Il l'avoue faiblement – et cela me brise le cœur.

Joanne – Moi, au moins, il n'y a que lui.

Jack – Sauf que moi, elles ne comptent pas.

Je vois à l'expression de visage que d'avouer ça lui fait de la peine. Je saisis ses avant-bras contractés entre mes doigts. Il regarde ma main longer son bras tatoué pour arriver à sa main.

Joanne – Tu comptes plus que lui.

Je lui dis cela avec assurance – Jack compte plus.

C'est cette vie-là que je veux, celle entourée de gens simples et drôles, celle où il est acceptable de sortir en collants-Stan Smith...

Je ne veux pas de l'autre vie guindée entourée de personnes fortunées qui s'offre à moi. Je veux vivre dans la maison qu'on a retapé en musique et dans la bonne humeur, pas dans un manoir conçu par un architecte.

C'est cette vie facile que je veux, celle où mon petit-ami ne boit pas jusqu'au coma, celle où mon petit-ami a pour seule addiction les soirées de football européen avec ses potes.

Jack remet une mèche de mes cheveux qui tombent sur mon front vers l'arrière et s'incline vers moi. Il dépose ses lèvres sur les miennes pour me donner un tendre baiser. Court mais suffisamment long pour que nos amis le remarquent, ils crient, sifflent, applaudissent. Je les regarde par-dessus l'épaule de Jack sans pouvoir m'empêcher de sourire et il lâche enfin le billard, il enroule un bras autour de moi et glisse sa main libre dans mes cheveux avant d'embrasser ma tempe. La façon qu'il a de me câliner, dont nos corps s'adaptent l'un à l'autre – je me sens protéger dans ses bras, pas comme l'autre soir assise dans ma douche trempée et encore habillée où je me sentais exposée, vulnérable, seule.

Jack – On rentre ?

Joanne – Où ?

Je lui tends la perche, je veux entendre qu'il y a encore une chance pour nous deux, et Jack la saisit quand il me répond :

Jack – Chez nous...

Mon cœur s'emballe grâce à ses mots – chez nous. Je hoche rapidement la tête, je ne peux pas m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure sous l'effet de l'excitation.

Jack – Tu as beaucoup bu ?

Joanne – Je me suis arrêtée quand je t'ai vu commander une cinquième bière.

Jack – Tu es...

Il ne finit pas sa phrase, me regarde longuement dans les yeux et une nouvelle fois, il m'embrasse. Je récupère mon blazer à notre table ainsi que mon sac à main. Charlotte agrippe mon poignet.

Charlotte – Promet-moi de discuter sérieusement avec lui.

Joanne – Tu crois qu'on part pour quoi ?

The loneliest • Liam Payne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant