Chapitre 20

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(ce chapitre na rien avoir avec les autres.)

— Bonsoir, mademoiselle Anna.

— As ! Tu m'as fait peur !

— J'aime beaucoup ton costume.

— Merci. J'aime beaucoup, moi aussi.

— Pourquoi tu ne t'es pas déguisé, As ? Tu n'avais pas d'idées ?

— Je préfère l'uniforme... Je voulais juste dire bonjour, voir comment tu vas, ajoute-t-il. — Bien.

— Ah. Très bien.

— Gentes dames et nobles messieurs, veuillez saluer le roi Clarkson, la reine Amber et le prince Max

— Natalie, m'accorderez-vous cette danse ?

— Mademoiselle Anna, me ferez-vous le plaisir de danser avec moi ?

— Volontiers, cher monsieur. Mais je préfère vous avertir, vos pieds vont le regretter.

— Ne vous inquiétez pas. Nous irons tout doux.

— J'ai l'impression que vous avez totalement récupéré depuis notre petite collision dans le couloir.

— Dommage que vous ne m'ayez pas blessée. Si j'avais la jambe dans le plâtre, je ne serais pas obligée de me ridiculiser.

— Ravi de découvrir que vous êtes aussi drôle que le prétend votre réputation. La rumeur dit également que vous êtes la favorite du prince.

— Cela, je l'ignore.

— On raconte aussi, mademoiselle, que vous vous entendez bien avec tout le monde. Et le bruit court que vous avez conduit vos femmes de chambre dans l'abri royal pendant une attaque des Renégats.

— Je me voyais mal les abandonner

— Merci, dis-je en rougissant.

— Qu'est-ce que tu fichais avec cette garce ?

— De quoi tu parles ?

— Cléa. Elle t'a sorti le grand jeu !

— Mais tu es jalouse, ma parole.

— Arrête ! Elle n'a pas le droit de te faire son numéro de charme, c'est interdit par le règlement !

— J'hallucine. Si nous ne sommes pas ensemble, je parle avec qui je veux, quand je veux. Tu n'as rien à me dire.

— Ç a n'a rien à voir, tu le sais.

— Alors, on est ensemble oui ou non ? Je ne sais pas si je dois tourner la page. Si je n'ai plus rien à espérer de ta part, dis-le-moi.

— Max m'évite depuis quelques jours. Il me dit toujours bonjour, mais il préfère passer du temps avec les autres. Je crois que c'est terminé pour moi.

— Je n'en avais pas la moindre idée. Je ne veux pas qu'il te fasse souffrir.

— Je me sens vraiment stupide.

As m'attire vers lui, tout en maintenant une distance respectueuse.

— Tu peux me croire, Anna, le plus stupide, c'est celui qui décide de renoncer à toi.

— Comme toi tu as renoncé à moi.

— Tu vois, je parle d'expérience, réplique As avec un sourire. Le plus stupide de tous, c'est moi.

Nouveau coup d'œil à la dérobée. Max danse avec Kriss. Une fois encore.

As murmure à mon oreille :

— Tu sais ce que cette danse me rappelle ?

— Dis-moi.

— La fête que Fé Tali a donnée pour ses seize ans.

Je jette un regard incrédule à mon cavalier. Oui, je me souviens du seizième anniversaire de Fé, comme si c'était hier. Fé était une Six, sa mère venait parfois nous aider à la maison, quand la mère d'As était trop débordée. Elle avait organisé une fête sept mois environ après le début de notre relation, à As et moi, et nous avait invités tous les deux. Une fête de pauvres, qui n'avait rien à voir avec le luxe qui nous entoure. Un gâteau, des gobelets et de l'eau du robinet, le son grésillant de la radio, un sous-sol mal éclairé. Et pourtant, l'ambiance était électrique, car il n'y avait aucun adulte parmi les invités, que des jeunes de notre âge ; on était à mille lieues des repas de famille auxquels j'étais habituée.

— Comment peux-tu penser à la fête de Fé Tali à un moment pareil ?

— On a dansé ce jour-là. Tu t'en souviens ? J'étais si fier de te tenir dans mes bras, devant tout le monde. Même si tu avais l'air au bord de la crise cardiaque.

— Avec grand plaisir.

Il me prend par la main, imperturbable, alors que les musiciens attaquent une mélodie au tempo lent et une émotion indéfinissable me submerge. Max me serre contre lui, si fort que son parfum m'emplit les narines, si près que sa barbe de trois jours me pique la joue.

— J'avais peur que vous ne m'ayez définitivement oubliée.

— Je gardais le meilleur pour la fin. J'ai passé du temps avec toutes les autres, je me suis acquitté de mes obligations. Le reste de la soirée vous est réservé.

Mon cœur s'emballe, je me sens rougir.

— Vous êtes éblouissante, Anna. Beaucoup trop belle pour vous afficher au bras d'un pirate vêtu de guenilles.

— Vous auriez préféré un autre déguisement ?

— Je me verrais bien en arbuste. Ou en buisson, pour être assorti à votre papillon.

— Je donnerais cher pour vous voir déguisé en buisson.

— L 'année prochaine.

Je l'interroge du regard. L 'année prochaine ?

— Cela vous plairait ? Que nous organisions ensemble un autre Halloween en octobre prochain ?

— Qui me dit que je serai encore là l'année prochaine ?

— Allons, que vous arrive-t-il ?

— Vous m'avez soigneusement évitée toute la semaine. Et... je vous ai vu parler avec mon père. Je me suis dit que vous lui expliquiez quelles raisons vous poussaient à m'éjecter...

— Anna...

— Pas besoin de me faire un dessin ! L'une d'entre nous doit partir, je suis une Cinq,

Rhéa est la préférée du public...

— Anna, arrêtez. J'ai été d'une bêtise sans nom. J'étais loin de me douter que vous vous tortureriez à ce point. Vous ne devriez avoir aucune inquiétude sur les sentiments que vous m'inspirez. Je voulais juste donner aux autres concurrentes une chance de me prouver leur valeur. Dès le départ, je n'avais d'yeux que pour vous. J'ai encore du mal à croire que je n'ai pas rêvé.

la princesse auroreWhere stories live. Discover now