Chapitre 36 : L'explosion d'Adara

11 4 0
                                    

Sally devait bien être la seule de notre maison à vouloir encore soutenir Harry malgré le fait que sa participation au tournoi n'était pas désirée. Cela nous valu une énième dispute. Je commençais sincèrement à en avoir marre de toujours me justifier auprès de ma meilleure amie. Mais au fond, c'était surtout pour elle que la situation était compliquée. Ernie vint me voir dans l'espoir d'adoucir ma colère.

– Adara, tu ne peux pas en vouloir à la Terre entière sous prétexte que tu détestes Harry Potter. Sally souffre et toi aussi, me dit-il avec une grande détresse.

– Je sais tout ça, mais plus j'y réfléchis, moins je pense que Sally et moi sommes faites pour être amies.

Mon ami se retrouva médusé. Il me pria de m'asseoir sur le canapé pour en discuter calmement, il m'offrit même un cookie. Mais il n'y avait rien à débattre, on était trop différente. Sally était droite, intelligente, scolaire et calme. Quant à moi, j'étais une perpétuelle boule de nerfs, toujours jalouse, en colère ou déprimée. J'avais besoin d'action et d'aventure dans ma vie. J'aimais le fait que la vie de l'insignifiante Adara Selwyn puisse être compilé dans un livre un jour. Sally et moi étions loyales, mais pas aux mêmes choses. Elle ne jugeait personne et considérait tout le monde comme son ami. Alors que moi, j'étais honnête. Une grande gueule qui disait tout haut ce qu'elle pensait. L'hypocrisie, ce n'était pas mon truc, même si blesser les autres, ça me faisait mal parfois.

Ernie essayait de comprendre, mais n'y arrivait pas. Il est vrai que nous passions de bons moments. Sally était une bonne confidente. Mais soyons honnêtes deux secondes, nous restons amies que parce que c'est la seule à me supporter ; et que je suis l'unique personne à la considérer à sa juste valeur. Ernie se sentit froissé. Mais c'était la vérité, son petit groupe était très sympa, en bons Poufsouffle, ils nous ont intégrés, mais on ne se parle pas plus que ça. On s'entend bien, sommes de bons camarades de classe, mais ne sommes pas les meilleurs amis du monde.


Ernie était pour l'instant le seul à savoir ce que je pensais réellement de mon amitié avec Sally. Mon journal fut la deuxième et je devais trouver le courage de parler avec la concernée. Mais en ce moment, le seul sujet qui revenait sur la table, c'était notre désamour pour Harry Potter. Cela énervait beaucoup Sally, qui l'adorait sincèrement. Elle passait son temps dehors ou dans sa chambre pour ne pas nous entendre dire du mal de lui.

Cela devenait urgent, je devais parler sincèrement avec ma meilleure amie. Mais ce n'est qu'un rouquin solitaire qui se présenta à moi. Il me vint subitement l'envie de me pavaner devant lui, même s'il semblait encore plus abattu que je ne l'étais et que ça ne se faisait pas.

– Tu n'es pas avec Harry ? demandai-je nonchalamment.

– Je n'ai pas envie d'en parler Adara, rétorqua froidement Weasley.

– Je comprends, si ça peut te rassurer, toute ma maison le déteste pour avoir volé la gloire de Cédric et de Poufsouffle. De mon côté, j'ai envie de lui faire la tête au carré, il m'énerve à toujours être le centre de l'attention.

– Il ne le fait pas exprès, il n'a rien demandé, répliqua le roux d'un ton défensif. Mais je comprends que ça t'énerve. Chaque fois qu'il se passe un truc, c'est sur nous trois que ça tombe.

– Vous êtes les protagonistes, et nous, autres, les pauvres figurants insignifiants, répondis-je d'un ton las.

On se quitta là-dessus, ni lui ni moi n'avions l'envie de parler de Potter. Même si de son côté, la perte de son meilleur ami semblait le peiner. Il ne lui en voulait pas sincèrement, cela sautait aux yeux.

Plus qu'une PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant