Hagrid

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Je regarda à nouveau à travers le télescope et fit le point sur Vénus. Lorsque je me pencha sur sa carte du ciel pour y inscrire la planète, quelque chose détourna mon attention. Ma plume suspendue au- dessus du parchemin, je m'immobilisa, scrutant l'obscurité du parc. Les silhouettes dont j'avait vu les ombres traversaient à présent la pelouse. Seuls leurs mouvements et le clair de lune qui ourlait le sommet de leurs têtes permettaient de les distinguer dans le noir. Mais même à cette distance, J'eut la drôle d'impression de reconnaître la démarche de la plus petite des silhouettes qui semblait mener le groupe.

Je ne comprenait pas ce qui aurait pu inciter Ombrage à faire un tour dehors après minuit, encore moins accompagnée de quatre personnes. J'entendit alors quelqu'un toussoter derrière moi et me souvint que j'était en plein examen. Quand j'eus finit je me reconcentra sur ombrage

Les silhouettes qui avaient traversé la pelouse se détachaient à présent contre les fenêtres éclairées de la cabane de Hagrid. La porte s'ouvrit et je vit distinctement six personnes en franchir le seuil. Puis la porte se referma et ce fut de nouveau le silence.
Les silhouettes se déplaçaient à présent derrière les fenêtres et masquaient provisoirement la lumière.

Alors que le professeur Marchebank s'éloignait, il entendit, en provenance de la cabane, un rugissement qui résonna dans l'obscurité, jusqu'au sommet de la tour d'astronomie. À côté de moi, plusieurs élèves se détournèrent de leurs télescopes et regardèrent en direction de la cabane de Hagrid.

Le professeur Tofty toussota.

— Mesdemoiselles et messieurs, essayez de vous concentrer, s'il vous plaît, dit-il à mi-voix.

La plupart des élèves reprirent leurs observations. Hermione, pétrifiée, fixait le fond du parc.

— Ahem... Plus que vingt minutes, dit le professeur Tofty.

Hermione sursauta et reporta aussitôt son attention sur sa carte du ciel. Je fit semblant d'écrire quelque chose.

BANG ! Une détonation retentit au-dehors. AÏE ! Plusieurs élèves s'étaient mis le télescope dans l'œil en tournant trop vite la tête vers le parc.

La porte de la cabane s'ouvrit à la volée et, dans la lumière qui jaillissait de l'intérieur, on vit nettement la forme massive de Hagrid qui rugissait, les poings brandis, entouré de six personnes dont chacune, à en juger par les minuscules rayons de lumière dirigés vers lui, essayait de le stupéfixer.

— Non ! s'écria Hermione.

— Mademoiselle, voyons, dit le professeur Tofty, scandalisé. Ceci est un examen !

Plus personne, cependant, ne s'intéressait à la carte du ciel. Des jets de lumière rouge continuaient de jaillir du côté de la cabane mais on aurait dit qu'ils rebondissaient sur Hagrid. Autant que Je pouvait en juger à cette distance, il était toujours debout et résistait à ses assaillants. Des hurlements, des vociférations, s'élevaient dans le parc. Un homme s'écria :

— Soyez raisonnable, Hagrid !

Ce dernier poussa un nouveau rugissement.

— Raisonnable ? Va donc au diable ! Tu ne m'auras pas comme ça, Dawlish !

J'apercevait la minuscule silhouette de Crockdur qui essayait de défendre Hagrid en sautant sur ses agresseurs jusqu'à ce qu'un sortilège de Stupéfixion le frappe de plein fouet. Le molosse s'effondra à terre. Avec un hurlement de fureur, Hagrid souleva alors le coupable et le projeta en l'air. L'homme fit un vol plané d'au moins trois mètres et ne se releva pas. Hermione étouffa une exclamation, les deux mains sur la bouche. Je me tourna vers Ron : lui aussi paraissait terrifié mais m'avait attrapé la main pour m'empêcher de faire n'importe quoi.
Jamais on n'avaient vu Hagrid dans un tel état de rage.

Destin différent : la salle sur demande Où les histoires vivent. Découvrez maintenant