Chapitre 5

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Doma se réveilla doucement, la fatigue alourdissait tout son corps comme pour l'empêcher de se relever.
Il bâilla avant de se lever, se demandant où est ce qu'il était. Un feu semblait avoir été allumé, d'après les cendres qu'il en restait, et il y avait sur le sol un nid de végétation.
Puis le Démon se rappela et chercha vivement son supérieur, en vain.
La déception s'empara alors de lui comme un couteau planté dans son dos. Il sorti de la grotte et marcha à petite allure entre les arbres en suivant le sens du vent.
Il repensait à cette merveilleuse journée passée avec Kokushibo. Leur corps entrelacés, ses lèvres contre les siennes et leur langues dansant sur le même rythme, la même musique. Il se souvenait de son visage rougie, il souriait parfois, son sourire...
Doma était follement épris de son sourire. C'était la chose que personne n'aurait pensé qu'il serait capable de faire, sourire.
Sourire, il l'a fait pour lui, avec lui.
Mais il était parti au réveil. Doma se sentit mal à cette réalité. Il avait peur d'avoir offensé son supérieur malgré tout. Il soupira et s'asseya en regardant des roses rouges sauvages. Il se demandait à quel point il sera osé de les apporter à Kokushibo quand  celui ci même se mit à genoux à côté de lui pour regarder le chevreuil brouttant de l'herbe à quelque mètre d'eux. Doma le regarda en ravalant sa joie et souria en observant son beau visage détendu, ce qui était rare.
Le démon de premier rang se tourna vers lui et lui donna un bras de femme, ce qui amusa Doma qui commença à le manger.
Kokushibo ferma les yeux pour briser le silence.

-j'ai pensé que tu étais parti, j'étais parti chasser et à mon retour, tu n'étais plus là...

-en fait, je te cherchais... comment m'as tu trouvé ?

-j'ai suivis ton odeur...

-oui, ça me paraît logique...

-je voulais te dire... par rapport à hier, ne t'offenses pas, mais je ne veux plus que ça ne se reproduise.

-mais pourquoi ? Excuse moi, mais je suis qu'en même offensé !

-je suis désolé, ça n'est pas pour me plaire... Le seigneur n'en permettrait pas davantage, et si nous voulons survivre, nous devons tout de même essayer de trouver sa fleur.

-mais elle n'existe pas, quitte à mourir à la fin de la semaine, Kokushibo, autant vivre à fond les derniers instant qui nous sont donné !

-tu ne comprend pas l'enjeu ! Il ne s'agit pas de vivre à fond nos derniers instants, mais de survivre ! Te laisser m'approcher était une énorme erreur... je regrette de t'avoir sauvé ce jour là... sans distraction ennuyeuses, j'aurai peut être déjà trouvé la convoitise du seigneur.

-t'es mots sont si cinglants, tu me brise le cœur, je ne te pensais pas comme cela.

-tu n'as pas de cœur, tu ne fais que t'amuser tout le temps en mettant tout le monde en danger, toi compris.

-si, j'ai un cœur, et à contre cœur désormais ! Tu m'as fais découvrir tant de sentiments ! Ta présence même me faisait me rendre compte que je venais de découvrir la définition du coup de foudre, et donc de l'amour !
Tu m'as posé une question hier avant de me laisser t'approcher sans résistance ! Tu m'as demandé si j'avais un rêve ! Mon rêve, c'est de vivre à tes côtés, et de réaliser les tiens ! Ça n'est pas moi qui suis dépourvu de cœur Kokushibo ! C'est toi ! Maintenant, attendez vous à une réunion de lunes supérieures, l'une d'entre elle ne sera alors plus !

-Doma tu ne peux pas faire ça !

-laisse moi ! T'auras pas à risquer ta vie pour le regretter ensuite comme ça ! Adieu Kokushibo !

-Non !

Doma s'arrêta, les larmes aux yeux, sentant la poigne ferme de Kokushibo se fermer sur son bras afin de l'empêcher de partir. Kokushibo, derrière lui, ne savait plus quoi dire. Chacune de ses paroles immondes lui étaient sorties comme une unique et dernière tentative de survie, comme s'il voulait que Doma ne se résoude pas à quitter Muzan, se condamner à une mort douloureuse. Mais il fait une hémorragie du cœur. Il ne pensait pas ses mots, il les avait comme prit pour lui, c'est comme s'il se parlait à lui même. Pour lui, c'était devenu une évidence. Il avait besoin de Doma. Il aime Doma. Il ne pourrait se passer de lui. Alors il attira Doma contre lui, l'attirant dans une étreinte aussi réconfortante que possible. Doma pleurait contre son épaule, ses larmes étaient comme une torture pour la première lune supérieure qui se sentait coupable du crime. Il repensa alors à une discution qu'il avait tenue avec Doma...

"-pourquoi m'avoir sauvé du seigneur Kibutsuji ?"

Kokushibo ferma les yeux en cachant son visage dans les cheveux de Doma.  Kokushibo ne leva pas la tête pour répondre, serrant le corp du plus jeune contre le siens.

-la vérité, est complexe. Je ne sais pas comment l'exprimer. Si je t'ai sauvé du seigneur, c'est parceque je ne pouvait me résoudre à le laisser te tuer... en fait, je pense que mon cœur mort s'est remis à battre dès le premier jour où nous nous sommes rencontré. Je me suis forcé à faire un minimum attention à toi pour que rien ne soit visible, ni pour vous, ni pour moi. J'ai sentis un réel danger en te voyant. Mais rien n'aurai jamais pu m'empêcher de tomber amoureux de toi...  Doma je ne veux pas que tu ne meurs... s'il te plaît, cherche encore la fleur avec moi, ne te fais pas tuer...

-je me suis rendu compte bien tard des sentiments que j'éprouvais pour toi, mais je t'en pris... quittons le sombre destin qui nous a été attribué. Nous ne trouverons pas la fleur... et je veux pouvoir te promettre ce bonheur pure de paix et de chaleur auquel tu aspirais... Kokushibo, je t'aime aussi, échappons ensemble à Kibutsuji....
Moi, j'ai pu réaliser mon rêve, notre amour semble réciproque... maintenant, je veux réaliser le tien...

Toi et moi, pour toujours ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant