Wicked Ride Tome II

Chapitre 12|Tu ne peux pas me mentir.

NORAH. 

C'est si douloureux. 

Je continue de fixer le plafond de ma chambre, le cœur lourd. Je mens, et c'est douloureux. Nils me manque, l'ignorer me blesse, et devoir faire comme si j'était indifférente me tue de l'intérieur. Mais est-ce que j'ai le choix putain ? Comment savoir si en baissant ma garde, je ne vais pas encore tomber de haut ? Et si il attendait seulement le bon moment pour se venger ? Après tout, il sait appuyer où ça fait mal ! 

J'inspire un grand coup, puis ferme les yeux, refusant que mes larmes coulent. J'aurais aimé lui dire que je m'en voulais,  quoique j'ai pu faire de mal. J'ai cette constante culpabilité qui ne me lâche pas, pour une faute dont j'ignore tout. Je m'en veux, parce que c'est à cause de ça, que j'ai perdu Nils dans un sens. Je ne peux rien rectifier, car il refuse de me dire ce qui en est. 

Je suis désolée... 

Mon téléphone sonne, mais je décide de l'ignorer, et descend boire un verre. Le club est plongé dans le silence de la nuit, et tout le monde dors à cette heure-ci. Je déambule calmement dans le couloir, consciente que je ne resterais pas indéfiniment. C'est fini depuis longtemps, mais je n'en prends conscience que maintenant, que mise devant les faits, aussi difficile à accepter soient-ils. 

Je me sers un verre, en boit calmement une gorgée, mais mon envie de pleurer persiste. Aédan m'a dit de les attendre, mais j'aurais aimé rentrer chez lui, et gardez un œil de Nelly au lieu d'être là. L'attente va être longue et pénible, et je pense qu'avec Nils on va finir par s'entre-tuer malheureusement. Il me regarde avec tant de froideur, que je peine à respirer quand nos regards se croisent. 

Je ferme quelques secondes les yeux, mais sursaute quand j'entends une porte claquer. Je me fige, quand je vois Nils descendre encore ensommeillé. Il ne porte qu'un jogging noir, ses cheveux noirs sont emmêlés, et il ne porte pas de t-shirt. Je déglutis, avant de difficilement détourner le regard. Il s'avance, mais je le vois se figer. Cette réaction me tord l'estomac, et je me contente de boire une autre gorgée de mon verre. Il finit par engloutir les derniers mètres qui nous séparent, pour prendre à son tour un verre. 

Un lourd silence s'installe, je cligne doucement des cils pour me concentrer. Je refuse de perdre pied. Je peux pas. 

- Tu as toujours tes insomnies ? me demande-t-il calmement. 

Ma gorge se noue, je me contente d'hocher la tête calmement. Il m'imite, avant de boire une bonne gorgée de son verre. Il s'adosse au bar, son regard sur moi, pendant que moi, je fixe mon breuvage, assise. 

C'est si difficile de faire une croix sur lui putain. 

- Norah... 

Je ferme quelques secondes les yeux, avant de poser mon regard sur lui. Il me détaille, toujours aussi inaccessible. J'ai l'impression d'avoir fait une connerie, mais bordel, j'en sais rien. Il laisse glisser son regard sur moi, d'une manière si dédaigneuse. 

- Quoi ? soufflais-je lassée. 

Il inspire longuement, avant de revenir poser son regard dans le mien. 

Si douloureux... 

- Y a quoi entre Aédan et toi ? siffle-t-il en fixant son verre. 

Sa question me fait tomber toute assurance. Je ne m'y attendais certainement pas. Pourquoi ça l'importe ? Il s'en fout non ? Après tout, il ne voulait plus de son jouet cassé ! 

- En quoi ça te concerne ? sifflais-je amèrement. 

- Dis moi seulement si il te rend heureuse, souffle-t-il sans me regarder.