Wicked Ride Tome II

Chapitre 37| Chaos et Whisky

NILS

L'air frais me fait un bien fou en cet instant. Assis sur le muret devant mon club, je profite du ciel étoilé. Personne n'est présent, vu l'heure tardive, mais c'est parfait. Je me sens un peu déphasé depuis mon retour dans le monde réel, mais le médecin dit que c'est normal. Les nerfs prennent souvent le dessus sur ma fatigue, et je suis vaseux la majorité du temps.

Pourtant, je n'ai jamais été aussi heureux d'être en vie !

Mon regard glisse sur ce que j'ai, et je dois dire que je ne suis pas à plaindre. Je ne me suis jamais senti défavorisé ou quoi que ce soit! Mais je dois dire que depuis un moment déjà, j'apprends à souffler, et à ne me contenter que de ce que j'ai, sans essayer à avoir plus.

J'inspire un bon coup, avant d'entendre un moteur au loin. Un léger sourire se dessine sur mon visage, quand je vois la Sportster de madame faire sans entrée sur le parking de mon club. Je me redresse doucement, tout en posant mon regard sur elle. Elle descend de sa moto sans difficulté, remet ses cheveux en place, et pousse un petit soupir. Bon sang que c'est agréable de la regarder, je ne m'en lasse jamais !

- Je viens d'avoir une vision du paradis, dis-je quand elle me rejoint.

Elle sourit aussitôt, avant de venir déposer un baiser furtif sur mes lèvres. Calmement elle s'assoit à mes côtés, sans pour autant dire quoi que ce soit. Je tourne la tête vers elle, l'admirant un peu plus. Je suis chanceux, rien que du fait de l'avoir à mes côtés.

- Tout va bien ? je demande doucement.

Elle respire doucement, avant d'acquiescer. Je suis conscient de la crainte que je lui ai causé, ainsi que de l'angoisse. Même si je n'ai rien contrôlé, je m'en veux légèrement. La pauvre ne méritait pas de traverser une telle épreuve.

Quand elle s'est retrouvée à l'hôpital lors de son accident, je me souviens à quel point j'avais mal. Alors je me doute bien qu'elle a dû subir la même chose, voir pire.

- Je t'aime, souffle-t-elle doucement.

Elle vient poser sa joue contre mon épaule, sans rien ajouter d'autre. Elle a le cafard là, sûrement la redescente de la mauvaise adrénaline qu'elle a engrangé durant les derniers jours.

Lentement, je place ma main autour de sa taille, et la colle un peu plus contre moi.

- Je t'aime aussi très fort mon coeur, lui dis-je en déposant un léger baiser sur son front.

Je ne suis pas sûre qu'elle veuille en parler, peut-être qu'on abordera le sujet plus tard. Mais pour le moment, je fais en sorte qu'elle souffle, qu'elle se rende compte que tout le monde va bien. Je sais qu'elle peut être très anxieuse. Exemple, j'ai récemment remarqué qu'elle s'endormait sur mon torse, proche de mon cœur. Elle a peur, et je ne peux rien y faire pour l'instant. Seulement la serrer fort contre moi en espérant que cela suffise un minimum.

- Je suis si fière de toi, me dit-elle calmement.

Je ne peux m'empêcher de sourire doucement.

- Je suis chanceux de t'avoir, dis-je. Tu m'es si nécessaire mon coeur.

Elle sourit, je l'aperçois.

Je ne saurais probablement jamais comment lui prouver l'importance qu'elle a pour moi. Je ne suis pas vraiment doué pour ça. Je n'aurais sûrement pas les bons mots, ni la bonne attitude. Malgré tout ce qu'on a vécu, j'ai cette peur viscérale et constante de la perdre à chaque instant. Je sais qu'elle est là, qu'elle m'aime. Ce n'est pas d'elle que je doute, mais de moi. Est-ce que je suis à la hauteur de son amour ? Suis-je assez pour elle ?