Wicked Ride Tome II

Chapitre 2| Sander Riders

Assise sur ma bécane, je fixe mon portable sonner. J'hésite à répondre pour être tout à fait honnête. Je n'ai plus la force de lui mentir. Je ne peux plus lui dire que tout va bien, que je vis cette nouvelle situation comme si elle m'atteignais de moins en moins. J'ai mal à en crever, je refuse simplement de donner la satisfaction à Nils de voir qu'il a su atteindre sa cible. Encore une fois, l'appel de Kurt va dans les appels manqués, mais je n'ai pas la force. 

J'inspire l'air frais de l'aube, avant d'allumer une clope. Mon téléphone se remets à sonner, cette fois c'est Adam, ce qui me surprend plus ou moins. Je souffle, consciente qu'ils ne me lâcheront pas, avant que je n'ai répondu. Je décide donc de prendre l'appel contre mon gré. 

- Oui ? Soufflais-je difficilement. 

- Je venais aux nouvelles poupée, tu me manque. 

J'hausse les sourcils, consciente que c'est un mensonge évidemment. Je ne lui  manque pas, il m'a envoyé un message avant-hier, et j'y ai répondu. Il appelle pour que Kurt ai des nouvelles, nuance. 

- Dis moi Adam, Kurt il est assis à côté, ou en face de toi ? sifflais-je en tirant sur ma clope. 

Un long blanc s'installe entre nous, ce qui me fait avoir un sourire en coin. Je les connais si bien, qu'ils deviennent prévisible, même à distance. 

- A côté, finit par répondre Adam. 

Je souris, avant de souffler ma fumée. Je me doutais qu'il allait demander à un autre de m'appeler. Je savais aussi qu'il resterait proche pour entendre ce qu'on dit. C'est Kurt, rien ne lui échappe. J'inspire grandement, avant de demander à Adam de me passer Kurt. Je crois que je n'ai pas le choix, je dois encore coller cette putain d'images de nana dont rien n'atteint. 

- Pourquoi tu réponds pas ? s'exclame aussitôt mon ami. 

J'inspire longuement, les larmes se mettent à affluer dans mes yeux, alors que j'aimerais juste tout lâcher pour lui dire à quel point j'ai mal. Mais 9 mois se sont écoulés, et j'ai l'impression d'être la seule coincée dans cette putain de douleur. D'être la seule toujours affectée par la situation. Et ça me dégoûte. Je me réveille encore en pleine nuit, croyant qu'en me tournant je trouverais ses bras réconfortants, que je retrouverais le seul être sur cette putain de planète, qui me complète en silence. Je souffre tellement, que je ne serais même pas surprise d'apprendre qu'il en a déjà une nouvelle dans son pieu.

Je suis son jouet cassé, dont il a fini par se lasser. 

- Je n'ai pas d'excuses, soufflais-je en fermant quelques secondes les yeux. Je suis désolé Kurt. 

Il soupire. 

- Tu me manques Norah...tout les jours. Je sais que c'est pas évident de ton côté...je veux juste m'assurer que tu ne te noies pas. 

Mes larmes roulent doucement sur mes joues, pendant que je fixe le guidon de ma bécane. Je savais que mon mal serait visible à ses yeux. J'ai pourtant essayé de faire bonne figure, mais il faut croire qu'il fait très attention à moi... 

- Je suis désolée...., soufflais-je la voix nouée de douleur. 

Je ne sais pas quoi dire d'autre. J'ai l'impression de constamment faire les choses de travers depuis qu'il m'a parlé à l'hôpital, j'ai l'impression d'avoir besoin de constamment m'excuser, par peur de faire mal aux autres sans le vouloir. C'est horrible. J'avais déjà ce sentiment avant, mais en ce moment, il me dévore. 

- Norah... 

- Je dois y aller, on s'appel plus tard,  coupais-je. 

Je raccroche, sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit d'autre. Je n'y arrive plus du tout. Je veux pouvoir oublier, c'est trop douloureux. Tout ses mots tournent dans ma tête, replantant le couteau dans la plaie, à chaque fois que j'essaie de la faire cicatriser. Qu'il aille se faire foutre. J'inspire doucement, essuie mes joues, quand une ombre apparaît à ma gauche. Je reprends de la contenance, avant de tourner la tête, et de faire face à Aédan.