Wicked Ride Tome II

Chapitre 15| Rôle inversé.

NILS. 

La colère me submerge, me dévore et je la laisse faire sans même tenter de la contenir. Je veux qu'ils dégagent tous de mon club, je veux qu'ils repartent d'où ils viennent, et que je n'entendent plus jamais parler d'eux. Personne n'a le droit de me menacer comme Milo vient de le faire. 

Je le fusille du regard, pendant que Kurt et Aédan discutent à côté de moi. Je grille ma clope calmement, ne la voyant toujours pas revenir. 

- Va lui parler bordel, t'a pas vu ce qu'elle vient de faire ? siffle Kurt. Bouge putain. 

Je souffle ma fumée, avant de poser sur lui un regard nonchalant. Quesqu'il attend de moi ? Que je sois docile, et que j'obéisse ? Non, certainement pas. Il ne sais rien de ce qui peut se passer dans mon crâne, alors qu'il ne vienne pas me dire comment penser. 

Elle me déteste... 

Je croyais que c'était ce que je préférais pour qu'elle puisse ne jamais subir mes erreurs, mais pas du tout. Je respire difficilement, à chaque fois que la réentends me le dire. C'est douloureux, et je crois bien avoir entendu mon cœur se fracasser dans ma poitrine au même moment. J'ai jamais eu aussi mal. Et encore une fois, c'est elle la cause de tout mes maux. 

- Elle aurait pu crever putain, elle est inconsciente, siffle Aédan. 

Je sais qu'il s'est inquiété pour elle, et c'est ce qui m'agace. Je tire une latte de ma clope, avant de me tourner vers lui. 

- Tout le monde ne tombe pas amoureux d'une escorte qui se tire une fois qu'elle accouche, crachais-je froidement. Y en a qui trouve celle qui mangerais une balle pour toi, alors que t'a fais le con. 

Kurt déglutis, tout en baissant le regard. Je déteste entendre les autres critiquer les choix qu'on peut faire. Oui, elle a été inconsciente de s'interposer, mais je ne remettrais jamais en question ce qu'elle fait, ni pourquoi elle le fait. J'écrase ma clope rapidement, puis entre dans mon club pour la trouver. 

Elle est dedans depuis trop longtemps maintenant... 

Je la cherche d'abord au rez-de-chaussée,  mais rapidement je me dirige vers les chambres. Je les fait une à une, prend le temps de regarder, et finit par la trouver. Elle est assise par terre, la tête contre le pied de lit, et semble en pleine crise d'angoisse.J'inspire doucement, ferme calmement la porte derrière moi, et m'avance. Je ne suis pas sûr d'être celui qu'elle veuille voir en ce moment si compliqué, mais je veux pas la laisser comme ça. Elle respire lourdement, la main sur sa poitrine, et les larmes aux yeux. 

- Mon cœur..., l'appelais-je doucement. 

Elle émets un léger sursaut, avant de tourner son regard vers moi. Son visage porte les traces de sa bataille mentale, et ses yeux sont si rougis, que ça me tord les tripes. Elle détourne rapidement le regard, mais j'en fais abstraction. Je viens m'installer à côté d'elle, sans aucune réaction de sa part, je cale ma tête et la fixe.

- Tout va bien Norah...tu es en sécurité d'accord ? Souffle mon cœur,  personne ne te fera de mal....tu vas bien... 

Elle ferme les yeux quelques secondes, ses larmes roulent sur ses joues, avant qu'elle ne lâche un profond soupir. 

- Je suis désolé pour le coup de feu...je voulais seulement les séparer,  soufflais-je. 

Elle rouvre doucement les yeux, toujours autant embués par les larmes. Bordel, elle est si abîmée...

- Va-t-en...s'il te plaît Nils..., me chuchote-t-elle. 

Mon cœur en reprend un coup, mais je fais mine de rien. Elle peut pas me virer, elle peut pas me demander de la laisser dans cet état, et d'être totalement indifférent.