Erinn
Flash-back moment à l'université.
Je me lève de mon lit avec difficulté, le jour où l'on me dira que l'université est terminée, je saute au plafond. Après ça, je vais me taper une dizaine de joints jusqu'à ce que mon cerveau et mon corps soient complètement HS. Je vais à la salle de bain en traînant des pieds, j'en ai déjà marre de cette journée. Plus les mois passent, plus je perds mon humanité à petit feu, dans la défonce. Ça m'aide vraiment à me détendre et à piquer au moins deux heures de sommeil par nuit. Autrement, je vais rester éveillée toute la nuit et ça m'aide aussi à ne plus me prendre la tête.
La routine débute : je prends une douche rapide, puis je m'habille et je chausse mes chaussures. Je saisis mon sac et me dirige vers la cuisine. Je m'assois sur la chaise et je croque dans une pomme.
C'est tellement banal...
Je sors tout mon attirail, des feuilles, du tabac et la substance pour rouler mon pétard, ma petite dose de bonheur. Je place la feuille sur la table en premier. Entre deux, je prends un carton déjà tout fait, je le roule pour lui donner la forme d'un W ou d'un M, ça dépend comment on le regarde. Après ça, je pose le tabac et le carton sur la feuille. Ensuite, j'effrite la substance au-dessus du tabac et je finis par le rouler en deux, trois mouvements, le tour est joué. Je vais le fumer en chemin, je n'ai pas besoin de prendre le bus, car j'arrive à destination en seulement dix minutes de marche. Je prends mon sac et je quitte les lieux en prenant soin de fermer la porte à clé.
J'allume mon joint et j'en inhale quelques bouffées. Lorsque la fumée atteint mes poumons, cela me détend légèrement, sans pour autant avoir un effet trop important. Une fois que j'aurai débarqué à la fac, mon joint sera à moitié terminé. Grâce à lui, je peux me concentrer sur mes cours sans que mon esprit ne vagabonde vers Ashton ou des choses néfastes pour moi.
Je suis installé à Seattle depuis cinq mois, et il m'ignore totalement depuis trois mois. C'est le fameux "pas de nouvelles, bonnes nouvelles", sauf que ça commence à me saouler ! Franchement, cette fois-ci, je ne suis pas d'accord. J'ai le cœur en bouillie, il me fait mal, il me foudroie. La seule chose interactive que j'ai trouvée, c'est de me défoncer pour arrêter de penser à ce type, à ses fausses promesses et à mon cœur tout déchiré.
J'ai mal...
J'ai le mal de lui comme on pourrait avoir le mal de mer.Je ne cherche même plus à me sauver, j'attends que mon heure sonne. Le jour où mon humanité ne sera plus.
Je brûle intérieurement.
Nous allons mourir Erinn et cela sera ta faute, tu ne veux pas nous sauver. Tout est ta faute.
Ma petite voix intérieure a raison. Je m'abandonne à la mort, je la laisse me consumer de l'intérieur.
Tout cela parce que tu refuses d'accepter son départ, ton meilleur ami de toujours, il t'a effacé de sa vie du jour au lendemain. Affronte la réalité en face, oublie-le et bouge-toi.
J'ai suffisamment vécu l'abandon dans ma vie, bien que différemment, car j'ai seulement connu des pertes, des décès. Tous m'ont abandonné à travers leur mort. La peur de l'abandon m'habite et il le savait, mais cela ne l'a pas dissuadé.
" T'inquiètes pas, mon trésor, je serai toujours là pour toi aussi longtemps que je vivrai, c'est promis ! "
Il m'avait fait une promesse, mais une fois de plus, il ne l'a pas tenue. Il me l'avait juré en me regardant dans les yeux, et pourtant, c'était encore une promesse en l'air.
Tu dois te battre, ma grande. Car une fois que nous serons morts, je ne pourrai plus t'aider.
Laisse-moi crever en paix.
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Wandering Soul | TERMINÉE |
RomanceAprès cinq ans d'absence, elle est de retour dans sa ville natale à New York. Néanmoins, elle ne désire pas revoir celui qu'elle a autrefois aimé et qui lui a brisé le cœur. Elle a beaucoup changé. Elle n'est plus la jeune femme qu'il avait connue a...