Chapitre 22

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Erinn

Le jour du mariage approche à grands pas. Il ne reste plus qu'une semaine avant le grand jour, et les deux fiancés sont de plus en plus anxieux à mesure que le temps passe. C'est assez amusant à observer, mais je ne peux qu'imaginer le stress intense qu'ils ressentent, même si j'en ai une petite idée. Hier, Manon est venue me voir dans ma chambre, le visage pâle et les yeux remplis de larmes amères. Cela m'a brisé le cœur de savoir qu'en réalité, elle est terrifiée et que tous ces préparatifs lui mettent une pression écrasante. Malgré cela, je n'imaginais pas un instant de ce qu'elle m'a fait part.

Flashback de la veille.

En ce moment, je lis une nouvelle romance que mon patron m'a transmise...

Soudainement, ma porte s'ouvre à la volée, laissant apparaître ma cousine profondément bouleversée. Elle est pâle, au bord de l'évanouissement, avec des larmes qui inondent ses joues. Ses reniflements sont extraordinairement forts que je crains qu'elle n'ait avalé son âme en chemin.

- Qu'est-ce qui se passe ma chérie, m'inquiétai-je face à son état qui n'annonce rien de bon.

- J'ai besoin de toi...

Elle s'avance dans ma direction et je la blottis intensément contre moi, lui donnant autant de puissance que je le peux afin de lui montrer que je suis là pour elle.

- Je n'en peux plus... Continua-t-elle malgré tout à parler et à pleurer à chaudes larmes dans mes bras.

Ses pleurs ruissellent sur mon épaule et, à travers mon t-shirt, je perçois la chaleur de ses larmes. La voir dans un tel état de désespoir me transperce le cœur. La situation est critique. Pourquoi n'a-t-elle pas sollicité de l'aide ? Je sais qu'elle souhaitait tout affronter seule, mais elle savait qu'elle avait la possibilité de s'appuyer sur nous.

- Pourquoi n'as-tu pas demandé de l'aide ?

- Parce que je ne voulais pas te déranger...

Ses pleurs s'intensifient et je la serre plus fort dans mes bras. La voir ainsi me fait comprendre qu'elle s'est efforcée de nous demander de l'aide. Pourtant, personne n'est parvenu à interpréter ses paroles ou ses gestes d'appel à l'aide, bien qu'Aaron ait remarqué qu'elle était en détresse. Le tempérament difficile de ma cousine l'en a empêché et elle-même le lui a dit, sinon il serait, avant tout, venu m'informer de ce qui se passe. Je m'en veux, oh oui, je m'en veux de n'avoir rien vu.

- Manon, je peux t'assurer que ta présence ne me dérangera en aucun cas, lui dis-je de façon honnête et sincère.

- Je le sais, bien sûr... Mais j'avais en tête de tout gérer seule et, encore une fois, je me suis noyée sans toi, avoue-t-elle en s'éloignant de mon étreinte.

Je fixe son visage pendant un certain temps, mais je ne parviens pas à en déchiffrer le message. Que cherche-t-elle à me communiquer ?

- Quoi ?

- Quand tu es partie pour Seattle, expliqua-t-elle, je t'ai observée te dégrader sévèrement à chaque fois que je venais te voir. Ne pas comprendre ce qui t'arrivait me rendait absolument folle, et je pleurais chaque jour. Parfois, tu ne répondais plus à mes messages pendant plusieurs jours, et j'en suis venu à prendre la décision de venir te voir sans prévenir. Elle s'interrompt, fondant en larmes.

- Ne me dis pas que...

- J'ai vu ce que tu faisais, Erinn, m'interrompt-elle. J'ai vu que tu prenais cette putain ligne de cocaïne. Je t'ai vu l'aspirer par le nez et, juste après, tu as allumé ton putain joint. Tu en as tiré suffisamment pour que je te voie t'effondrer sur ton canapé, et j'ai eu peur que tu sois morte... J'ai crié, crié tellement fort qu'un gars est sorti de ta chambre. DE TA PUTAIN DE CHAMBRE, hurle-t-elle en me crachant sa haine de ce jour-là.

Wandering Soul | TERMINÉE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant